attendez... y'a un truc bizarre, là
http://dominiquedevillepin.hautetfort.com/
Allez faire un tour ci-dessus : ça sent le canular à plein nez ou alors c'est carrément affligeant. A votre avis?
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http://dominiquedevillepin.hautetfort.com/
Allez faire un tour ci-dessus : ça sent le canular à plein nez ou alors c'est carrément affligeant. A votre avis?
• Il y avait rugbymane, le blog rugby-littéraire de Benoît Jeantet (lien ci-dessous colonne de gauche), voici http://lachoule.blogs.paramourdurugby.com C'est un autre blog intello de la chose ovale. Allez-y c'est du sûr.
• News rumeur : Chabal, sortira ce soir des vestiaires avec la boule à Z et rasé de frais. Info ou Intox?..
• News perso : Et mon fils (il commence le rugby cette année) qui s'est fracturé le pouce avant-hier à l'entraino de sélection du PUC en se prenant le ballon et la godasse d'un autre à bout portant! Urgences à Cochin jusqu'à pas d'heure (on adore), 3 semaines de plâtre! Pour son 2è entraino, c'est pas du jeu!.. Si encore il avait essayé de se la jouer Imanol!..
(Photo ci-dessous : figlio mio avec qui vous savez, en août 2006 dans le resto que Bernie possède à Arcachon, à l'issue d'une interview que je réalisais pour VSD, à propos des vins de Gaillac qu'il signe. ©L.M.).
"Si l'homme parfois ne fermait pas souverainement les yeux, il finirait par ne plus voir ce qui vaut d'être regardé."
René Char, Feuillets d'Hypnos (fragment 59).
Comment réagissez-vous à cela?..
Il a 25 ans le smiley! Et si j'étais graphiste, je l'ovaliserais -le rugby est devenu com-plèt'-ment-ten-dance-àmort-coco!
Et çà ferait un carton. Mais c'est déjà sûrement déposé-blindé...
Feu rouge à Saint-Paul (dans le Marais à Paris) saisi par ma fille. Il faudrait photographier ce genre d'initiative parisienne : le mot Amour taggé un peu partout, sur les trottoirs notamment, en est le plus joli exemple.
Mais le faire aussitôt, car certains ne tiennent pas longtemps : ce coeur a déjà disparu, arraché par les services municipaux, davantage chirurgicaux que poètes et qui n'adressent guère de télégrammes à la Yves Montand (Vous savez! Le fameux : "je-t'aime-je-t'aime-je-t'aime-je-t'aime-3-fois"...)
Photo : ©Marine Mazzella
Bernie et Jo à Marcoussis lors de l'annonce de la composition de l'équipe des Bleus qui allait affronter les Blacks chez eux en juin dernier. ©Léon Mazzella.
Et nous sommes nombreux à être contents d'apprendre, ce matin, que les "cotches" viennent de titulariser Chabal pour faire brouter du trèfle aux Verts, vendredi soir à Saint-Denis (avec Ibañez au talonnage et re-Michalak - Elissalde, charnière si brillante la semaine dernière). Face au bataillon de blessés (Skréla, Pelous, Harinordoquy) il va falloir une solide ligne arrière. Irish Mist peut faire mal, très mal. Car nous devons oublier dare-dare le triomphe sans gloire d'une victoire sans péril contre des Namibiens pénétrables en défense comme un pain de beurre sorti du frigo depuis deux heures, dans ma cuisine baignée par un Eté Indien de la mort de ta race... Une victoire beaucoup moins remarquable que celle qui consista à trancher fin du rosbif surgelé, façon carpaccio, avec des lames Boks effilées, méthodiques et acharnées à infliger un zéro pointé. On fait difficilement plus humiliant pour the Rose, sur une pelouse froggy...
L'équipe.- Poitrenaud ; Clerc, Marty, Traille, Heymans ; (o) Michalak, (m) Elissalde ; Dusautoir, Bonnaire, Betsen, Thion, Chabal ; De Villiers, Ibañez (cap.), Milloud.
Remplaçants.- Szarzewski, Poux, Nallet, Nyanga, Beauxis, Jauzion, Rougerie.
Sujet : que vous inspire cette photo? Répondez en quelques lignes.
Rappel en forme d'autopromo : si vous ne l'avez pas encore, précipitez-vous chez votre marchand de journaux et achetez "The" hors-série rugby spécial Coupe du monde de VSD. Mais magnez-vous! Il est là depuis bientôt 8 semaines et il va pas tarder à être retiré. Après : raaaak! finito de bayona!
Pas mal, l'idée de Leroy (Alabama song, au Mercure) de se mettre dans la peau de cette tarée de Zelda et de nous montrer Fitz sous l'angle : j'ai vécu avec cette folle, mais j'étais bien atteint moi aussi...
A quand une fiction semblable sur l'une des égéries de Hem'?..
A part çà, la cuisine d'Antoine Westermann, chef du Drouant, est assez roots-grand-mère Reloaded. Intéressant.
Le magazine VOYAGEUR n°3, qui vient de paraître, publie un reportage que j'ai effectué chez Paul Canarelli, près de Sartène en Corse du Sud.
En voici les premières lignes. Les photos, extraordinaires, sont signées Erick Bonnier (sauf celle-ci, qui montre Erick l'oeil dans son boîtier et Paul, en retrait).
Le paradis des chasseurs existe. Il se trouve en Corse, au Domaine de Murtoli, au creux de la vallée de l’Ortolo. 2000 hectares de maquis giboyeux, d’une sauvage beauté...
Lesbre (excellent livre) çà changerait à tous points de vue.
La Bayonnaise Darrieussecq est un sérieux challenger pour Claudel, Assouline et peut-être Salvayre.
Adam l'aurait dévantage mérité avec "Falaises".
Haenel va-t-il créer la surprise? Sinon, c'est un Médicis idéal.
Je ne parle pas du ridicule qui ne tue pas : le-Nothomb-de-septembre.
Ni de l'obstination de Poivre Bros à sortir un truc chaque année juste pour avoir le Goncourt, dirait-on...
J'ignore ce que valent les autres, mais je vais aller voir de plus près le Leroy et le Rosenthal.
En attendant, je déjeune demain chez Drouant tout à fait par hasard.
Cuisine et littérature? -Ail, ail, ail!..
TOUT EN ECOUTANT "MY FATHER" PAR NINA SIMONE, JE VOUS PROPOSE DE VOTER POUR LE GONCOURT, DONT LA PREMIÈRE SÉLECTION VIENT DE TOMBER, COMME TOMBENT LES FEUILLES. MORTES. (my choice is done)
L'Académie Goncourt a publié mardi sa première sélection pour son prix, qui doit être attribué le lundi 5 novembre.
Olivier Adam : "A l'abri de rien" (L'Olivier)
Pierre Assouline : "Le portrait" (Gallimard)
Philippe Claudel : "Le rapport de Brodeck" (Stock)
Marie Darrieussecq : "Tom est mort" (P.O.L.)
Vincent Delecroix : "La chaussure sur le toit" (Gallimard)
Delphine De Vigan : "No et moi" (J.C. Lattès)
Michèle Lesbre : "Le canapé rouge" (Sabine Wespieser)
Clara Dupont-Monod : "La passion selon Juette" (Grasset)
Yannick Haenel : "Cercle" (Gallimard)
Gilles Leroy : "Alabama Song" (Mercure de France)
Amélie Nothomb : "Ni d'Eve ni d'Adam" (Albin Michel)
Olivier et Patrick Poivre d'Arvor : "J'ai tant rêvé de toi" (Albin Michel)
Grégoire Polet : "Leurs vies éclatantes" (Gallimard)
Lydie Salvayre : "Portrait de l'écrivain en animal domestique" (Seuil)
Olivia Rosenthal : "On n'est pas là pour disparaître" (Verticales)
SLY (in PROTECTION). Un côté lounge sensuel, façon pub pour les produits laitiers. Tropical et peaux en sueur sur draps frais. J'adore...
http://www.youtube.com/watch?v=rfqNXADl3kU
Quart d'heure autopromotionnel spécial autocopinnage grave : voici le texte de quatrième de couverture de mon petit livre "Je l'aime encore" (Abacus). Si vous avez du mal à le trouver chez votre libraire de quartier, vu que vous allez tous y foncer, @-moi! -Je vous arrangerai le coup...
