Vite frais
Dessert ? Bé... une salade de gariguettes (elles sont belles et leur goût est enfin arrivé) avec des feuilles de menthe et du jus de fruits frais en pack, genre multivitamines. Pas de sucre, malheureux ! Bon, allez, à table…
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(variétés, suite)
Mardi. Muriel et Pascale toujours aussi belles. Surtout devant une assiette d’antipasti del nonno. À côté d’elles, les brunes qui passent devant la terrasse paraissent fades. Ce sont mes sœurs, pourquoi ? La voiture sent le renfermé après quatre mois de jachère. Putain de garde à vue (penser à créer ce Prix littéraire que je nommerai Le GAVé. Il récompensera le plus beau récit de Garde A Vue. Avis…). Bosser avec Gérard et les filles me fait aimer le travail autant que la plage. Gérard conduit trop. Ses aller-retour hebdomadaires à Izotges, Gers, le crèvent. Nous n’irons pas au bal, ce soir. En revanche, l’œil malicieux de Sophie invite à décompresser autour de deux Perrier-tranche. Notre amitié cristallise comme un pot de miel au fond d’un placard de résidence secondaire. Elle a un dîner. Sur son visage, je lis une sérénité qui me fait plaisir. J’aime Saint-Germain-des-Près en cette saison, encore basse. Rien ne presse. Personne ne m’attend, excepté le chat de ma fille, à l’appétit vagabond. Havanes, librairie. Enfin échoué, je dépose ma carcasse, sac de marin, savoure mon être-au-monde en regardant le ciel noir que je sais étoilé. Le quotidien oblige à négliger notre conscience du pur bonheur d’exister. Léonard Cohen, un thé vert, mon chien (ce blog). « Et si la littérature était un animal qu’on traîne à ses côtés, nuit et jour, un animal familier et exigeant, qui ne vous laisse jamais en paix, qu’il faut aimer, nourrir, sortir ? » (Roger Grenier). Pour un peu, je me sentirais à la campagne. Manquent les parfums de la nuit : menthe glacée, ronce, terre tiède.
(otra version sur "l'art" de ne rien dire)
Top!
On peut télécharger les cours d'Antoine Compagnon (et beaucoup d'autres) puis écouter ses propos, brillants, donnés au Collège de France (sur Proust, cette année) en podcast, sur son mac. Si simple! C'est vraiment génial...
http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/lit_cont/index.htm
... Je ne devrais pas écrire, chaque jour, ici, sur ce chien que je nourris (KallyVasco ne portera jamais de collier), des choses comme... les notes qui noircissent mes carnets Moleskine successifs, lesquels s'accumulent sur une table et font la poussière (au moins comme çà, quelqu'un la fait...). Cela donnerait, pour cette fin de journée : Après le désormais traditionnel (et merveilleux) déjeuner du mardi en compagnie de mes deux soeurs, chez La Nonna Inès cette fois, rue de l'Arbalète (ah! le lard de Colonatta!), j'ai repris ma voiture après quatre mois de suspension de permis. Bizarre... Travaillé -comme d'habitude- dans la joie avec Gérard, Marie et Sophie à plusieurs dossiers simultanément. VSD J.O., Rome, 7 erreurs... Puis, à la fraîche, Gérard, trop fatigué, est rentré se coucher. Long apéro vraiment bien, amical et complice à fond, au Café Cassette avec Sophie (préféré, ce soir, au Vieux-Colombier). Ce rade fut l'une de mes annexes lorsque je vivais rue de Rennes. Moments simples et bavards, jusqu'à l'heure de son dîner prévu avec une de ses anciennes collègues. Flâné à St-Germain, l'air était doux, la lumière baissait gentiment, je me sentais bien, si bien. Echoué volontairement parmi les livres de ma pharmacie préférée, du quartier, "L'Ecume des pages", à la recherche de "Diego et Frida" pour l'offrir comme promis à Angélique. "Livre manquant"! Pris (pour ne pas sortir bredouille -je déteste cela), "La Philosophie comme manière de vivre", de Pierre Hadot, immense socratique, et "Rome et l'amour" de Pierre Grimal. Passé à la banque consulter mon solde, puis acheté deux havanes, nouveaux sur le marché et dont j'ai entendu du bien : l'Obus de Juan Lopez. le module est orné d'une bague sur laquelle j'ai lu, pour la première fois, "Exclusivo Francia". Rentré à 22 heures. Nourri le chat de ma fille (en pension depuis hier soir pour cause de déménagement et de concours divers ici et là). Penser à dîner, mais je n'ai pas faim. Rien ne presse. Plus rien ne presse. Rien, au fond, n'a jamais pressé, ne doit jamais presser. Thé vert à la menthe. Ayo, Léonard Cohen, Catpower. Blog (J'y suis!). Ne pas oublier le réveil : re-boulot dès 8h30 à Montrouge!.. Et voilà.
Mais cela, à la vérité, ne présenterait, franchement, aucun intérêt. Nous sommes bien d'accord...
En me baladant dans les archives de ce blog pour y faire un peu de nettoyage, je suis tombé sur ce "post" d'un biographe de Frida Kahlo, posé à la suite de ma note intitulée "Deux mains" (archives, colonne de gauche, catégorie "tu es plus belle...", samedi 22 avril 2006).
http://pagesperso-orange.fr/editions-du-jasmin/liv533.htm
J'ignore si son livre est bon, mais j'aime la peinture et le destin de cette femme. Vous aussi peut-être. Je vous le signale donc.
Le premier qui va voir cela de près en fait part !..
Les Luziens d’adoption possèdent la distance nécessaire au regard juste et à l’amour choisi –comme on le dit de l’immigration, qu’aucun natif ni aucun touriste ne porteront jamais. Ils partagent avec les voyageurs, ces passagers clandestins de l’émotion, la faculté d’immersion en délicatesse. Par mimétisme animal, l’étranger aborde la baie de Saint-Jean-de-Luz ou celle d’Along, muni d’un savoir se confondre. Il n’impose ni ne prélève, cueille selon ses besoins. (Ainsi les Blondes d’Aquitaine sont bien gardées). Le nouveau Luzien épouse sans dot. L’air de ne pas y toucher. D’ailleurs s’il touche l’autre, c’est avec le viatique de sa liberté. Sa carte de visite n’est pas un bristol. C’est une poignée de main en arrivant, l’offrande du récit d’un parcours, le brouillon de sa carte du Tendre en partant. LM (extrait d'un papier rédigé au Grand-Hôtel de St-Jean, en avril. Reportage à paraître dans quelques jours dans Pays Basque Magazine / Maisons Océan). Il en va des Luziens comme des Latignaciens, des Nambikwaras ou des Persans.
Photos ©LM : En haut : la baie depuis ma chambre d'hôtel - En bas : tapas et fragments ont partie liée. Brefs, parfois piquants (banderilles, dit-on à San Seba), on les picore, on les note, les oublie...
