Il faut savoir réseau jeter
Ce matin, j'ai fermé mes comptes Facebook et Instagram. Marre des réseaux que l'on dit sociaux. Un soulagement - mieux, un sentiment de libération m'a aussitôt envahi. Puis j'ai enfourché ma moto et je suis allé voir le vieil océan, à la Chambre d'Amour, ma querencia si apaisante. Il n'y avait pas de vagues, les surfeurs se morfondaient et je pouvais lire la mélancolie dans les yeux de certains. L'eau lisse et bleue, le ciel pur, le calme, la côte espagnole bien visible, des voiliers blancs en nombre au large, et la drague rouge Hondarra pompant du sable juste devant. Tableau. Il manquait quelques élégantes échappées d'une toile de Joaquín Sorolla. Je commandais un café et un verre d'eau au Lieu du Pêcheur, notais quelques pensées amoureuses sur un carnet et songeais au temps qui reste, aux erreurs que l'on commet et que l'on ne pourrait reproduire, à l'espoir qui survit, à l'irrémédiable, aux pansements de l'âme, à l'irrépressible force des sentiments, au bonheur simple que le somptueux chant matinal du merle me procure chaque jour; à une pizza maison réussie. Trois fois rien - ce qui est déjà beaucoup, me souffle Desproges, ou Devos, je ne sais plus...
Jetterai-je un jour mon téléphone chic dans le fleuve, achèterai-je des pigeons voyageurs, ferai-je des signaux de fumée? Commençons par acquérir un téléphone fixe (je n'en ai plus depuis vingt ans au moins) afin de mettre en repos forcé le portable plusieurs heures par jour. L.M.
Commentaires
Légèreté inspirante à la Chambre d ' Amour
Si l'aile de l'abeille que porte une fourmi que Giuseppe Ungaretti compare au poids énorme de sa vie est synonyme de légèreté, alors oui, ça fait le poids...
Que de bonnes décisions me semble-t-il.....
Hier, j'ai été chercher le livre commandé....Gros, le livre....Dur, dur sur mon vélo....Les premières chaleurs et l'état de fatigue suite à une grosse brûlure fin avril, suivie d'une septicémie à peine résorbée....Bref, deux arrêts ombragés sur la route du retour.
Commencé à lire hier soir...Style particulier et dessins plutôt beaux s'accordant souplement au texte....J'ai découvert, à la fois Conrad Aiken que je ne connaissais pas du tout et Emily Dickinson, juste de nom et qui m'a fait penser à Robert Walser....
A suivre, donc. Je ne lis pas vite....Je n'ai jamais lu vite...Même un polar ou un livre de distraction...Mes amis, grands lecteurs, me parlent, comme Henri Miller, de plusieurs livres par jour....Jamais pu.
Mais, de quel livre s'agit-il, cher André Boeuf?