"Cette femme n'est pas dans les livres, ni dans les rues, ni dans un autre monde ou dans une autre ville. Cette femme, j'en aperçois la silhouette, une chevelure à peine. Elle a des gestes ingénus qui me font défaillir. Cette femme existe. C'est elle. Je peux désormais me balader comme un aveugle dans la ville. Elle m'a dit : je veux te montrer du doigt et penser et dire que tu es l'homme que j'aime. Je sais aussi nos craintes et notre empressement; comme si nous étions en retard sur l'amour. Je l'aime dans l'attente, dans le désir, dans l'ombre, à la lumière et dans le clair-obscur de nos rêves, avec des mots et la complicité d'un silence qui s'établit en vérité. Et ma force est de savoir que je la verrai dans moins d'une heure". ©Léon Mazzella.
Ca fait plus de trente ans que ça dure : à chaque écoute de Una Lacrima sul viso, je défaille. D'abord je revois mon père mettre le 45 tours à fond et courir aussitôt jusqu'à ma mère, en cuisine ou par là, pour la faire danser tout en chantant. Puis je me vois, il y a plus de quinze ans, dans ma première Alfa Roméo, sur la N10 plongée dans la nuit forestière, de Bordeaux à Bayonne, la cassette à fond. Je chante aussi et je suis "heureux comme avec une femme"...
Le chef Landais Alain Dutournier (Le Carré des Feuillants à Paris) pôele les gambas et les escorte d'une vraie nougatine sucrée, crémée, à l'ail et au gingembre! Dément. L'ail, tranché fin, sèche au four. Un verre de jurançon derrière et il fait beau en sortant.
Il n'y a que la banquise qui souffre du réchauffement climatique...
Ce site a la bonne idée de publier des extraits des livres qu'ils présentent et conseillent. Voici celui qu'ils ont choisi de "Mon Livre de cave".
"L’ABC de la dégustation chez soi
De même que le vin que l’on remonte ou que l’on sort de la cave ne doit pas être brutalisé, la dégustation, surtout si elle se déroule en dehors d’un repas, exige du calme et un silence relatif (et une bouche débarrassée d’aliments qui altèrent le goût). Du calme mais pas de recueillement ! Le vin est l’ennemi de l’austérité. Il est avant tout plaisir des sens, synonyme de partage, de convivialité et de joie de vivre. Cependant, avant d’en parler, il convient de le déguster en trois étapes : à l’œil, puis au nez et enfin en bouche.
- À l’œil :
Un vin se regarde, comme une femme ou un homme qui passe. Un vin doit retenir le regard. Sa « robe » s’apprécie à sa limpidité ou bien à sa densité. L’intensité d’un vin se « lit » avec les yeux. Certes, il y a des vins trompeurs, mais l’œil désigne immédiatement un caractère. Ou une absence de caractère. Cependant, gardons-nous, à ce stade, de tout jugement hâtif ! Un vin gras ou tannique larme, ou pleure, il laisse des jambes couler le long de la paroi du verre. Un cordon se forme dans la flûte de champagne, sa bulle fine s’apprécie (et se préfère à la bulle grossière). Remuez doucement le verre. Poursuivons…
- Au nez :
Un mouvement giratoire du verre permet au vin d’exprimer ses arômes. Plongez votre nez. Respirez lentement. Les flaveurs fondamentales apparaissent aussitôt : floral, minéral, épicé, brûlé, animal, boisé, végétal… Le respirer une deuxième fois, puis une troisième, permettent de trouver d’autres arômes, plus précis. Le vin affirme sa personnalité : fruits rouges frais sur les rouges, agrumes ou fruits à chair jaune sur les blancs, champignons, terre, cuir, poivre, fleurs blanches…
Certains vins nous chuchotent des promesses formidables, au nez, qui retombent comme un soufflé une fois le vin en bouche. Il n’est donc pas encore temps de parler.
- En bouche :
Certains vins sont si diserts, si bavards au nez, et si bons, que l’on a plaisir à retarder le moment de les porter délicatement en bouche. Même s’il peut paraître inélégant d’aspirer un peu d’air en faisant tourner le vin dans sa bouche, cela permet de bien ressentir ses saveurs « d’attaque », ses tanins, sa structure déjà. Puis vous éprouverez le corps du vin, et enfin sa longueur en bouche, soit sa persistance. Certains vins ont un final magnifique, d’autres sont courts. Voire fuyants. Aucun ne ressemble à un autre, y compris dans une même caisse ! C’est aussi cela, la magie, le mystère, le plaisir de la dégustation.
À présent, vous pouvez en parler. Et vous resservir…"
©Léon Mazzella et Editions du Chêne 2007/
Le dernier CD de Manu Chaho est poussif et laborieux, il sent la sueur de la paresse, pas celle du travail. La redite. Le je-m'en-foutisme-de-nous-tous : bref! Le bonhomme manque de souffle, il épouse son époque : aucune durée, aucune vue à long terme.
Le dernier CD de Ben Harper, je ne sais pas encore : aussitôt acheté, hier, je l'ai offert à mes enfants sans l'écouter : ma fille m'affirme déjà qu'il est top!
Sebastien Castella, torero de verdad, n'a rien coupé à Bayonne, dimanche (toros de mierda).
J'aurais dû suivre mon idée de mettre Sébastien Chabal en couverture du hors-série rugby que j'ai fait pour VSD : plus fulgurante-star, tu meurs! M'est avis que le portrait qu'en a fait Benoît Jeantet (dans ce n° "anticipatif" qui se vend très bien), y est pour pas mal dans l'allumage du feu aux poudres.
Interlude (arrêt sur images, comme dans un générique de Godard) : les Sébastien ne sont pas tous martyrs.
Je confirme : "Le Canapé rouge" de Michèle Lesbre (éd. Sabine Wiespeser) est un excellent roman qui surnage , souverain à mes yeux, au-dessus cette rentrée littéraire poisseuse.
Vous savez ce qui manque à cette "rentrée"? Un Tanguy Viel, un Claude Simon, un Julien Gracq, une correspondance retrouvée de Flaubert, un inédit de Faulkner. Au lieu de quoi Gallimard nous annonce (punition?) un inédit de Saint-Exupéry. Et nous attendons "le" Quignard en octobre, chez Flamm. (voir note précédente à propos de lui et de ces connards d'ultra-cathos -aussi terrifiants que des Etarraks ou des Al-Qaïdiens-, qui versent avec une couardise doublée d'une lâcheté signée, du gas-oil à Lagrasse, sur les livres de la librairie toulousaine, entre toutes exemplaires! "Ombres blanches"... Putains de cathos!)
Caméléon, restaurant "mode" de la rue de Chevreuse (6ème arr. à Paris, côté Coupole, Dôme, limite 14ème) est cher, mais bon (plats correctement exécutés au peloton du piano). Arabian, grand communiquant, est d'un tutoyant de bon aloi. Mode, lui aussi. Le problème, c'est que côté fumeurs, on se cogne Fashion-TV sur écran plat, lorsque nous avons envie d'échanger calmement, à voix douce, basse, sur l'expression "morantienne" de l'île, unique, de Procida, sur l'avenir de la littérature contemporaine d'après Julien Gracq et sur le bien-fondé de la biodynamie pratiquée, en précurseur, par un vigneron d'exception comme Lapierre à Morgon : on est complètement sur le fruit, ça se mâche, c'est gourmand et, comme dirait mon ami Christian Authier, "il ne manque plus que les poissons rouges dans le verre opaque!".
Pâques.
De la réclame, de la vraie.
http://www.dailymotion.com/visited/search/Supertimor/video/xteq_super-timor
By Nina Simone.
J'ai placé cet extrait en exergue du roman que je suis en train d'écrire...
« Elle est étrange cette soif de se confesser, de demander pardon à quelqu’un par l’intermédiaire d’un livre…
Je ne dis pas seulement cela pour m’excuser. Les indiscrétions criardes de certains écrivains dans leurs livres sont peut-être un hommage à la femme qu’ils ont aimée et que souvent sans le vouloir ils ont fait souffrir. Comment mieux demander pardon, comment rendre un plus bel hommage à l’objet de leur amour, comment le faire de manière plus éclatante et plus sincère qu’en écrivant ?...
Peut-être qu’à l’origine de mon livre, il y a le besoin de demander pardon à Ileana. Noces au paradis : il me semble que ce titre en dit assez… J’espérais qu’au moins ce livre racontant notre histoire, s’il tombait un jour sous ses yeux, la persuaderait de revenir…
Je l’attends. Parfois je m’imagine, vieux, seul au milieu de mes livres, penché sur la même table, tel qu’Ileana m’a vu tant de fois, des nuits d’affilée. Et j’imagine alors que quelqu’un frappe à la porte, que je vais ouvrir distraitement et que je la trouve sur le seuil. J’y pense constamment… »
Mircea Eliade, Noces au paradis (L'Imaginaire/Gallimard)
"Sur les 875 millions d'armes dans le monde, 650 millions sont détenues par des civils et 225 millions par les forces militaires ou de police." Le rapport 2007 sur les armes légères, qui émane du Graduate Institute of International Studies de Genève, estime que les citoyens américains détiennent 270 millions d'armes à feu sur les 875 millions répertoriées dans le monde. Le Yémen est à la seconde place derrière les USA!