Ma fille m'a fait découvrir récemment deezer.com Vous connaissez sans doute. Sinon, découvrez : c'est le site idéal, gratuit, pour bosser (devant son ordi) en écoutant tout ce que l'on veut et que l'on n'a pas, ni dans son itunes, ni dans sa cdiscothèque.
This sunday morning, I've got the pêche with the big noyau. Yeeeeep!
Le dimanche 10 mai 1981, après les résultats, nous nous étions engouffrés dans ma 4L pour aller faire la fête une partie de la nuit, place de la Victoire, à Bordeaux. Nuit de liesse absolue. Les Années-Tonton, qui seraient les notres*, allaient commencer. Le lendemain à 8h00, je passais l'écrit de culture générale du diplôme de Sciences-Po. Epreuve majeure. Nous pensions tomber sur un sujet en rapport avec la gauche française depuis ses origines, ou sur le Socialisme. Etions incollables sur Marx et ses arrières-petits-enfants... Paf! Le sujet fut "Les nouveaux pauvres", lesquels étaient bien plus riches qu'aujourd'hui, d'ailleurs. Reste cette grande fête sincère, ce souvenir d'une joie incroyable à la vue du visage de Tonton sur la vieille télé n&b de ma turne d'étudiant. Depuis, chaque 10 mai, je fête intérieurement ce bonheur-là. Nous avions vingt ans et des poussières, l'espoir gonflait nos poitrines comme le vent la grand'voile. Une expression de soulagement, de sérénité retrouvée, une détente certaine se lisaient sur les visages, le 11 mai. Avec le recul, je sais que ces années-là -les années Mitterrand, de 1981 à 1995, puis le point d'orgue que fut le beau rassemblement Place de la Bastille en janvier 1996, celui enfin de janvier 2006, qui sonna comme un glas, tomba comme un rideau de théâtre, ont été nos années essentielles.
(* avec mes amis)
"Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent raison de mes voyages : je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche."
Les Essais, III, 9, éditions Arléa.
La courbe de tes yeux
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul Eluard, Capitale de la douleur, Poésie/Gallimard
http://www.equateurs.fr/accueil.php
Voici ce que le site de la fnac annonce.
Il est grand temps que je remette le manuscrit définitif à mon éditeur!..
Donc : merci par avance d'en réserver, chacun, une douzaine d'exemplaires chez votre libraire...
http://livre.fnac.com/a2237852/Leon-Mazzella-Philosophie-gourmande-du-sud-ouest?Mn=-1&Ra=-1&To=0&Nu=9&Fr=0
.
Les philosophes se réunissaient à Athènes au lieu dit le "Portail peint" (Stoa Poikilè, d'où leur surnom de stoïciens, "philosophes du Portique").
Photo : "le petit philosophe du sud-ouest sous le Portique -ou ce qu'il en reste, pense à Socrate et ignore que Cécile le photographie" ©C.L.
Merci au "Monde de la Philosophie" de nous offrir cette semaine Sénèque (La Vie heureuse, La Brièveté de la vie, Lettres 1 à 29 à Lucilius) le Manuel d'Epictète et les Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle. Jubilatoires lectures!
Pour que demeure le secret
Nous tairons jusqu'au silence
Nul oiseau n'est coupable
Du tumulte de nos coeurs
La nuit n'est responsable
De nos jours au fil de mort
Il n'est que grande innocence
Et des colonnes en marche
Mais les plaines soulignent
Notre solitude de leur blé.
Max-Pol Fouchet, Demeure le silence, Actes Sud
Ce poème nous est offert par aliscan (allez voir son blog http://quialaviealetemps.hautetfort.com/consacré à la poésie, notamment au haïku). Merci à lui.
Comme j'ignorais jusqu'à l'existence de ce poète il y a quelques minutes encore, je viens de surfer sur Google et sur fnac.com L'oeuvre du bonhomme a l'air difficile à trouver. Nous chercherons quand même. Dans l'attente, voici le site qui lui est consacré : http://www.leon-verane.fr/verane2_1.htm
(J'aime lorsque ce blog s'enrichit de la sorte, devient interactif, comme là...).
Nous eûmes tous les deux des âmes sans courage.
Lorsque le vent gonflait la toile des vaisseaux,
Les pieds comme rivés au sable de la plage,
Nous avons vu la proue ouvrir de vastes eaux.
Nous avons écouté l'adieu de l'équipage,
De ceux que L'Aventure a pris dans ses réseaux,
De ceux qui sans émoi, savent, des noirs orages,
Accoudés à la lice, endurer les assauts,
Quand d'autres s'inscrivaient sur les pages du rôle ;
Nous avons agité nos mouchoirs sur le môle.
Que nos jours maintenant soient en proie aux regrets !
Ceux-là trouveront seuls les îles chimériques
Qui, libres de tous liens, sifflent dans les agrès
Et portent dans leur coeur l'espoir des Amériques.
Léon Vérane, Les aventuriers
Paquito chocolatero, ©Agorila, l'excellente maison de production de cd de Manex Meyzenc (Bayonne).
A tous ceux qui sont en manque de toros, voici notre hymne-à-frissons, Paquito chocolatero, en attendant Vic, Nîmes et surtout Bayonne, Dax, San Seba, Pamplona, via Mont-de-Marsan et toutes les petites arènes où les novilleros se joueront leur vie à onze heures a punto.
¡ Suerte para todos ! Y que Dios reparta bien las cornadas. Si lo quiere...
Hey!.. Hey!..
fajardie.free.fr/
L'un des pères du néo-polar vient de nous quitter. 60 ans. Cancer. Sale affaire pour ce compagnon de route de Daeninckx et Manchette. Auteur de nombreux polars à la française avec des héros à la manière de l'Inspecteur Harry, nobles et franchouillards, auteur d'un paquet de romans, parfois historiques, de quelques pamphlets, Frédéric H. Fajardie a aussi écrit presque autant de nouvelles que Maupassant.
Je me souviens de l'avoir rencontré chez lui, dans sa ferme normande, une nuit d'ivresse, au cours des années 92 ou 93. J'avais commencé la soirée en compagnie de Denis Tillinac et de Françoise Blondin, de bar en bar (tous ceux qu'Antoine avait fréquentés). Pélerinage rude. Nous fûmes battus à plate couture par une veuve droite comme un I, après pas mal de canons descendus. Elle rentra néanmoins se coucher. Nous la raccompagnâmes. Là, Denis dit : on va voir Fajardie, t'as une bagnole? Mais c'est loin, sa Normandie! Qu'à cela ne tienne. Saint-Christophe fut du voyage, c'est indubitable, car nous arrivâmes sans tonneau à destination vers 3 heures du matin. Pleins phares, klaxon bloqué devant les grilles. Frédéric se réveilla, saisit son fusil de chasse et le pointa sur les hurluberlus depuis la fenêtre la plus haute de la ferme. C'est lorsqu'il reconnut Tillinac qu'il baissa son arme. Suivirent agapes. Trois jours d'amitié, de liesse et de littérature pourfendue. Souvenirs... Ciao, Bello! Je bois un thé vert à ton talent. Car c'est ainsi, désormais. Je te relirai souvent.
