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Christine Fabréga…

« On-dira-ce-qu’on-voudra », Monica Bellucci n’est pas crédible en tenancière d’un cabaret chelou et en amante d’un taulard qui s’est fait la Belle. Christine Fabréga, blonde platinée, en amante –toute de pudeur et de manteau de léopard vêtue-, d’un Lino Ventura splendide de vérité, est davantage réelle. Alain Corneau aurait mieux fait de nous blanchir une « Série noire », de nous éclairer un « Nocturne indien » ou de bâtir une annexe au « Fort Saganne », au lieu de refaire « Le Deuxième souffle ». Après Melville, comment oser ? (D’ailleurs, dites-moi à quoi sert de faire un remake ? Pourquoi recopier -mal, toujours, la feuille du voisin ! Je ne pige pas le principe). Et lorsqu’il s’agit d’un des plus grands (Melville) c’est du suicide. Auteuil y est marchalisé (36, Quai des Orfèvres, MR73…) et seul Dutronc s’en sort, à la faveur de son look de momie desséchée, entre Iggy Pop, Laurent Terzieff et un stock-fish chez l’épicier portugais. Dans l’original, la première scène avec Paul Meurisse est une tranche d’anthologie à faire passer aux copains à l’envi, comme la scène de la cuisine dans « Les Tontons flingueurs »; dans un autre genre : du Jouvet, du Von Stroheim. Du très grand cinéma frôlant le théâtre à la Vilar –lequel préfigure celui de Brook.
Bref, Fabréga… Les années Fabréga. Les costards-catcheur de Ventura, les feuilles de chou et les sourcils-brousse de méchant rugbyman de Michel Constantin. Sa moue de Spanghero boudeur parce qu’il n’a pas dégommé tous les malfrats qui lui sont tombés dessus. Le timbre métallico-chuintant de la voix de Raymond Pellegrin. La gueule de petite frappe mal rasée de Denis Manuel, mélange d'Aznavour, de Reggiani et de Mouloudji en jeunes premiers. Le crâne infini de Marcel Bozuffi en boxeur maquereau chic. Bref, Melville, quoi (avec José Giovanni en appui). Les silences de ses films. La qualité du noir & blanc... Ca m’a donné envie de me resservir un « Samouraï » et un « Doulos », té !


Commentaires

  • Tout à fait d'accord avec vous, le remake du Deuxième souffle par Corneau ( par ailleurs Cinéaste tout à fait estimable dans un genre "populaire efficace à l' américaine" ( revoir l'impeccable Police python 357) longtemps boudé, par ci par là, et souvent à tort par la critique, avant son adaptation des "matins du monde", n'est hélas ni refait ni à refaire. Beaucoup trop stylisé, quand Melville en parfait maître japonais, épurait chacun de ses plans. Chaque film de Melville est en soi un ascèse d'une poésie incroyable. Revoir Bob le flambeur. Le cercle Rouge. l'armée des ombres. Quant à la magie de ses silences, il n'y a qu'à se repasser quelques séquences du Samourai. Celle, par exemple, où le faune Delon assoupi, comme ça hypper classe drapé dans son trench coat mastic, s'écoute l'oiseau en cage rouler ses trilles monotones...d'une tritesse imparable.Qui a rêvé plus émouvante allégorie de la solitude. ce n'est pas pour rien si une grande partie du cinéma Asiat l'a longtemps cité, juste retour des choses entre deux scènes de gun fight. ..The killer demeure le parfait exemple. Mais que vais-je à squatter comme ça impunément....

  • Au sujet de Constantin, après j'y vais promis, il faut savoir ( ou pas d'ailleurs) qu'avant de faire l'acteur, il se fit d'abord remarquer d'abord comme handballeur de niveau international avant d'atterrir, il me semble, au quotidien l'Equipe...comme quoi le journalisme mène à tout à condition d'en sortir.

  • En plus de tous les grands acteurs que vous citez, il en est un, melvillien par essence, qui me touche droit au coeur à chaque revoyure, c'est François Perrier.

  • Un grand merci, cher Benoît, pour la qualité et la fréquence de vos "post". S'ils sont longs, c'est encore mieux! Continuez d'enrichir ce blog de vos remarques. A très vite!

  • ?????????????????,, quezako ? ça vient de sortir ? je devrais rallumer la radio ! mais je lis !

  • Le remake de Corneau est sorti il y a quelques mois. Quant au Melville, il date des années???

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