L'avenir est au polar. Mais serai-je capable d'en écrire un? -Non.
Sinon, à propos de pétard, courez voir "La fille coupée en deux", le dernier Chabrol, notre Hitchcock balzacien. Il sent , comme les autres, toujours autant la naphtaline de nos provinces. On y ressent toujours autant de névroses petites ou grande-bourgeoise (en l'occurrence grande, et Lyonnaise en plus!). L'étude de moeurs et de caractères est franchement littéraire : du Mauriac sur le Rhône mis en pelloche, avec toute la modernité dont Chabrol sait si bien orner ses films. Glauque à souhait, pervers à la marge, le film est fidèle au fameux regard suraigü d'ethnographe que possède Chabrol. Et puis il y a la divine Sagnier, le très surprenant Berléand, le performant Magimel. Les autres acteurs sont exacts et précis dans leur rôle respectif. Soit menés, conduits de main de guide. Je le reverrai volontiers. Et çà, c'est un signe. (l'affiche est signée Miss-Tic, ma voisine. Et elle n'est pas bécassine).
http://forummezetulle.forumactif.com/Questions-d-humeur-c1/Vu-sur-le-web-f16/-p74.htm#74
Merci!
C'est mon nouveau livre. Ecrit avant l'été. Une pause. Entre deux livres importants (un roman et un récit, en cours). Modeste, il évoque le vin et les bonnes manières de le choisir, le conserver, le servir, et tout çà. Voici la fiche de l'éditeur (Le Chêne) que l'on trouve sur le site.
Un bravo très spécial à la maquette et à la réalisation générale de l'ouvrage, car elle est superbe, puisqu'elle est signée GRAPH'M (Gérard Paulin), un grand pro de la chose, avec lequel j'ai eu le bonheur de réaliser tous les livres de fitway publishing et même le hors-série rugby que j'ai fait pour VSD, paru à la mi-juillet.
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Mon Livre de Cave Léon Mazzella août 2007 |
Un livre raffiné et pratique à remplir vous-même pour gérer votre cave, référencer tous vos vins et noter vos commentaires de dégustation. Des pages de conseils et d'astuces pour bien choisir et acheter vos bouteilles, composer votre cave idéale, servir et déguster vos vins. Indispensable à tous les amateurs de vin ! |
160 pages | 210 x 280 mm | prix public : 25,00 € | |
p.41
Le ciel est le plus précieux des biens dans l'existence.
Le seul qu'on puisse perdre le soir et retrouver au matin, à sa place exacte, et lavé de frais.
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p.101
(...) quand notre seul souci
est de pouvoir encore gravir un escalier
derrière une inconnue aux jambes déliées
et frémir doucement tout en serrant la rampe
de ce reste d'été qui nous chauffe les tempes
comme à l'heure des amours qui n'en finissent pas
de rallonger la route en dispersant nos pas.
©Guy Goffette, Le pêcheur d'eau, Poésie/Gallimard.
T.O.C. est extrait du dernier album de Claire Diterzi, Boucle.
Voici un Haïku signé Aliquante. Je viens de le trouver sur la blogosphre de hautetfort :
Vous
Qu'importe où vous dormez
Vous n'êtes plus là
Je vous aime
Again, for the pleasure...
"Son grain de beauté noir, elle sait bien. Et ma main droite pour sceller son sommeil, bien calée sous son sein gauche. Et le matin, cette très grande paix sans conquête ni victoire, ineffaçable comme tout ce bleu carillonnant contre le ciel de Vaugirard, comme dans ses cheveux ruisselants le parfum de l'évidence."
59 préludes à l’évidence, d’Arnaud Oseredczuk (Gallimard)
...Cet extrait déjà cité dans une note du 26 mai dernier, car en feuilletant plusieurs romans de cette rentrée, je ne trouve pas encore l'équivalent.
Sauf peut-être... -mais je l'ai à peine entamé, dans Le Canapé rouge de Michèle Lesbre (éd. Sabine Wespieser) : p.16, déjà : "Je savais que le véritable voyage se fait au retour, quand il inonde les jours d'après au point de donner cette sensation prolongée d'égarement d'un temps à un autre, d'un espace à un autre."
p.19 : "Ces matins incertains, sans lieu précis, sans heure exacte ou même approximative, quelque part dans une durée indéterminée, me propulsaient bien au-delà du paysage visible. Des gares en ruine m'évoquaient d'autres pays où parfois je n'étais jamais allée, lieux improbables donc, plombés par une inquiétante désolation où quelque drame se jouait à l'insu du monde."
D'emblée, nous savons que nous sommes en présence d'un véritable auteur ayant un souci majeur de l'équilibre de la phrase et sa musique.
A suivre...
http://courirsaracejogginglitteraire.blogspot.com/
madblogman collectionne les blogs thématiques, il les écrit tous chaque jour, alimente sa meute de chiens avec talent, je découvre celui-ci ce matin : de la littérature considérée comme une course de fond...
http://mireille.free.fr/sud-ouest.html
Cliquez! C'est un somptueux reportage photographique sur l'Ethiopie, que l'on doit à Mireille Jeanjean.
Si vous aimez cela passionnément, surtout la littérature, lisez ces 64 pages de pur bonheur, signées de notre meilleur chroniqueur/écrivain taurin (n'en déplaise au Bayonnais Francis Marmande -que j'adore lire dans Le Monde), Jacques Durand. C'est le plus beau livre sur la tauromachie qu'il m'ait été donné de lire depuis "Le Torero Caracho" de Ramon Gomez de la Serna. Actes Sud l'a publié. D'abord enrichi de photos, superbes, de Marie Fouque. Mais, comme chacun sait ou ne sait pas, les "beaux-livres" empêchent la lecture du texte qui les soutient généralement et les font valoir. Ceci explique cela. Donc, l'éditeur a resorti le texte seul. Et il s'agit bien d'un diamant. D'un régal absolu. Mon stylo, toujours prompt à souligner, en cours de lecture, la phrase exceptionnelle qu'il faudra que je retienne pour les prochaines relectures, s'est emballé. Tout, ou presque, est soulignable. Et fut souligné. Un bijou, dis-je. Une merveille de littérature et de profondeur. De sentido et de sentiment. D'humour raffiné et de connaissance suraiguë. ¡Ooo-lééééé ! (Depuis, José Tomas Roman est revenu. A Barcelone le 7 juin dernier, puis ici et là cet été...).
PS : le problème avec mon clavier, c'est qu'il refuse de mettre des accents là où la langue Espagnole en exige : le cas échéant, sur les a de Tomas et de Roman. ¡Disculpe! José Tomas, roman...
Je ne me lasserai jamais, je crois, d'écouter Paquito chocolatero. Et ça fait bien vingt que çà dure...
Peu de musiques sont autant capables de me transporter à la vitesse de la Lumière, de me propulser littéralement comme un Spoutnik, tchaak! En un éclair, dans une arène a las cinco de la tarde (o a las seis), baignée d'un soleil écrasant comme il faut qu'il soit et d'une atmosphère de liesse aficionada de folie. J'adore. N'en déplaise à ceux qui refusent d'essayer de "piger le coup" (no discussion is possibeule, de toute manière, sur le sujet -et c'est finalement mieux ainsi : chacun mes goûts et mes dégoûts), j'écoute Paquito, là, en écrivant cette note et je me souviens des tardes bitteroises et dacquoises de l'été qui ne s'achèvera pas, non, sans que je vois encore des toros (que l'on espère toujours nobles) et des artistas (toreo de verdad prévu avec Tomas et Castella) en septembre, de Bayonne à Nîmes en passant par Dax...
¡Suerte para todos et que Dios reparta bien las cornadas! (Joder...)
PS : je suis content! je peux enfin joindre de la musique sur mon blog! Youpi...
Castella à gauche, Tomas à droite. Le coeur au centre.
« Je n’étais pas là la nuit où j’ai été conçu. Une image manque dans l’âme. On appelle cette image qui manque "l’origine". Je cherche à faire un pas de plus vers la source de l’effroi que les hommes ressentent quand ils songent à ce qu’ils furent avant que leur corps projette une ombre dans ce monde. Si derrière la fascination, il y a l’image qui manque, derrière l’image qui manque, il y a encore quelque chose : la nuit. »
Pascal Quignard, La Nuit sexuelle, à paraître en octobre chez Flammarion
http://www.editions-verdier.fr/v3/lettre.php
j'attends vos réactions, camarades...(*)
moi je n'en peux plus d'écoeurement, ce samedi 25 août...