Son oeuvre, partiellement reprise dans Le Livre de poche, Folio, La Petite Vermillon (LTR) et Babel (Actes Sud), est parue -essentiellement- chez Mazarine, Lattès, Fayard, Les Mille et une nuits, La Table ronde, Actes Sud et, pour les derniers ouvrages, aux éditions des Equateurs.
Grasset (Les Cahiers rouges) s'apprête à reprendre l'oeuvre complète du jeune poète Bordelais mort en 1914. Trois livres : les poèmes de L'Horizon chimérique (nouvel extrait ci-dessous), un roman, Les Dimanches de Jean Dézert et les Contes, dont les splendides Pétrels, et ce petit bijou absolu (à mes yeux) qu'est Le City of Benares...
"Vaisseaux, nous vous aurons aimés en pure perte;
Le dernier de vous tous est parti sur la mer.
Le couchant emporta tant de voiles ouvertes
Que ce port et mon coeur sont à jamais déserts.
La mer vous a rendus à votre destinée,
Au delà du rivage où s'arrêtent nos pas.
Nous ne pouvions garder vos âmes enchaînées;
Il vous faut des lointains que je ne connais pas.
Je suis de ceux dont les désirs sont sur la terre.
Le souffle qui vous grise emplit mon coeur d'effroi,
Mais votre appel, au fond des soirs, me désespère,
Car j'ai de grands départs inassouvis en moi."
"Un instant, j'ai pensé que la plus fière joie
Eût été de m'enfuir, comme un aigle s'éploie,
Au lointain rouge encor des soleils révolus.
Et j'enviais le sort des oiseaux de passage.
Mais mon âme s'apaise et redevient plus sage,
Songeant que votre amour ne me quittera plus."
Jean de La Ville de Mirmont.
"Nargis s'est abattu sur la Birmanie. Découvrez en avant-première les photos de cette tragédie prises sur place par un internaute."
Voici ce que je viens de lire, en frémissant - effroi et honte le disputent - sur la page d'accueil de Yahoo. De funeste mémoire, cela m'évoque le feu d'artifice quotidien que CNN offrait au monde en direct de Bagdad, au début de cette -très- sale guerre (sale guerre serait un pléonasme).
Le spectacle de l'horreur... en avant-première. Bienvenue chez les chtis birmans...
Cette sémantique est à vomir et le pire, c'est qu'elle ne cache plus son intention.
La Terre se réchauffe, la banquise fond mais l'âme humaine se glace. A grande vitesse.
Revoir La Comtesse aux pieds nus et rêver d'Ava. Un grand Manckiewicz. Très grand. Subtil dans ses dialogues, fin dans ses plans, délicat dans ses travellings, jamais appuyé sur les plans rapprochés. Magnifique.
Nous avons évoqué ici même les deux précédents ouvrages de Sylvain Tesson, infatigable marcheur, travel-writer, loup solitaire constamment into the wild, sorte de Walden (de Thoreau), d'homme ayant recours aux forêts (selon Jünger), de Jack London de tous les horizons possibles, un écrivain du grand dehors, héritier de Chatwin, Théroux et Bouvier. Nous avions loué les qualités de son "Petit Traité sur l'immensité du monde" et de son "Eloge de l'énergie vagabonde". Paraissent ses "Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages" avec de délicates illustrations bleu nuit, noir et blanc de Bertrand de Miollis (les trois aux éditions des Equateurs). Ce sont des pensées ultra-courtes, entre le haïku et le mot d'humour, le calembour et le fragment à la Jules Renard (dans son Journal). Toutes ont trait à la vie sauvage, loin des hommes et de ce qu'ils (dé)font de la planète en jouant dangereusement avec elle.
Le livre ouvre avec celle-ci : La mer : un coeur qui bat entre deux côtes. A chaque page, une trouvaille tendre, séduisante : Un paysan ignorant dans un champ cultivé... A quoi rêve un sage endormi dans un champ d'herbes folles?.. Idiot du bocage : sot de haies... Boire du thé fait pisser le temps... (c'est bien vrai!). Ce n'est pas en les coupant qu'on rendra meilleures les mauvaises herbes... Un fruit de la Passion rêvait de rencontrer un buisson ardent... La mer est la descente de lit des fleuves... Le courage n'existe pas : même le soleil se couche... Une régate de femmes voilées sur le trottoir d'une ville d'Islam... La ville : gueule de bois des hommes ivres de nature... Le Marais est un quartier chic où vivent les vanneaux huppés... On ne rempote pas une jeune fille en fleur... Voyage organisé : oxymore... J'aimais flâner avec elle. Sans "L", je fâne...
Et beaucoup d'autres comme celles-là, glânées au hasard. Lisez Tesson, et faites passer.
Son possible retour parmi les Bleus, à l'occasion de la tournée en Australie, en juin prochain, se dessine au silex et au charbon sur les parois de Marcoussis, caverne arverne.
Lièvremont l'a laissé entendre.
Chabal revient, Ileana.
C'est mieux que Jésus!
C'était l'enclos des chiens-loups utilisés pour monter la garde, pour la chasse, et principalement pour les chasses des hommes (...) Un jour arriva un convoi dans lequel se trouvaient des petits enfants. Le commandant du camp ordonna de les déshabiller et de les pousser dans l'enclos. Les enfants furent dévorés aussitôt, apparemment, car nous n'entendîmes pas de cris. Et cela devint une habitude. (pages 90-91)
Nous avons l'habitude d'entourer les grandes catastrophes de mots afin de nous en protéger. Les premiers mots de ma main furent des appels désespérés pour trouver le silence qui m'avait entouré pendant la guerre et pour le faire revenir vers moi. Avec le même sens que celui des aveugles, j'ai compris que dans ce silence était cachée mon âme et que, si je parvenais à le ressusciter, peut-être que la parole juste me reviendrait. (page 127)
Lisez Histoire d'une vie, d'Aharon Appelfeld (L'Olivier), livre essentiel.
André Gorz écrivit également cette dédicace à Dorine, son amour, sur un de ses livres (Le traître) :
A Toi dite Kay
Parce qu'en étant
Toi tu m'as donné
Tout, y compris
Je.
Une si forte déclaration rend jaloux.
De ne l'avoir pas trouvée soi-même.
D'en n'avoir pas fait don...
André Gorz, avant de se suicider avec sa femme, comme le firent Zweig, Novalis... écrivit ceci :
"Nous aimerions chacun ne pas survivre à la mort de l'autre. Nous nous sommes dit que si, par impossible, nous avions une seconde vie, nous voudrions la passer ensemble."
Outch.
Cela n'a rien à voir... Mais je vends une Peugeot 206 HDI (diesel) 5 portes, gris métallisé, clim, lecteur cd, novembre 2001, 83000 km, contrôle technique ok, très bien entretenue et sous-kilométrée, argus, soit 5000€ au centime près.
