Qui écrira "Les Chieuses", roman?
| Si tu aimes les chieuses, c'est parce que... - tu préfères les femmes qui ont beaucoup de caractère (voir trop) à celles qui passent leurs temps à se taire et à dire oui à tout - tu aimes être renvoyé dans les cordes de temps en temps (elle est si belle quand elle s'énerve) - une femme qui tient absolument à porter la culotte est souvent entreprenante -une chieuse ne te laissera jamais t'encroûter -une chieuse exige toujours l'excellence, c'est pourquoi elle te poussera toujours à te surpasser et à donner le meilleur de toi même - une femme peut être chieuse par amour - une bonne dispute, ça fait du bien de temps en temps à elle comme à moi -une chieuse te reprendras à chaque faute de langage, ce qui te permettra d'aborder tes entretiens professionnels avec un vocabulaire soutenu -il n'y a rien de plus mignon qu'un couple ou des ami(e)s qui se fait/font la gueule et qui se réconcilie(nt) après 13 minutes et 45 secondes -une chieuse joue la chieuse dès lors qu'elle souhaite prendre soin des autres. Si elle daigne t'adresser la parole, c'est qu'elle t’apprécie -parce que charmer une chieuse est un tout autre challenge que de draguer une fille sans caractère -être caractérielle, ça fait partie du charme féminin -une chieuse n'est jamais foncièrement méchante -lorsqu'une chieuse est fière de toi, elle ne te diras rien mais son regard sera lourd de sens -épater ou surprendre une chieuse flatte ton ego -pour certains, une chieuse peut leur rappeler leur mère, une soeur, une tante, une proche, que l'on apprécie également -les chieuses s'entendent rarement entre elles. Si tu en as déjà une, les autres ne viendront pas te faire chier -lorsque tu as une remarque désagréable à faire à un proche, ne t'inquiète pas, une chieuse la feras pour toi - ce sont celles qui paraissent le plus pour des chieuses qui sont finalement les plus sensibles -parce qu'on ne les voudrait pas autrement, tout simplement |
Le quatrième roman de Christian Authier, Une Belle époque, (lire la note intitulée Province, publiée le 26 août), possède l’épaisseur, le corps tranquille et l’amplitude des livres de la maturité, comme on dit dans les feuilles littéraires. Authier sait construire un roman de 300 pages qui alterne le récit des péripéties politico-humanitaires, légères, d’une bande de potes, tous anciens de Sciences-Po Toulouse, dans les années quatre-vingt-dix, jusqu’aux élections de 95 (la machine politique, véreuse, et le clan Baudis en particulier, sont ici laminés en règle), la peinture ironique d'une droite qui essaya de devenir la plus sympa après avoir été la plus bête du monde, et une histoire d’amour avec une Clémence au charme envoûtant. Sans oublier de traiter au vitriol La Dépêche du Midi (à peine déguisée en Gazette) et le passé nauséabond de la famille qui possède encore le journal toulousain. Je serais d’ailleurs curieux de connaître les provisions pour procès de Stock, son éditeur. Authier détruit avec humour les suffisants, les parvenus de l'économie locale, les emperlousées des cocktails de préfecture, comme Muriel Barbéry a su le faire dans les cent premières pages de son élégant Hérisson. Authier y ajoute une distance qui est la marque des auteurs de fond. Ceux qui savent être sans concession, y compris avec eux-mêmes. Qui n'ont pas besoin de décrire le tragique des événements pour que nous le ressentions jusqu'à la moelle, avec le recours, simple à première vue, au verbe rare, à l’adjectif pudique, à la phrase courte et néanmoins souple : il faut parfois sacrifier à la tentation littéraire authentique, qui est de dire ces choses réputées indicibles que le lecteur a déjà vécues. La mélancolie d’Authier navigue au plus près du fil de l’eau lorsqu’il décrit Clémence, dont « la fraîcheur me ramenait vers ces contrées où l’impatience se marie à la langueur et à l’assurance qu’un soleil de printemps réchauffera toujours l’eau froide des grands âges ». Page 248, la jeune femme devient une déesse. L'image de la vérité, qui ne dure jamais. Rappelle que tout le reste n'est pas littérature. Authier, qui ne lâche son lecteur qu'à la dernière ligne, l'étreint avec la ceinture de l’émotion, par touches, à pas de loup, vers ce plaisir étrange que l’on dit textuel. Une réussite.



Un buste de Jules César a été découvert en Arles en 2007. La nouvelle, secrètement gardée, est "tombée" il y a quelques jours seulement (Une du Monde, jeudi ou vendredi dernier). Il pourrait s'agir du seul buste réalisé du vivant du dictateur romain.