---
(*) vous avez été 569 à visiter mon blog la nuit dernière -un record pour un 24 août?! Dans le lot, vous serez bien une poignée à lire cette lettre sereine et brillante des éditions Verdier, à Lagrasse, Aude et à réagir ici, si vous le voulez bien.
Plus nauséabond, tu meurs! Malodore est le nom d'un répulsif puant (dans tous les sens du terme!) qui va être utilisé par le Maire d'Argenteuil (Val d'Oise) pour éloigner les SDF, oui, les sans domicile fixe, pas les rats, non! Des êtres humains mais qui n'ont pas de maison!.. Du centre de sa commune.
Je ne rêve pas en lisant cela ce matin (dépêche AFP d'hier soir reproduite sur la page d'accueil de Yahoo). Je me dis seulement, en enrageant en silence, que cette planète ne tourne vraiment pas rond.
Le maire s'appelle Mothron (Ump) il a une gueule de vrai con, la société qui fabrique Malodore, "produits d'entretien"..., se nomme Firchim et les sdf qui vont s'en prendre plein la tronche sont bien sûrs anonymes, comme les chiens errants.
Ce n'est pas scandaleux. C'est inqualifiable. Et à pleurer.
Sinon, Barre est mort et il était temps, car ses neurones devenaient violemment racistes, sur le tard (souvenez-vous de ses déclarations odieuses, au printemps dernier).
Et la rentrée "littéraire" est déjà dominée par une espèce de "roman" (Stendhal, Proust et Flaubert se sont bruyamment retournés dans leur tombe, en voyant les Une des magazines consacrés au sujet) signé Reza, dramaturge bien connue, sur la campagne de France du Nabot 1er qui nous gouverne presque seul.
Rappel en forme de maxime apprise à Sciences-Po à l'époque du Plan Barre 2 et dont j'ai oublié la paternité : "Le pouvoir corrompt. Le pouvoir absolu corrompt absolument".
Second rappel (après je file me refaire du café. Je suis d'humeur passablement écoeurée, ce matin!) en forme de citation : "De moins en moins édition. De plus en plus poubellisation" (D. de Roux).
Conclu : Relisez "Le Baron perché" du génial Calvino (Points/roman), dégustez le mince et si dense "Mal de pierres", de Milena Angus (Liana Levi), guettez le nouveau O.Adam (à L'Olivier) et le prochain P.Quignard (Flammarion, octobre) mais, de grâce! Ignorez l'opus-cule de Y.Reza, que d'aucuns et des plus bien-pensants (les pages Livres de grands quotidiens et news!) veulent nous faire passer pour de la littérature.
C'est Le Petit Robert qui n'en revient pas, à ses pages 1995/96...
Ciao, beurrk et à plus!
Si vous aimez les notules enlevées et profilées sur les livres à vocation littéraire évoquant le rugby, foncez sur le blog de benoît jeantet : http://rugbymane.blogspot.com/ à la rubrique lignes de fuite. C'est du comack.
Roman en cours, extrait (page 78) ©Léon Mazzella
"Son sexe, je le trouve beau, beau à regarder lorsqu'... écarte ses jambes parce qu’elle veut que je la pénètre, et que je suis sur le point de le faire et que je retarde ce moment. Parce que j’aime regarder son sexe longuement, avant de l’embrasser, de le happer, de le manger avec mes lèvres. Y entrer enfin, faire disparaître mon sexe dans le sien comme un sous-marin en plongée, un dauphin de fresque de Cnossos, est aussi une affaire de regard porté sur nos corps. J’en aime la vision. L’image d’abandon, de disparition, de plongée justement, au fond de son ventre à elle.
Et je tombe là-dessus, ce soir (à propos des Bonheurs de l'aube) en flânant sur Google. Merci M. Sorgue...
En courts récits, Léon Mazzella raconte quelques bonheurs du jour naissant : une marche dans les Pyrénées, la pêche au thon près de Saint-Jean-de-Luz, l'errance à Venise. En lisant ces chroniques tout à la gloire de la nature sensuelle et de la fraternité des guetteurs de soleil, on pense à Hemingway et à d'autres chantres américains de l'outdoor life. Ce qui veut dire aussi que Léon Mazzella sait écrire : les quelques lignes sur la traque clandestine et quasi érotique d'un cerf sonnent juste. Et puis il y a le texte qui ouvre le recueil : trois petites pages pudiques pour dire l'aube qui a suivi la mort de sa mère et les volets ouverts sur le matin des Pyrénées. Quelques mots d'amour. --Pierre Sorgue, Télérama
L'endroit était idéal pour le lire : j'étais à Procida (Golfe de Naples, ma querencia...) -photos ci-contre, ces dix derniers jours. J'y ai lu le magnifique Dictionnaire amoureux de Naples, de Jean-Noël Schifano (Plon). Avec sa langue baroque, sensuelle, truculente, excessive parfois (mais à la manière d'un Grainville ou d'un Sollers), Schifano nous fait comprendre une Naples foisonnante, protéiforme, fière, splendide, inaltérable. Et au-delà, puisqu'il évoque Procida, Pompéi, Herculanum, Capri... J'y reviendrai plus en détails.
Juste une remarque en forme d'étonnement avant de passer à tout autre chose : je m'étonne de ce que le plus Napolitain des Français, qui a eu l'élégance de m'adresser son livre peu de temps avant mon départ (le hasard n'existe décidément pas) en précédant son envoi, nourri d'un sensible : "molto cordialmente", de mon nom... avec un seul Z! Damned, aurait dit Rahan! Comment Schifano a-t-il pu écrire cela, lorsque de pizza à mozzarella, il n'est guère de mots et de noms dont on ne double la consonne -surtout le z, par là-bas... L'attachée de presse de Plon lui aura collé un fichier approximatif (donc Parisien, soit par-dessus la jambe, hop!) sous le nez, qu'il aura scrupuleusement recopié, ortografe douteuse itou. Mais bon, détail, disai-je, non...
Je voudrais -donc- d'abord raconter une anecdote toute fraîche.
En rentrant de Naples, en avion, hier, j'ai été témoin d'une scène bouleversante. Devant moi, une femme lisait La Peur d'aimer, un essai visiblement. Et, peu de temps après avoir mis les écouteurs de son iPod, elle s'est mise à pleurer. Longtemps, abondamment. J'ai interrompu ma lecture du Quichotte pour saisir mon carnet, en arracher une double page -ce que je ne fais jamais, et lui adresser un billet qui je voulais strictement réconfortant. Je lui ai donc glissé quelques mots pour lui dire que sa peine était bouleversante et que je lui souhaitais du bonheur, un atterrissage les yeux secs... Lorsqu'elle le lut et se tourna vers moi, son beau sourire faisait écho à ses yeux mouillés. Je me suis contenté de poser mon index droit sur mes lèvres en mimant chhht! Puis rien. Nous avons atterri. J'ai récupéré mon bagage et suis allé attendre un bus pour regagner Paris. C'est alors que, depuis le quai d'Orly Sud, elle me fit signe, de loin : elle faisait glisser deux doigts de sa main sur ses joues. Comme je ne comprenais pas, elle s'approcha pour m'expliquer son geste : "Les deux à la fois : ce sont les deux, le livre et la musique, qui m'ont fait pleurer". J'avais l'explication et j'en fus soulagé : j'avais déjà osé imaginer (tentation de romancier) un énorme chagrin d'amour, une rupture déchirante, la perte d'un être cher... Je lui ai signifié mon soulagement d'un mot et puis j'ai disparu dans le Jetbus, satisfait que mon billet l'ait réconfortée. Heureux, surtout, d'avoir osé accomplir un geste, certes sybillin, mais qui avait eu la chance de n'être pas mal interprété. Comme quoi, il ne faut pas désespérer de l'intelligence des relations humaines, parfois. Car elles peuvent être touchantes. Simplement touchantes...
Venise en Crète est une Venise fortitifée, un cordon de traces -à Rethymnon notamment (photo).
J'ai donc cherché davantage la puissance vénitienne que la Crète, dans les villes de là-bas.
C'est absurde, j'en conviens.
Sinon, les cigales au chant assourdissant, à faire exploser notre oreille interne et au point de penser que nous ne sommes qu'acouphènes, elles, sont bien Crétoises : un peu miss-sans-gêne; envahissantes. Un trait de caractère inaperçu dans les Cyclades.
Celui qui parle le mieux de la Crète dans les profondeurs de son âme, c'est encore Jacques Lacarrière dans son indépassable (malgré son âge) Eté grec (Pocket/Terre Humaine).
et James Mason
dans ce film indépassable.