Mais l'esprit n'est-il seulement qu'idée, n'est-il pas aussi volonté, libre puissance d'affirmer ou de nier les idées? Ceux qui ne savent rien expliquer par les causes nécessaires se réfugient dans la volonté de Dieu, cet asile de l'ignorance. (Roland Caillois, à propos de L'Ethique, de Spinoza, maître-livre absolu, de cet "athée du système" comme le surnomma Bayle).
C'est Michel Foucault qui l'a écrit, alors ardi gasna* les anti! : "être torero", c'est une façon d'être, de "styliser son existence", de s'identifier à sa fonction; c'est une certaine manière de s'exposer sans le montrer, de dominer les événements en se maîtrisant soi-même et de promettre une victoire de l'imprévisible.
*camembert.
(La Vénus de Bashung, ci-dessus offerte à vos oreilles, n'est pas un paso doble. So what! comme on dit pour faire mode).
L'entreprise revient aux éditions des Equateurs : publier la monumentale Histoire de France de Jules Michelet (1798-1874), parue dès les années 1833 (la présente édition est issue de l'incontestable "édition Gabriel Monod", publiée à cette époque à l'enseigne de la Librairie Ernest Flammarion). Monumentale entreprise d'édition! Courageuse, salutaire, formidable. C'est bon, c'est merveilleux, de (re)lire -de découvrir, pour ce qui me concerne, le savoir, doublé du style de Michelet, son souffle, "son" Histoire des Français. Cela débute avec La Gaule, Les Invasions, Charlemagne, et s'achèvera (en librairie, à la fin de l'année probablement), avec Louis XV et Louis XVI. Michelet, c'est une encyclopédie, un ton, un rythme, une patte, des idées ditillées aussi!.. Un écrivain, un vrai, dans la marmite à neurones d'un historien hors-norme. Cette édition, en semi-poche, de 17 volumes (15€ l'unité, c'est cadeau), parait à un rythme soutenu. J'en ai cinq devant moi. Un ou deux autres ont du déjà les suivre. C'est un événement. Editorial, intellectuel, national. Deux universitaires, Paule Petitier et Paul Viallaneix, en ont assuré la maîtrise et l'orchestration, l'enrichissement et l'édition générale. L'idée de génie revient à l'éditeur, Olivier Frébourg, lequel dirige ses Equateurs. Il s'agit véritablement d'un chef-d'oeuvre (à l'origine, d'un travail titanesque, mais vraisemblablement jouissif pour son auteur, lequel y consacra quarante années de sa vie). Cette Histoire de nous-mêmes, donne à redécouvrir notre pays, ses habitants, ses acteurs, depuis les Celtes et les Ibères jusqu'à la décaptitation du Roi Soleil... Cerise sur le gâteau : cela se lit comme un (bon) roman d'aventures.
Bon, tu possèdes la petite machine à faire les pâtes que l'ont rouve chez Ikéa pour pas un rond -et sans doute ailleurs. Tu as de la farine, norme 55. Tu as des oeufs frais fermiers dont le jaune t'évoque un coucher de soleil sur l'Etang Noir, à Soustons (photo ci-dessus, prise à Athènes. Tu vas pas me faire un gorgonzola pour çà!). Vas-y, alors! Tu verses la farine dans un saladier, deux fois plus de jaunes que de blancs et tu pétris. Cinq bonnes minutes, bien, en pensant à ce con qui te doit un oeil et qui ne répond plus à tes courriers recommandés. Puis tu laisses reposer, lorsqu'elle est devenue ferme et élastique, quasi k.o., une heure au frigo. Là, tu prends le temps : un havane, musique baroque, tu lis tes mails, tu musardes sur le Net en feuilletant un bouquin... Damned! Aimé Césaire, (bon, 94 ans, d'accord), est mort. Donc tu dédies ton plat de pâtes de ce soir au poète de la Négritude. Tu n'auras qu'à dire que cela s'appelle Moi, laminaire, ou Cadastre, ou bien Cahier d'un retour au pays natal. Il le mérite amplement. La pasta aura l'accent martiniquais. C'est peut-être aussi cela, la world food, la fusion truc... Bon, bien sûr tu auras ajouté pas mal de trucs à côté/dedans, à la fin : courgettes en dés, pignons, ricotta, San Daniele, ail, tomates cerises, des herbes en veux-tu en voilà... Les proportions? Bé... Au pif, té! Genre... Un demi paquet de farine pour douze jaunes et six blancs d'oeufs. A quatre, ça devrait le faire. Tes deux mains et Roule!..
"ainsi
toute nostalgie
à l'abîme
roule."
Aimé Césaire, Abîme, in Moi, laminaire... (Points/Poésie).
Tu prends un tourteau, tu le concasses, réserve la chair, la touille avec un bonne mayonnaise maison et des larmes de tabasco. Tu prends deux mangues mûres, les épluches avec l'économe, tu en tailles des lamelles pas épaisses, à l'aide d'un excellent couteau. A plat, tu en fais de jolis rectangles assez longs (et tu manges aussitôt les chutes, sauf si tu as une salade de fruits à faire après). Tu formes des canellonnis avec les morceaux de mangue, les dresse et les pique d'un cure-dents afin qu'ils tiennent droit et fermés en rond. Tu les remplis de ta mixture de crabe. Eventuellement, tu masques la pointe du cure-dent qui dépasse avec une tomate-cerise. Tu poses chaque canelloni sur une feuille dépinard. Et voilà.
Dans la grande pente vers chez Hélène, vers la Grande Beune, le soleil parut, le ciel s'ouvrit et les arbres blonds s'élancèrent : j'avais dans la gorge, dans les oreilles, quelque chose de plaintif, de puissant comme le cri interminable mais coupé net, modulé, plein de larmes et d'invincible désir, qui fait venir de gorges nocturnes, enchaînées, curieusement libres, le mot honey, dans les blues.
Pierre Michon
Je recherche ce film en vhs ou en dvd.
Il s'agit de l'adaptation de L'Île d'Arturo, d'Elsa Morante,
par Damiano Damiani, en 1961.
Merci...
Lumière douce, mer calme, horizon bleu, montagne espagnole bien visible, fort de Socoa posé -notaire balzacien, Rhune découpée, plage déserte, ouaté de l'air, chalutier bleu au loin, silences...
J'aime la baie de Saint-Jean-de-Luz, aujourd'hui. Clarté dense d'un après-midi d'avril. Lueurs du couchant. Nuées d'étoiles dans le cadre de la fenêtre de l'hôtel. J'écris, bercé par les vagues, néglige les heures, nimbé de sérénité, de souvenirs enchanteurs.
