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L'enclos "Keffer"

C'était l'enclos des chiens-loups utilisés pour monter la garde, pour la chasse, et principalement pour les chasses des hommes (...) Un jour arriva un convoi dans lequel se trouvaient des petits enfants. Le commandant du camp ordonna de les déshabiller et de les pousser dans l'enclos. Les enfants furent dévorés aussitôt, apparemment, car nous n'entendîmes pas de cris. Et cela devint une habitude. (pages 90-91)

Nous avons l'habitude d'entourer les grandes catastrophes de mots afin de nous en protéger. Les premiers mots de ma main furent des appels désespérés pour trouver le silence qui m'avait entouré pendant la guerre et pour le faire revenir vers moi. Avec le même sens que celui des aveugles, j'ai compris que dans ce silence était cachée mon âme et que, si je parvenais à le ressusciter, peut-être que la parole juste me reviendrait. (page 127) 

Lisez Histoire d'une vie, d'Aharon Appelfeld (L'Olivier), livre essentiel. 

Commentaires

  • oui, nous irons voir, comme l'espace de ces phrases offertes au partage des autres, revient mat à ma mémoire le choc et le bouleversement causés naguère par La lecture de l'espèce humaine...

  • Yep, Antelme. Livre fondamental. Comme "Si c'est un homme", de Primo Levi. Plus fort, plus cru, plus brut. Appelfeld possède une tendresse et il est dénué d'acrimonie. Son récit est celui d'un enfant qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il est par conséquent infiniment touchant. Son style est, de surcroît, simple. Essentiel, donc...

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