C'est tout.
et Marcello Mastroianni
dans ce second fim indépassable.
C'est tout.
Insolite réception : Smurf m'adresse cette photo de Bayonne prise en 1900. La Maison Dagourette (l'actuel Musée Basque) à gauche, côté Petit Bayonne, face au pont Pannecau, duquel j'ai plongé, une nuit d'ivresse de fêtes de Bayonne, aux sons de : (t'es pas cap') "Paquito Chocolatero"... A droite, on devine les Halles actuelles. Vu des Cyclades, cette carte sepia possède un côté singulier. Au dos, il y a juste une inscription à l'encre bleue : Mo Smurf. P.O.Box 77. Ileana City.
L'incidence de l'Histoire et de notre écume culturelle font que nous appréhendons un pays avec l'empreinte intérieure d'une non-réalité. Souvent d'un anachronisme doublé d'une idéalisation. Ainsi de la Grèce où je me trouve. Je m'attendais très stupidement à croiser Socrate dans Plaka, à proximité de l'Agora. Sur les plages de Martselo et de Malatesta, sur l'île de Paros ce matin, je me suis étonné de ne pas voir Achille pleurant Patrocle. Un remous dans l'eau et je pensais très connement à Poseidon. Je dois ces visions à des lectures matinales (mon viatique grec se compose d'une carte Visa, d'une brosse à dents, de tissus divers et de:Vidal-Naquet, Homère, Vernant, Lacarrière, Veyne, Citati). Le mérite de cette imprégnation est de devenir (presque) aveugle au tourisme qui m'entoure. Cela ne durera pas. Déjà, les voix indécentes des touristes gagnent le silence qui habitait la Baie de Parikia depuis l'aube. Les touristes ont des moeurs exactement inverses à ceux de la population locale, sous ces latitudes : ils sortent et s'exposent au grill du soleil aux heures les plus folles, lorsque le Grec se terre à l'ombre et au frais; jusqu'à l'heure exquise de l'ouzo... La non-réalité c'est que le Grec qui vit de la viande touristique, porte une casquette NY, un faux tee-shirt Von Dutch, des tongs comme vous et moi et qu'il ignore peut-être tout de la geste homérique, comme l'Espagnol de la Costa Brava connaît le Quichotte par si-dire et le franchouille de Palavas ou de Bénodet, La Recherche à travers... rien. Voyager n'est pas décevant pour autant. Ou si peu. Le regard porte loin lorsqu'on sait dépasser. La vérité est souvent dans le dépassement...
ON VA VOIR LA MER!..
palmes belges à talons-aiguille pour l'été
Perdido en el siglo
Je reprends le Zarathoustra dans une traduction nouvelle, poétique, simplifiée, plus proche de notre réel que de celui de Nietzsche (une nouvelle traduction ne vaut que pour ça : Montaigne, le Quichotte en sont de bons exemples. Les autres : Fitzgerald, Blixen, du marketing d'éditeur. Conrad, Rulfo, d'accord...). Et Z me scotche. Comme Baruch (Spinoza) me scotche chaque matin dans les toilettes (ptin, il ne nous épargne rien!). Situation guère enviable, au demeurant, car resté scotché là, empêche. Mais bon, L'Ethique, quoi...
Sous le pont Joffre glissent les cygnes
Et les colverts nous font le coup
Du canard sous le pont Joffre
Que le cou des cygnes ignore
Et la Marne s'en fout
Qui s'imagine, s'imagine...
Recette vite fait de mon ami Mano, Guadeloupéen.
"Tu coupes 3-4 gousses d'ail, fin. Tu prends du piment Antillais, du "Bonda Mam'Jacques" (aux effets bangala sur Mam'...), de l'huile sans goût, du sel , du poivre, le jus d'un citron vert, tu remues et tu laisses macérer un peu".
LES MOTS DISENT-ILS LES CHOSES?
Jamais peut-être Big Jim n'a été si profond, si grave. Est-ce l'âge? A l'instar des grands vins qu'il adore, et si je n'évoque que ses plus récents livres, il se bonifie sacrément depuis... La route du retour. En route vers l'Ouest fléchissait à peine ce nouveau cours dense et profond. En marge (ses mémoires) reprit la bride : un Harrison sûr de sa définitive et belle maturité revenait à nous. Puis il y eut le somptueux De Marquette à Veracruz. Voici Retour en terre. Beau à pleurer. A nous donner -presque- envie de laisser de côté l'inoubliable Dalva, Chien Brun et autres personnages des premiers grands opus (Légendes d'automne, La femme aux lucioles, Julip, etc) qu'il est bon de retrouver de temps à autre et d'un livre l'autre. Oui, Jim Harrison est un sacré auteur qui risque de nous devenir indispensable.
Voici, très banalement (mais elle dit bien les choses) la 4 de couv du bouquin :
Donald, métis Chippewa-Finnois de 45 ans, souffre d’une sclérose en plaques. Prenant conscience que personne ne sera capable de transmettre à ses enfants l’histoire de leur famille après sa mort, il commence à la dicter à sa femme Cynthia. Il dévoile ainsi, entre autres, sa relation à un héritage spirituel unique et l’installation de ses aïeuls dans le Michigan voilà trois générations. Pendant ce temps, autour de lui, ses proches luttent pour l’accompagner vers la mort avec la dignité qui l’a caractérisé toute sa vie.
Jim Harrison écrit sur le cœur de ce pays comme personne, sur le pouvoir cicatrisant de la Nature, le lien profond entre la sensualité et le spirituel et les plaisirs qui élèvent la vie jusqu’au sublime.
Lisez le dernier Harrison si vous ne voulez pas mal finir votre dimanche 24 juin
Variante : Chauves! Lisez Harrison, vos cheveux repousseront...
Photos volées (clic-clac!) en visitant l'Ermitage, à St-Pétersbourg. La Danse, d'Henri Matisse (à gauche). A droite, je ne me souviens plus très bien... J'aurais voulu photographier le Bateau à voile de Caspar David Friedrich pour ma fille, mais il y avait constamment quelqu'un à proximité. Pourquoi avons-nous irrésistiblement envie de "voler" des peintures avec nos appareils photo, en visitant musées et galeries?.. Question.
J'invite à faire un tour sur ce blog recommandable : c'est brillant, claquant, iconoclaste, érudit et vertueux. Un brin grincheux et anti pas mal de choses, dont les idéologies idéalistes et verbales (qui croient à la magie de la formule et à son immédiateté, donc qui ne se gênent pas pour jeter de la poudre aux yeux du peuple, façon Sophistes), mais c'est avant tout un excellent blog littéraire. La note sur le magnifique livre de Philippe Muray, Le XIXème siècle à travers les âges, entre autres exemples, est salutaire à bien des égards.
http://nouvellelanguefrancaise.hautetfort.com/
Son auteur se dissimule derrière un pseudo voltairien (Arouet le Jeune). Après la NRF, voici la NLF...
D'ailleurs, je l'ajoute à la colonne "blog amis".
A lire dans MAISONS SUD-OUEST, un superbe magazine de toutes les saveurs du sud, que pilote mon pote Fred Doncieux, depuis (Ô) Toulouse! Voici le début de deux reportages. La suite en kiosque (pour que vive la presse de bon goût). ¡Y suerte para todos!
LE PAYS BASQUE DE JEAN BRANA
" Si vous vouliez trouver son père Etienne, il fallait chercher son béret. Comme il ne le quittait jamais, même pour distiller sa poire d’anthologie et sa prune monumentale (que sa fille Martine distille avec une égale maestria), il était forcément dessous. Le problème avec Jean, c’est qu’il ne porte pas de béret. Comme c’est un Basque bondissant, il n’est jamais là où on l’attend, pressé de faire, bien, mille trucs à la fois. Et s’il y avait des isards sur les hauteurs de Saint-Jean-Pied-de-Port, Jean Brana serait leur chef d’espadrille. Jean a le feu aux sabots et s’il souffle, c’est pour laisser libre cours à ses plaisirs : sa famille (il a deux filles de 13 et 11 ans, Marie et Amélie), la chasse sa passion et bien sûr son travail de vigneron de haut vol qui a su, au fil des années, faire des irouléguy de la maison Brana l’une des premières locomotives de l’appellation. Adrienne, Madame mère, veille aux destinées de l’entreprise, Martine sa fille s’occupe des eaux de vie en conduisant les alambics avec autant de dextérité qu’un cocher de compétition un attelage de pur-sang et son fils Jean, donc, s’occupe des vins. Avec un professionnalisme qui force le respect et un savoir-faire qui force l’admiration de la profession et de la presse spécialisée depuis un bail. C’est en 1974 qu’Etienne crée la distillerie et en 1984 que, poussé par son fils, il crée le Domaine Brana. Aujourd’hui, ce sont 24 hectares parfois très pentus (65% !) autour de l’Arradoy, le mont qui domine la vallée, des hauteurs d’Ispoure à Bussunarits. C’est aussi un chai magnifique, bâti dans la plus pure tradition locale mâtinée du talent d’architectes en vue, domine la route. Sur le fronton d’une de ses portes, on peut y lire en basque : « Le chemin de nos ancêtres est un monument aux proportions grandioses d’espérance et de labeur...». LM (La suite en kiosque, avé les photos!)