Rue Tourasse, j'ai rencontré Charly. Il n'y a pas de hasard : je pensais à lui en arrivant à Biarritz-Parme, m'en voulait de ne pouvoir lui rendre visite au cours de ces trois jours. Sa santé lui joue un tour de con, le diminue, mais épargne sourire, oeil malicieux, dignité. Je revois mon père, un an et demi après, dans des vêtements devenus grands, la nuque maigre. C'est son meilleur ami. J'ai embrassé Charly. En retournant au Grand-Hôtel, la baie de Saint-Jean m'apparut davantage rassemblée autour d'une lumière éclatante. Bouton de rose. Poing.
Lutter avec la lumière. Luchar con la luz.
Photos ©L.M.
Tous les cigares finissent en fumée.
Proverbe Brésilien
Le cigare est le complément indispensable de toute vie oisive et élégante.
George Sand
Je bois beaucoup, je dors peu et je fume cigare sur cigare ! Voilà pourquoi je suis deux cents pour cent en forme.
Winston Churchill
A woman is only a woman, but a good cigar is a smoke.
Rudyard Kipling
Entre une femme et un cigare, toujours je choisirai le cigare.
Groucho Marx
Un bon cigare d’outre-mer ferme la porte aux vulgarités de ce monde.
Franz Liszt
Un bon havane est une des meilleures choses que je connaisse.
Somerset Maugham
Le cigare est le meilleur moyen de mettre à mort le temps.
Alfred de Musset
Stéphane Mallarmé, répondant au questionnaire de Proust, répondit : Votre rêve de bonheur ? –Rêver. Votre plus grand malheur ? –Ne pas allumer de cigare.
Petite parenthèse perso (une fois n'est pas coutume. Je serai pardonné?) : cette littérature ne m'empêche pas d'en fumer jusqu'à trois chaque après-midi, tout en écrivant. C'est vraiment trop. Et un budget intenable, de surcroît. En revanche, comme je ne bois plus une seule goutte d'alcool depuis le 13 mars (je refuse même le boeuf bourguignon et le chocolat à la liqueur), j'ai perdu 6 kilos en 18 jours.Yep!
« Elle est étrange cette soif de se confesser, de demander pardon à quelqu’un par l’intermédiaire d’un livre…
Je ne dis pas seulement cela pour m’excuser. Les indiscrétions criardes de certains écrivains dans leurs livres sont peut-être un hommage à la femme qu’ils ont aimée et que souvent sans le vouloir ils ont fait souffrir. Comment mieux demander pardon, comment rendre un plus bel hommage à l’objet de leur amour, comment le faire de manière plus éclatante et plus sincère qu’en écrivant ?...
Peut-être qu’à l’origine de mon livre, il y a le besoin de demander pardon à Ileana. Noces au paradis : il me semble que ce titre en dit assez… J’espérais qu’au moins ce livre racontant notre histoire, s’il tombait un jour sous ses yeux, la persuaderait de revenir…
Je l’attends. Parfois je m’imagine, vieux, seul au milieu de mes livres, penché sur la même table, tel qu’Ileana m’a vu tant de fois, des nuits d’affilée. Et j’imagine alors que quelqu’un frappe à la porte, que je vais ouvrir distraitement et que je la trouve sur le seuil. J’y pense constamment… »
Mircea Eliade, Noces au paradis, (L'Imaginaire/Gallimard)
(de rien...)
Même lorsqu'il reprend un inoxydable de Cohen (Suzanne, ci-jointe), ou bien un Manset inaltérable (Il voyage en solitaire), le dernier cd de Bashung, Bleu pétrole, est splendide.
Marc-Aurèle, Pensées, Livres VII et IX (folio) : "Comprends-le bien, sois sensé; tu peux revivre. Vois à nouveau les choses comme tu les voyais; car c'est cela revivre".
"Ne pas penser aux choses absentes comme si elles étaient déjà là; mais parmi les choses présentes, tenir compte des plus favorables et songer à quel point tu les rechercherais, si elles n'étaient pas là. Prends garde aussi de ne pas t'habituer à les estimer au point d'y prendre un tel plaisir que tu sois troublé si elles disparaissaient".
"Fais toi une parure de la simplicité, de la conscience, de l'indifférence envers tout ce qui est entre la vertu et les vices. Aime le genre humain..."
"Le corps lui aussi doit être ferme et ne doit pas se laisser aller ni dans son mouvement ni dans son attitude. Comme la pensée donne à la physionomie et lui conserve un aspect intelligent et distingué, il faut l'exiger aussi du corps tout entier. Il faut en cela se garder de toute négligence".
"...Ne te suffit-il pas d'avoir agi selon ta nature propre? Demandes-tu encore un salaire? C'est comme si l'oeil demandait un don en retour parce qu'il voit, ou les pieds, parce qu'ils marchent. De même que ces organes, faits pour un but déterminé, reçoivent ce qui leur est dû dès qu'ils agissent selon leur nature propre, de même l'homme, qui par nature est bienfaisant, dès qu'il accomplit un acte de bienfaisance ou qu'il apporte autrement son aide en des choses indifférentes, agit pour la fin pour laquelle il est fait, et il a son dû".
Philippe Jaccottet, Ce peu de bruits (Gallimard) : "D'avoir marché sous ses arbres, on aurait ses manches trempées; mais nullement de ces larmes des poètes d'Extrême-Orient qui pleurent une absence ou une trahison".
"Un peu avant huit heures, la couleur orange, enflammée juste au-dessus de l'horizon, du ciel qui s'éclaircit et où, plus haut, luit le mince éperon de la lune. Il ne fait pas très froid.
Cela aide le corps à se démêler du sommeil, et l'esprit à se déplier".
"La pluie froide comme du fer".
"A cinq heures et demie du matin, sorti dans la brume d'avant le jour, j'entends le rossignol, le ruy-señor espagnol, l'oiseau dont le chant est un ruisseau".
Ramuz, Aline (Le livre de poche): "Ses yeux étaient redevenus clairs comme les lacs de la montagne quand le soleil se lève".
Il ne s'agissait pas d'un acouphène. A l'intérieur de mon coeur, ce matin à l'aube, à Paris, j'ai entendu le coucou annoncer le printemps. Il m'a chuchoté : "va, sors, le froid est une vue de leur esprit. Il est arrivé, te dis-je, te coucoutes. J'ai dormi sur une branche de ton arbre intérieur. Il craquait de mille bourgeons, serti dans les cerceaux de ton accueillante cage thoracique, tandis que tu rêvais de marais brumeux et de volées de sarcelles rasant le fleuve proche".
Aussi me suis-je levé d'un bond. A la petite glace ronde de la salle de bain, mon sourire imposait sa maîtrise. Douche. Cafés serrés. Je suis sorti doucement afin de ne pas réveiller mon fils et sa petite amie. Le soleil envahissait la rue. Le marché était gai. Paris me plût. J'ai fait des courses pour un déjeuner canard et pour un dîner agneau. Cèpes, pâtes fraîches, fruits de toutes sortes pour une grande salade. Tout semblait participer de ce renouveau, en dépit des giboulées et de ce grand vent qui chasse les nuages comme Orion les fauves et le Hollandais Volant les idées noires. L'éternité pesait moins qu'un jour...