HEGIA, LE DAGUIN TOUCH
" Il fut un temps où, à l’instar des crocodiles et du marigot, il y avait un Daguin de trop à Auch. Le célébrissime André officiait encore aux fourneaux de la maison familiale et le jeune Arnaud, fils de –au choix : D’Artagnan, « Alexandre » Daguin, le Commissaire « magret », comme on voudra, commençait à prendre une carrure de 3ème ligne des cuisines : ce gaillard-là ne déménagerait pas les pianos, il en jouerait. Surtout, il affirmait vite sa personnalité, mais restait pour beaucoup le petit Daguin. Le fils de. Donc Daguin hijo partit et posa son sac pas très loin, à Biarritz, sur les hauteurs de La Négresse ; aux « Platanes », en mai 1988. Après avoir accompli le tour de France réglementaire des grandes tables. Au fil des ans, Arnaud fit oublier son père tant son talent l’affranchit de toute tutelle. Une étoile au Guide Rouge consacra le travail d’un couple insécable : Véronique à l’accueil, son sourire désarmant et sa connaissance fine des vins du grand sud-ouest. Arnaud au piano, soliste virtuose ès terroir. Spécialité : Basque dans tous ses états avec réminiscences Gasconnes au sens large, mâtiné d’inventivité et d’un bon goût, au-delà des modes, qui s’apparente au tact. À la finesse. Gentleman-farmer, la cuisine d’Arnaud Daguin est à la fois généreuse et subtile. Son credo ? Obéir à la loi du marché –celui qu’il fait chaque matin- et aux saisons. Le macaron de la récompense tombe en 1993 et brillera toujours au-dessus des Platanes...". LM (La suite en kiosque!)
Il est, aussi, bon poète.
(…) « IL N’Y A PAS D’AMOUR
(Pas vraiment, pas assez)
Nous vivons sans secours,
Nous mourons délaissés.
L’appel à la pitié
Résonne dans le vide,
Nos corps sont estropiés
Mais nos chairs sont avides.
Disparues les promesses
D’un corps adolescent,
Nous entrons en vieillesse
Où rien ne nous attend
Que la mémoire vaine
De nos jours disparus,
Des soubresauts de haine
Et le désespoir nu.
Ma vie, ma vie, ma très ancienne
Mon premier vœu mal refermé
Mon premier amour infirmé
Il a fallu que tu reviennes.
Il a fallu que je connaisse.
Ce que la vie a de meilleur,
Quand deux corps jouent de leur bonheur
Et sans cesse s’unissent et renaissent.
Entré en dépendance entière,
Je sais le tremblement de l’être
L’hésitation à disparaître,
Le soleil qui frappe en lisière :
Et l’amour, où tout est facile,
Où tout est donné dans l’instant
Il existe au milieu du temps
La possibilité d’une île. »
©Michel Houellebecq, Le Temps. Le Cherche-Midi.
La peur du noir... La peur des All Blacks. Cette saisissante photo de ©Michel Birot, que je publie dans un hors-série rugby pour VSD (à paraître vers le 10 juillet), en dit long sur la prochaine Coupe du monde. Bonjour les bleus (avé un petit "b", té!)...
Je viens de remonter le courrier. S'y trouvait un folio : Trois jours chez ma mère, de François Weyergans, avec un bref communiqué de presse de l'éditeur, plié à une page. La 21 :
" Pendant la veillée funèbre, mon père reposait sur un lit que ma mère et moi avions fait le matin même avec des draps de lin blancs brodés. Je ne sais plus comment nous avions placé le drap du dessous, c'est encore moins facile avec un mort qu'avec un malade. Au moment de la mise en bière, je crus que ma mère allait s'effondrer quand les deux employés des pompes funèbres introduisirent sans ménagement le corps de son mari dans un grand sac-poubelle gris avant de déposer ce paquet dans le cercueil. "
Si le hasard existait, cela se saurait, me dis-je pour la énième fois...
Mon ami Louis Gardel (Fort Saganne etc) m'envoie son dernier roman, La baie d'Alger (Seuil). Ses accents camusiens y sont torrides, fréquents, justes. C'est du très bon Gardel. P.167, il emmène une fille à la plage, un Arabe passe devant eux exactement comme dans la scène du célèbre roman de Camus. Le garçon le désigne et dit à la fille : "C'est comme dans L'Etranger!". Mais l'effet tombe à plat car elle n'a pas lu le livre. C'est avec ce genre de déconvenues que l'on se retrouve seul, les pieds douloureux sur le sable brûlant. Je veux dire seul avec soi-même en dépit de la présence de l'autre et que (personnellement) je rêverais de sauter sur un étalon noir à la crinière vaporeuse et de fuir, oui tant pis : fuir!, au triple galop le long de la plage jusqu'à disparaître, baigné dans l'océan de mes cris. Plutôt que de rester faire la causette et dragouiller une fille à la peau de toute façon trop pâle...
Ceci est une note spécial-auto-promo. J'assume.
Les robes à volants préférées d’Orabuena étaient la noire à pois rouges, la noire doublée de soie rose et la blanche à broderies ocres. Trois robes d’un mimétisme taurin qui évoquaient une tornade lorsque Orabuena lançait un zapateo avec ses semelles qui s’achevait lentement avec les talons seuls, jusqu’à ce silence sonore, cette musique tue qu’évoque Rafael Alberti à propos du toreo :
Lointaine solitude sonore
source sans fin d’insomnie d’où jaillit
du toreo la musique tue.
©Léon Mazzella, Flamenca, roman, La Table ronde 2005. Pages 29-30.
« Au fond des retombées
de pollen, de poussière
odorante, marcher,
tout l'homme persévère
dans ce très vieil effort.
Ni relâche ni terme,
à l'endroit où la mort
sur l'homme se referme. »
Jean-Noël Chrisment, Pollen, Gallimard.
http://arpel.aquitaine.fr/spip.php?article100000559
"Je suis mort parce que je n'ai pas le désir;
je n'ai pas le désir parce que je crois posséder;
je crois posséder parce que je n'essaie pas de donner;
essayant de donner, je vois que je n'ai rien;
voyant que je n'ai rien, j'essaie de me donner;
essayant de me donner, je vois que je ne suis rien;
voyant que je ne suis rien, j'essaie de devenir;
essayant de devenir, je vis."
René Daumal.
il faut savoir nager dans ses propres larmes comme dans une rivière (dostoïevsky)
Voilà un poète que je redécouvre, ou plutôt dont je découvre l'âme sensible, amoureuse. Je ne l'imaginais pas, en lisant jadis Terraqué, Exécutoire, Spère, Paroi... -Autant de livres qui ne m'ont jamais renversé, capable d'avoir écrit (il est mort il y a dix ans) des poèmes d'amour prodigieux. Je viens de les trouver dans Possibles futurs, un recueil qui paraît ces jours-ci en Poésie/Gallimard et qui rassemble notamment Elle et Le matin... Le premier est un bouquet de poèmes d'amour très courts et bouleversants comme les derniers d'Eluard. L'envie d'en citer une poignée me chatouille. On n'imagine pas ce Breton fonctionnaire toute sa vie (il fut un spécialiste du contentieux fiscal), avec sa bouille de moine ou de nain de jardin, écrivant :
Elle peut aussi
Etre colère
Comme le ruisseau
Devient cascade.
---
Elle est un besoin
Qu'a le mystère
De se manifester.
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Quand elle est là
L'ombre se fait pénombre.
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N'importe où elle marche
C'est son sentier.
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C'est en elle
Que les courbes
Trouvent leur perfection.
---
Quand elle coule sur elle
L'eau retrouve son origine.
---
Ses cils
Sont le souvenir
Des forêts originelles
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Ses seins gardent le secret,
En appellent
Au silence.
Ils ont ce qu'elle a
De plus planétaire.
---
Fréquemment
Son regard
plaide ton innocence.
---
Etc...
Ce ne sont pas des haïkus amoureux, mais des impressions. Des eaux-fortes. Quelque chose apparente ces poèmes fulgurants à l'esquisse, à la calligraphie, à l'estampe. A l'aube. Au silence. Au regard. Au matin des amants et à leur premier regard...
Bouleversant, oui.
Char dit que vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir. Et encore qu'il aime qui l'éblouit puis accentue l'obscur à l'intérieur de lui. Et aussi qu'il faut aller vers son risque. Air connu : Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s'habitueront. N'est-ce pas?.. Cela va de soie. Avec un petit "e" au bout, pour mieux leurrer la truite de l'existence. L'essentiel demeure dans la lucidité, cette éprouvante blessure la plus rapprochée du soleil, qu'un Napolitain éclairé (Erri de Luca) sait appréhender (L'Isle sur la Sorgue est plus au Nord, ou moins au Sud du méridien de Greenwich de l'âme poétique) : "Montedidio". L'été, la lumière avance toute fraîche à ras de terre et s'élève ensuite pour allumer un four au-dessus de la ville... On dirait L'Eté de Camus, quelque chose comme ça, du grillé. A la manière des insectes qui grésillent dans Giono ou dans Carrière son disciple. Les heures chaudes. Impossibles. Une visite à l'improviste dans leurs pages incandescentes. Rafraîchissantes, aussi. Bref, le Sud me gagne et cette fucking pioggia sur Paris me gave, cette nuit, car elle n'a rien à voir avec une gargoulette...
Benoît Jeantet, hédoniste dingo de rugby, de poésie et de gastro, me rend cet hommage, surpris sur la Toile ce matin tôt, et son blog s'appelle rugbymane : http://rugbymane.blogspot.com Son auteur (que je remercie -au passage- très chaleureusement pour sa note) le définit ainsi : "Ceci est le journal d'un malade de la chose ovale, devant apporter la preuve de l'apparition d'une nouvelle addiction "contractable" sur tous les prés du monde. C'est la vengeance de la pelouse. Entre nous on l'appellera "rugbymanie"...
D'ailleurs, le dernier numéro de l'élégante revue ATTITUDE Rugby (arrivé pile hier matin tandis que je matais des photos splendides avec son auteur Michel Birot, par ailleurs Rédacteur en chef de ce magazine) publie un extrait du blog de cet esthète de l'Ovale qui a plus d'une passion dans son sac.
Benoît Jeantet est un blogueur fou : il en anime deux autres : http://foodingpoesiesdujour.blogspot.com/ (poésie) et : http://papadebloguetotal.blogspot.com/ (allez-y voir!..).
Le Magazine Littéraire de juin offre un long entretien avec le plus grand écrivain français vivant. Avec "le dernier classique vivant". Cet homme que j'ai l'immense chance de voir de temps à autre chez lui à St-Florent-le-Vieil, en bord de Loire. L'entretien (avec Dominique Rabourdin) est lumineux. J'y ai retrouvé certaines confidences faites dans le salon de sa maison où il reçoit.
Un entretien éclairant, oui, sur sa foudroyante lucidité sur la Littérature, le monde tel qu'il (ne) va (pas) et demain, qui ne le verra pas. Son retour sur son parcours d'écrivain est également phosphorescent (Gracq est une luciole sur le chemin nocturne du marcheur égaré car trop rêveur) quant à son absence d'illusion sur l'oeuvre avec un grand O, le fameux work in progress... Gracq ? Le plus grand dilettante de génie que la terre de France ait porté depuis... Allez! Stendhal et Flaubert à match nul.
Extraits en forme de tapas (mise en bouche littéraire) :
... " Et qui font que les dates de parution de mes livres me donnent moins le sentiment d'une "carrière" que celle d'une maigre série échelonnée d'affaires de coeur, à laquelle l'écriture fragmentaire vient prêter à la fin par son tissu une relative consistance".
"La mort survient, un jour ou l'autre; quoique très proche pour moi (Julien Gracq aura 97 ans le 27 juillet prochain), sa pensée ne m'obsède pas : c'est la vie qui vaut qu'on s'en occupe."
(Photos : Gracq marchant en bord de Loire devant chez lui. Et "chez lui", rue du Grenier-à-Sel...)
L'expo qui lui est consacrée (car il aurait 100 ans le 14 juin prochain) à la BNF à Paris, est Extra-Ordinaire. Il est infiniment émouvant de lire le manuscrit de fragments qui nous portent depuis des kilos d'années, qui sont comme des bouées en cas d'avarie, des papillons contre les scaphandres (allez voir le film tiré du très beau texte de Jean-Do. Bauby, au passage : Le Scaphandre et le Papillon) des visas contre le désenchantement du monde...
Aujourd'hui me voit vêtu de Char, irrigué même. Avec ses poèmes dans les veines.
La journée a commencé parmi les magnifiques photos de Michel Birot, en noir & blanc, sur le rugby (pour un hors-série "boulot").
Elle se poursuit dans l'éclair durable de la poésie magnétique de Char.
Et s'achèvera dans la relecture au hasard de Proust. Parce qu'il faut retourner à Proust au hasard, comme on retourne au Journal de Jules Renard et à un bistro élu de notre coeur dans le quartier où l'on vit. Au hasard, Balthazar?..
Lu, ventre noué, cœur dévasté, peau traversée par le vent d’une interminable chair de poule, dents serrées, 59 préludes à l’évidence, d’Arnaud Oseredczuk (Gallimard) cité dans une note récente.
En voici quelques extraits marquants.
Ils disent la difficulté de l’amour, comme la plupart des livres depuis Sénèque et Ovide, n’est-ce pas ? Mais il est des lectures qui nous marquent davantage, en certaines circonstances de notre vie. La nuit dernière, un rêve m’a réveillé : j’avais de longues, grandes échardes comme ces épingles à cheveux en bois sombre ou en corne, plantées dans la main à la manière d’un clou dans la paume d’un crucifié, une autre dans la plante du pied gauche, une autre encore dans la cuisse. Je les ôtais facilement, sans douleur. Elles charriaient des extraits de végétaux, de bois et je craignais seulement une infection. Ma peau meurtrie se refermait pourtant comme l’eau après le saut d’un poisson. Rond. L ‘évidence de ce rêve ? Les échardes –étaient - ce livre, lu hier soir.
Voici donc quelques extraits transperçants.
« Enfin elle m’est donnée, l’évidence…
…Comme je me penche sur elle pour lui répondre, mon visage s’abat comme une aile dans le creux de son cou, et ma bouche où glissent ses cheveux emmêlés, divague de son oreille nue à ses lèvres pas tout à fait closes…
… À l’étage d’un restaurant où se propage Cosi fan tutte, c’est à peine si nous pouvons manger, tellement nous ravage une autre faim…
…Chez elle il fait une chaleur de forge sous notre peau, quand nos caresses s’entêtent et se précisent. Et voici que se tresse, dans l’osier de nos doigts, un petit panier plein de miracles. D’elle penchée sur moi, qu’oserais-je dire qui ne trahisse pas ses cheveux libres, ni l’offrande de ses seins, ni la tendresse que m’ont versée ses yeux intarissables.
Son grain de beauté noir, elle sait bien. Et ma main droite pour sceller son sommeil, bien calée sous son sein gauche. Et le matin, cette très grande paix sans conquête ni victoire, ineffaçable comme tout ce bleu carillonnant contre le ciel de Vaugirard, comme dans ses cheveux ruisselants le parfum de l’évidence.
*****************
… Puis elle me dit, prends-moi dans tes bras. Plus facilement que nous nos corps se retrouvent et s’épousent. Mais elle insiste entre nos baisers, elle ne sait pas, elle a besoin de temps…
Chez elle elle veut bien que je reste dormir, mais en tout bien tout honneur Au lit elle se blottit contre moi, et de nouveau ma main droite pour sceller son sommeil. Moi comment saurais-je dormir ? Plusieurs fois mon insomnie la réveille, alors elle serre doucement ma main entre ses doigts, avec un sourire las…
…le fagot de nos membres ligotés par l’amour...
****
…Enterré vivant dans mon amour je murmurais pour moi-même, absurdement : au bas de ma vie, tu recueilles mes eaux. Ou mon regard glissait sur ses jambes, sur ses seins moulés dans son pull à côtes, et je songeais, incrédule, que j’avais eu brève licence sur tout cela…
...Je connnaissais des rémissions. Echangeant trois mots avec elle, ça va et toi, je m'étonnais tout à coup de ne rien sentir...