De Capote, c'est le titre de ce morceau extrait de Tauromagia, de Manolo Sanlucar. Demain j'aimerais bien être à Arles. A propos, dans Le Monde daté d'aujourd'hui, évitez le portrait insipide de Juan Bautista par ... Francis Marmande. Première fois, pour moi, qu'il trempe sa plume dans du jus de navet. ¡Que pasa, Francis! T'as la grippe ou quoi?
... "tandis que derrière la fenêtre de la voiture-salon le paysage défilait et leur procurait cette inoubliable excitation des premiers voyages, cet amenuisement du moi, ce sentiment d'isolement et de séparation que nous éprouvons lorsque pour la première fois, nous admettons l'évidence irréfutable de la nature sphérique de la Terre alors même que mentalement nous retombons à quatre pattes pour mieux nous cramponner, décontenancés que nous sommes par la rupture de l'armistice conclu avec l'horreur de l'espace."
William Faulkner, "Le Caïd" (in "Idylle au désert et autres nouvelles", folio)
www.lechoixdeslibraires.com/livre-37349-journal-des-lointains-n-5.htm
www.artetchasse.com/spiaczka/index.html
Sandro (Gabriele Ferzeti) : Rejoins-moi sur la place.
Claudia (Monica Vitti, sublime de beauté, d'amour, de remords et de mélancolie) : D'accord.
Quand tu sors sans moi, il te manque une jambe.
Visite la ville seul!
Tu boiteras!
Dis que tu veux enlacer mon ombre sur les murs!
QUELLE COULEUR
A LE PARFUM
DU SANGLOT BLEU
DES VIOLETTES?
Pablo Neruda
les bachianas brasileras, de villa-lobos, reloaded par wayne shorter : ça change de la voix sublimement tremblée de victoria de los angeles
Papier qui paraît cette semaine dans le magazine "Maisons Sud-Ouest" :
« Ma maison, c’est la Beauté »
Le méridien de Greenwich de Macha Méril, comédienne, écrivain*, n’est ni en Italie, où elle chercha un temps la maison de ses rêves, ni à Paris où elle vit. C’est dans la campagne de Montréal du Gers qu’il fixe. Le hasard l’y a conduit une journée d’août 1999. Macha accompagnait un ami qui cherchait une maison à acheter pour lui. Le coup de foudre la saisit à la vue de cette imposante ferme du XVII ème siècle, modeste, généreuse, en pierre noble. Avec dépendances diverses : chai, bergerie. Arbres centenaires. Voisinage discret. Vue à 360° sur une campagne de douceur. Achat immédiat ! Neuf ans après, la propriété vit et remplit pleinement son office de maison de famille et d’amis. Le chai a été transformé en immense salle de fêtes et de réceptions. Macha adore faire la cuisine et recevoir. Il y a de nombreuses chaises, un piano à queue, une immense table, une baie vitrée qui ouvre sur un vrai pré. Les arbres veillent. Ce sont de vieux chênes noirs bien enracinés, épargnés par la tempête de décembre 1999. Les arbres du bonheur et de la sagesse. Macha les caresse, les embrasse. Une tradition russe. « Ils gardent ainsi leur pouvoir de vous aider à vivre ». Rappellent à Macha Méril les récits ukrainiens de sa mère. Le paysage environnant lui évoque ceux que Vinci, Giotto et Della Francesca ont peints. Rien de moins. Le Gers est sa terre élue. Macha Méril devait trouver sa maison en France, car c’est le pays qui a sauvé sa famille. Le Sud-Ouest la fascine : « c’est la dernière poche du pays qui a gardé son caractère rural et austère. La pauvreté l’a sauvé en lui épargnant les ors dont le Sud-Est a été chargé. Le développement industriel l’ayant effleuré, le Gers est resté modeste. Le boom des années cinquante lui a fait éviter la lèpre du béton. Ses routes sont sinueuses. Un fait exprès pour perdre le visiteur, lui signifier qu’arriver ici se mérite ». La paix, c’est ici qu’elle la trouve lorsque le théâtre lui laisse du répit. Le calme nécessaire à l’inspiration, à l’écriture, c’est ici qu’ils s’épanouissent ; à l’intérieur d’elle. Sa patte marque sobrement chaque pièce, chaque objet. Si elle l’a ouverte davantage à la lumière, elle a su respecter l’esprit d’une maison qui semblait l’attendre. « J’ai senti qu’elle me priait de la prendre en charge. Je l’ai transformée pour moi et pour ceux qui y vivront bien après. J’ai un discours d’immigré : j’éprouve le besoin de filiation générale, pas seulement familiale. Je transmettrai, mais à l’inconnu, au monde, une maison choisie librement, pas subie par un héritage ». Macha n’a pas cherché à tordre la maison vers elle. Elle s’est adaptée à l’esprit du Sud-Ouest qui se dégage de la région de Montréal et de cette propriété. « Ma chance est d’avoir pu rester longtemps pour les travaux de rénovation, avec les artisans du secteur. Il s’est établi un vrai dialogue avec ma maison. J’ai attendu qu’elle me dise ce qu’elle voulait, ne voulait pas . C’est la maison laïque du coin. Je ressens ses ondes positives. Elle a sans doute appartenu à un alchimiste, lorsque les caravanes de religieux italiens comprenaient savants, artistes et un être du Bizarre. Ce lieu a d’ailleurs correspondu avec ma soudaine fécondité littéraire et ma sérénité accrue ». Vous avez dit bizarre…
L.M.
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*Elle triomphe actuellement au Théâtre Antoine, à Paris, dans « L’importance d’être constant », d’après Oscar Wilde. En tournée dans le Sud-Ouest, elle se produira à Toulouse Blagnac (Odyssud) les 3 et 3 avril, à Mont-de-Marsan (salle François Mitterrand) le 7, à Biarritz (Atalaya) le 8 et à Bordeaux Mérignac (au Pin-Galant) les 26 et 27 mai.
Elle vient de publier un récit émouvant et fort, « Un jour, je suis morte » aux éditions Albin Michel, et récemment un album délicat, « Sur les pas de Colette », aux Presses de la Renaissance.
Vous coupez des courgettes en dés et les faites poêler (croquantes!), tranchez du jambon de Parme en fines lamelles, grillez des pignons, plongez des pâtes (al dente!), le tout a cuit, les courgettes et les pignons sont dans les pâtes, ajoutez de la ricotta, des herbes (ciboulette, coriandre), huile d'olive vierge, fleur de sel, poivre du moulin, parmesan râpé à la minute... et les enfants sont contents. Vous aussi.
Sinon, de l'agneau (collier, selle, gigot) à revenir avec du curry en poudre dans "de l'huile sans goût" comme disait ma mère pour désigner toute huile qui n'est pas issue d'olives. Réservez. Tomate, oignon, ail, à fondre dans la même poêle (sans la viande). Ajoutez un yaourt, un verre d'eau, du curry encore. Le tout (la viande est revenue dans la poêle) mijote 1h15 à feu doux (bloup-bloup). Faites sauter (beurre) banane, pomme, oignon et incorporez. A part : du riz au rice-cooker. Et zou! Tout le monde est content. The Plus : un piment oiseau à piquer à la fouchertte pour caresser un peu tout, la viande, le riz, pas trop ça brûle! Et voilà.
Je revois le rose sur les pommettes de l’écolière au cartable lourd dans le dos qui attendait le bus, retrouvé aux joues de l’écolière devenue femme.
(croisée dans les rues de Bayonne)
"Je suis heureux. Et j'essaye de prolonger cet instant" (attrapé au vol dans le film "Tess", de Polanski, avec une sublime Natassja Kinski).
nota : l'étrange ressemblance de N.Kinski qui a je crois 19 ans lors de ce tournage (pas avec son tellurique père, Klaus) avec Ingrid Bergmann et Isabella Rossellini
La lumière fait de l'ombre à Cadaqués.
Ca date, mais je maintiens le propos.
http://www.balades-pyrenees.com/edito.htm
Il en va de la marche comme de la pensée.
"Je pense avec les pieds", nous chucote Montaigne.
Si tu veux m’en croire, lecteur, ne hâte pas le plaisir de Vénus ; sache le retarder, le faire venir peu à peu, doucement. Quand tu auras trouvé l’endroit sensible, l’organe féminin de la jouissance, pas de sotte pudeur : caresse-le, tu verras dans ses yueux brillants une tremblante lueur, flaque de soleil à la surface des eaux… Viendront alors les plaintes et un tendre murmure, de doux gémissements –et ces mots excitants qui fouaillent le désir…
Ne va pas, voguant à pleines voiles, la laisser en arrière ! Evite, aussi, qu’elle ne te précède : qu’un même élan pousse vos navires vers le port. Quand, vaincus tous deux en même temps, l‘homme et la femme retombent ensemble, c’est là le comble du plaisir !
Ovide, L’art d’aimer.
Voici vos premières réponses, auxquelles j’ai ajouté deux ou trois alternatives. On continue !
Süskind : Le Parfum,
Zweig : La Confusion des sentiments, et Amok,
Sartre : La Nausée,
Fitzgerald : Gatsby le magnifique, et :Tendre est la nuit,
Kawabata : Les Belles endormies,
Faulkner : Sanctuaire,
Echenoz : Les grandes blondes, et : Je m’en vais,
Cohen : Belle du seigneur, et : Solal,
Gary : La vie devant soi, et : Les cerfs-volants,
Vialatte : Les fruits du Congo,
Brautigan : Mémoires sauvées du vent,
Barrico : Novecento,
Duras : L’après-midi de M.Andesmas,
Tabucchi : Tristano meurt,
St-Exupéry : Le Petit-Prince,
Hesse : Siddharta,
Fante : Mon chien Stupide, et : Rêves de Bunker Hill,
Gide : Les faux-monnayeurs,
Cendrars : La main coupée,
Modiano : Villa triste,
Giono : Un roi sans divertissement,
Camus : L’étranger,
McLiam Wilson : Euréka est mort,
de Luca : Montedidio,
Capote : Petit-déjeuner chez Tiffany,
Kadaré : Le général de l’armée morte,
Blondin : Un singe ne hiver,
Rouaud : Les champs d’honneur,
Millet : La gloire des Pythre,
Le Clézio : Le chercheur d’or, et : Désert,
Kessel : La règle de l’homme, et : Les cavaliers,
Cook : Le soleil qui s’éteint,
Caldwell : La route au tabac,
Greene : La puissance et la gloire,
Le Carré : La constance du jardinier…
Cher amis bloggers,
Vous êtes entre 100 et 800 (certains jours) à passer ici. Peu écrivent, je le regrette (âge 1 du blog...).
Avez-vous pensé, s'agissant des romans qui auront marqué le XXème siècle (et les suivants), à :
Gracq, Le Rivage des Syrtes
Simon, La Route des Flandres
Proust!, Du côté de chez Swann
Faulkner, Tandis que j'agonise
Hemingway, lequel?.. (la plupart)
Céline!, Voyage au bout de la nuit
Harrison, Dalva
Eliade, Noces au Paradis
Et tant d'autres...
En plus de :
Gabo (Cent ans de solitude), Joyce (Ulysse), Kafka (Le Procès), Kipling, Musil (L'homme sans qualités), "le" Lowry (Sous le volcan), Hesse (Le Loup des steppes), un Vargas Llosa, un Fuentes, un Delibes, un Cohen, un Conrad!, un Sepulveda, un Hamsun (Pan), un Lampedusa (Le Guépard), un Pavese...
Après, c'est selon notre carte du Tendre, notre géographie littéraire sentimentale : un Michon bien sûr, un Himes (La Reine des pommes), un T.E.Lawrence (Les Sept piliers de la sagesse), un Durrell (Le Quatuor d'Alexandrie), un Torga (Senhor Ventura), un McGuane, un Mauriac, un Morand, un Blondin, un Nimier, pas un Drieu, un Aragon (Aurélien), un Camus (pas forcément L'Etranger), un Malraux, un Nabokov (plutôt Ada que Lolita), un Ramuz, un Yourcenar (Mémoires d'Hadrien ou Alexis, ou Le coup de grâce), un Simenon (au choix)...
Bref, je vous relance sur cette question quizz, posée il y a quelques jours, pour que vous ne vous cantonniez pas à vos lectures ultra contemporaines récentes. (Bien sûr Echenoz, Fante, Duras...). Mais élargissons. Le siècle commence en 1900 et s'achève en 1999. A vous lire. Tous, ou presque.
10+10, je le sais, c'est drastique, contraignant, cornélien; chiant. Choisir l'est toujours. Si c'était facile, comme tout dans la vie, ce ne serait pas drôle. Alors...
Libération de ce matin a trouvé le même titre que moi hier soir sur ce blog, pour annoncer la mort de Robbe-Grillet : "Gommé". Cela fait plaisir...
Alain Robbe-Grillet, Robert Pinget, Claude Ollier, Claude Mauriac, Jérôme Lindon (M. Minuit, ça compte moins), Claude Simon, Samuel Beckett, Nathalie Sarraute, (Dondero, des éd. de Minuit, ça compte pas non plus) ... La photo date de 1959. Qui peut me dire si Claude Ollier est encore de ce monde? C'est la question du soir/bonsoir. Manque aussi, parmi les pontes du Nouveau Roman, Michel Butor.
(bon, Marguerite Duras n'est pas sur la photo, elle est à tous points de vue hors-cadre, mais il n'empêche que!).