…D’autres fois il faisait beau, le souffle de la jeunesse gonflait ma poitrine, et j’allais par les rues solaires et les jardins, ivre du ciel bleu et de voir les filles si belles, et parfois l’une d’elles à mon passage rectifiait dans l’éclair d’un regard l’ordre impeccable de ses cheveux…
Et ces lignes à leur tour auraient renoncé à capturer l’insaisissable, comme à béatifier le souvenir de son frôlement. Elles parviendraient tout juste au seuil de cette voie encore hésitante : s’évaser, se vider, s’évider. Afin que sans obstacle traverse l’évidence, comme le souffle irrigue la flûte, et fait jaillir au passage la joie imperfectible du chant. »
©Gallimard 1998
Je tombe par hasard (s'il existe, mais je ne l'ai jamais pensé) sur celle-ci et je reste en arrêt comme un setter devant une bécasse.
Le livre? "59 préludes à l'évidence", d'Arnaud Oseredczuk (Gallimard). Connais pas.
La voici :
"Son grain de beauté noir, elle sait bien. Et ma main droite pour sceller son sommeil, bien calée sous son sein gauche. Et le matin, cette très grande paix sans conquête ni victoire, ineffaçable comme tout ce bleu carillonnant contre le ciel de Vaugirard, comme dans ses cheveux ruisselants le parfum de l'évidence."
J'en reste là, incapable de bouger, les yeux fixés sur ce court extrait, qui me renvoie au bonheur enfui, à la mort, au goût si amer de ce que nous n'avons pas su retenir dans notre trop courte vie jalonnée de si peu de bonheurs, au fond. Trop secoué, les larmes montent en moi du fond du néant. Je lirai ce livre demain. Pas avant. Peux pas...
Si je fais part, ici, de cette émotion (qui m'a littéralement étreint ce matin) c'est parce qu'elle est capable de toucher chacun de nous.
Que peut la littérature? Ca, justement. Et c'est bien assez. Je l'en remercie chaque jour, pour cela qu'elle (me) donne...
La littérature, c'est l'Universel moins les murs (je renverse l'une de mes phrases fétiches, que nous devons à Miguel Torga : "L'Universel, c'est le local moins les murs" et que je me plais à citer souvent). L'émotion c'est la littérature moins les murmures, l'Universel c'est la littérature sans les larmes; etc.
Carmen est de plus en plus belle. Picasso l'a magnifiée puissamment. Il disait : La peinture est plus forte que moi, elle fait ce qu'elle veut de moi, ou quelque chose approchant. La peinture gagne ainsi sur la musique (l'Opéra funèbre de Bizet) et sur la littérature (la nouvelle de Mérimée). Le mythe à la peau fine et mate, dure. Carmen signifie charme, en Espagnol. Ce portrait (repris pour l'affiche de l'émouvante expo qui se tient au Musée Picasso, rue de Thorigny, Paris 3ème) le confirme. Précision : il ne s'agit pas d'un Picasso, mais d'une carte postale brodée dans le plus pur kitsch Madrilène des grandes années, signée Esperon et intitulée Femme à la mantille. A chacun sa Carmen. Et celle de Picasso, c'est plutôt dans le registre accouplement de Dora et du Minotaure (à droite) qu'il faut aller la chercher, je crois...
...Pour faire un "lien" sur son blog! Pfff. Bon, allez sur celui-ci, qui vient d'ouvrir, sauf si vous n'êtes pas amateur de cigares, bien sûr...
http://cigart.hautetfort.com
"D'abord, l'impudeur. L'obligation de bafouer toutes les règles de la discrétion : fouiller dans les papiers personnels, ouvrir les sacs à main, décacheter et lire du courrier qui ne m'était pas adressé. Transgresser les règles élémentaires de la politesse à l'encontre de ceux qui me les avaient enseignées me blessait. L'indiscrétion m'était étrangère..."
Lydia Flem, Comment j'ai vidé la maison de mes parents, Seuil.
Un livre qui me taraude, surtout les week-ends où je descends à Bayonne pour continuer de vider la mienne, impregné que je suis alors de ces étranges sensations-là...
Il y eut d'abord son geste faible du bras droit -l'autre était depuis plusieurs semaines saisi par la paralysie- pour retenir la vie, pour dire des mots, les derniers, avec les doigts. En avancant ce bras. La parole ne montait plus. Les lèvres restaient closes. Le regard était droit. Dur. Mais comme la volonté, l'expression, la franchise intérieure peuvent l'être. Tout son être, le concentré de son existence se trouvaient là. Au bout de ce bras, de ces cinq doigts qui tremblaient vers moi. Au bout de ces deux yeux, que quelque chose de funeste commencait de voiler légèrement. Soie.
Je saisis sa main. Il soupira lentement. Très lentement. Je sus qu'il était en train de me dire les choses essentielles. Tout ce que la vie qui s'échappe fait monter du coeur, du ventre, de la gorge, de nulle part. De partout. Comprenne qui le vivra.
Il y a des textes de 4ème de couverture qui donnent immédiatement envie d'entrer dans le livre qu'elles résument. Celui-ci par exemple Philosophie de la corrida, qui paraît chez Fayard :
(...) "Parce qu'elle touche aux valeurs éthiques et qu'elle redéfinit l'essence même de l'art, la corrida est un magnifique objet de pensée.
La corrida est une lutte à mort entre un homme et un taureau, mais sa morale n'est pas celle que l'on croit. Car aucune espèce animale liée à l'homme n'a de sort plus enviable que celui du taureau qui vit en toute liberté et meurt en combattant. La corrida est également une école de sagesse : être torero, c'est une certaine manière de styliser sa vie, d'afficher son détachement par rapport aux aléas de l'existence, de promettre une victoire sur l'imprévisible. La corrida est aussi un art. Elle donne forme à une matière brute, la charge du taureau; elle crée du beau avec son contraire, la peur de mourir; elle exhibe un réel dont les autres arts ne font que rêver.
Sous la plume jubilatoire de Francis Wolff, on découvre ce que Socrate pensait de la tauromachie, que Belmonte peut être comparé à Stravinsky, comment Paco Ojeda et José Tomas fondent une éthique de la liberté et pourquoi Sébastien Castella* est un virtuose de l'impassible..."
*(photo).
A BOUT DE SOUFFLE, par exemple. Soudain (forcément soudain) Belmondo cite Lénine : "Nous sommes des morts en permission". Paf! Plus loin, il feuillette Abracadabra, de Maurice Sachs (Gallimard 1952). J'aime prélever ces signes de piste à la pince à épiler lorsque je revois un film. Va comprendre!..
Les jolies jambes de Jean Seberg
Dans l'édition Paris Ile-de-France du Nouvel Observateur daté du 10 au 16 mai, à la page "Expo" de Bernard Géniès, je lis ceci :
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Marine Mazzella
Tandem 10, rue de la Butte-aux-Cailles (13è); 01-45-80-48-04. Jusqu'au 31/5.
Une quinzaine d'images de cette jeune photographe, qui ne se sépare jamais de son appareil numérique, prennent place dans ce bar à vins du haut de la rue. En noir et blanc ou en couleur, ses instantanés parisiens frappent par leur humanité ("la Vieille Dame qui toréait les pigeons") et un réel talent pour les cadrages impeccables.
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Si vous êtes de passage sur la Butte (aux Cailles, Paris 13ème), allez-y de ma part. Nico et Philou vous accueilleront avec un verre de blanc sec ou de rouge judicieusement choisis.
Peinture de Roger Chapelet,
peintre de la Marine.
Première expo des photos de ma fille Marine.
Certaines sont parues sur ce blog.
Le lieu : TANDEM (excellent bistro tenu par les frangins Nico et Philou)
10, rue de la Butte-aux-Cailles, 75013 Paris. M° Place d'Italie.
Vernissage lundi 30 avril à 19heures
Expo du 1er au 31 mai.
Plusieurs d'entre vous ne parviennent pas à naviguer sur le site des Etonnants voyageurs et ne trouvent donc pas ma tribune "La littérature a de l'asthme". Il suffit pourtant de copier le lien (en vert) de la note précédente, ou bien, une fois sur le site : www.etonnants-voyageurs.net , d'aller sur l'onglet "Saint-Malo", puis de cliquer sur "Manifeste". Et enfin de cliquer sur mon nom. Bonne lecture. J'attends vos réactions ici. L.
Le site de l'écrivain et éditeur Michel le Bris et de son magnifique Festival des "travel-writers" "Etonnants voyageurs", lequel se tient chaque année (fin mai) à Saint-Malo, publie cette semaine mon texte "La littérature a de l'asthme", en réaction au désormais fameux "Manifeste pour une littérature-monde" (paru il y a peu en Une du "Monde des Livres")...
Voir le site www.etonnants-voyageurs.net/spip.php?article1668
Soulages au Musée Fabre de Montpellier
http://parisobs.nouvelobs.com/p319_2212/articles/a337881.html
Le Musée d'art contemporain de Sérignan, près de Béziers
http://parisobs.nouvelobs.com/p319_2212/articles/a337883.html