En tout cas, leurs livres sont pour la plupart très chiants. D'évidence subjective. Sauf ceux de Claude Simon (immenses Route des Flandes, Jardin des PLantes, Acacia et ultime Tramway!) et de Marguerite Duras, pour les plus beaux (Le Marin de Gibraltar, Un barrage contre le Pacifique, Le ravissement de Lol V. Stein, et une poignée d'autres, plus tardifs, minces et précieux...). Et Beckett, forcément. Beckett!!!...
Robbe vient de rejoindre sa dernière maison de rendez-vous.
Mais qu'est-ce qu'il lui prend à la Faucheuse, ces temps-ci? Travailler plus pour... Ou quoi?!
Alain Robbe-Grillet éteint, le Nouveau Roman n'a plus de survivant. Ollier? Je n'ai pas encore vérifié.
Bon, à la lecture de vos premiers "post", je vois que ça se complique. Il y a trop de monde à élire, trop de bonne littérature au fond. Il faut en rajouter : je propose que vous dressiez deux listes : les 10 romans français, et les 10 romans étrangers qui, selon vous, ont le plus marqué le XX ème siècle. A vous de jouer. Merci!
JE HAIS LA SAINT-VALENTIN !
C'est étrange... Saharienne m'adresse celle-ci. Elle trône en poster dans ma chambre depuis pas mal de temps (je l'avais achetée au Musée Maillol, après avoir vu l'expo de Bert Stern, "Marilyn, La Dernière séance". Je me demande même si je ne l'ai pas déjà mise sur ce blog, à ce moment-là. Il faudrait fouiller les archives, dans la colonne de gauche... Merci Saharienne! L
Voici ce qu'un vieux pote m'a adressé hier. Peut-être l'avez-vous vu passer aussi, car il circule en ce moment sur nos boîtes @...
Il m'est arrivé une histoire dont il faut que je vous donne, si je puis dire, la primeur...
C'était il y a quelque temps, au bal de la Nuits Saint Georges que j'ai rencontré la petite Juliénas , une fille drôlement Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée, et sous sa robe vermillon un grand cru classé, avec des arômes de cassis et de fraises des bois.
On a dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et plus tard lorsque je lui ai proposé de l'emmener dans mon Chateauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage !!!
Le temps d'aller chercher un Chablis au vestiaire, de mettre un petit Corton dans ses cheveux, on est montés dans ma Banyuls et on a roulé jusqu'au matin.
Ah quelle belle journée ! On s'est baladé Entre-deux-mers, il faisait beau, on a Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l'eau Clairette, on s'est Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu'on commençait à avoir les Côtes-Rôties on a décidé de rentrer.
Mais voilà, en partant nous nous sommes retrouvé coincés dans les embouteillages, enfin les bouchons, quoi ! Je commençais à Minervois sérieusement et là, Juliénas et moi, nous avons commencé à nous crêper le Chinon .
D'un seul coup elle a claqué la Corbière de la Banyuls et elle est partie !
Je me suis retrouvé comme Macon. Quoi, me suis-je dit, elle s'est déjà Sauvignon avant même que j'aie le temps de la Sauternes ! Mais je vous Jurançon, je l'avais dans la Pauillac, en effet, j'étais tellement Tokay que j'ai couru après elle dans Lalande et les Chardonnay pour la rattraper.
Quand on s'est retrouvés, et que je l'ai vue devant moi en Gros-plant, je lui ai dit -' Ne fais pas ta Pomerol, et ne t'en va plus Gamay ! 'En pleurant, elle est tombée dans mes bras en Madiran
- 'Ne m'en veux pas, je voulais juste être sûre que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre'.
... De m'envoyer cette photo si touchante de MM et ce lien qui en propose en quantité.
http://lammquejaime.canalblog.com/
Karine Henry (avec son complice Xavier Mony) fut ma libraire lorsque je vivais encore dans le Marais, à Paris. Leur librairie, « Comme un roman », rue de Saintonge, où je lus un soir, sur leur invitation, plusieurs de mes nouvelles des « Bonheurs de l’aube », avait des dimensions raisonnables. Elle était ma querencia du quartier, mon refuge presque quotidien. Elle est devenue un formidable espace de 300 m2 sur deux niveaux, rue de Bretagne, à quelques mètres, près de l’entrée du Marché des Enfants Rouges. Ce soir, Karine et Xavier fêtaient leur installation là, juste avant Noël, ainsi que la parution du premier roman de Karine, « La Désoeuvre » (Actes Sud). J’en reviens (je déteste les cocktails. Au bout d’un quart d’heure, je m’y sens aussi à l’aise qu’un poisson rouge tombé dans la gamelle d’un chat angora, je transpire, je cherche la sortie, je file à l’Anglaise…). Je tenais à aller embrasser Karine, qui m’avait adressé son livre. Je savais, nous savions tous que Karine était habitée par les mots, fascinée par les livres et nourrie de littérature exclusivement. J’ignorais, nous ignorions presque tous qu’elle écrivait. Chaque matin. Tôt. Qu’un fucking bug avait fait disparaître son roman de son pc. Qu’elle le réécrivît cinq ans durant. Il est épais, touffu, c’est une forêt. Avec songes, sortilèges, peurs, traumas, folie dévastatrice et immense douceur aussi. J’y entre à peine, par conséquent je n’en parlerai pas encore. Cependant, dès les premières lignes, je suis pris comme le thon dans le filet. J’y reviendrai, lorsque je serai sorti de cette forêt de 500 pages. (Bravo Karine…).
Premiers mots : « Un bruit. Un bruit sec d’os qui se brise. Je me redresse. Le feu. C’est le feu qui éclate, claque devant mes jambes rougeoyantes. Ma jupe est brûlante, je dois l’écarter de mes cuisses avant de ramener mes pieds nus sous mon corps abandonné au fauteuil et à la chaleur de la cheminée qui l’enveloppe, alanguit sa chair. La nuque ploie, et de là, de cet angle cassé, j’aperçois à mes pieds la bouteille de sancerre vide à la moitié… »
En deux mots : "Marie hérite de la maison de sa soeur Barbara à Artel. Les carnets de cette dernière offrent à la cadette l'occasion de revenir sur les traces de son enfance minée par la mort tragique de ses parents et la folie de sa soeur."
Lien avec la librairie et un résumé du livre de Karine : http://www.comme-un-roman.com/auteur/karine-henry/la-desoeuvre.html
Lien pour écouter/voir Karine parler de son roman : http://marais.evous.fr/Karine-Henry,2882.html
La joie augmente ma puissance d'action.
(c'est la citation du jour)
Certaines blondes me font chavirer. Pas vous?
(Marilyn Monroe, La Dernière séance, photo de Bert Stern, Musée Maillol)
Antoine Compagnon, dans Les antimodernes (Gallimard), cite ceci de Gracq (à propos de Paulhan) : ignorant l'écrasante force de dissuasion de la littérature déjà écrite, il faut écrire comme on se jette à l'eau, en faisant un acte de confiance.
Telle est la réflexion du jour. J'invite à y réfléchir et à m'écrire.