L'Aviron contre le BO, à Jean-Dauger, samedi dernier à 15 heures. Il pleuvait des cordes et des dorades. La boue chuintait de moins en moins sous nos pompes, aux places "pelouse debout virage sud". On avait de la ventrèche et de la bière et le cul en équilibre instable sur une barrière de manif pour aperçevoir des bleus contre des rouges qui finirent par l'emporter (14-10) mais bon voilà. Il y avait surtout notre fierté d'être là, à chanter Vino Griego et Pottoka avec nos mômes, là ou nous avons porté le maillot bleu ciel et blanc jadis, sur cette pelouse, avec pas un chat dans les tribunes, à une époque où le surf naissait et où les gnons volaient bas sous la mêlée car les arbitres n'avaient pour rudiments d'un hypothétique règlement que la base. Le strict syndical vaguement autorisé. Hormis les cravates et les en-avant, tout était permis. J'aimais alors sans mesure les matches d'entraino du samedi après-midi et les déplacements en car du dimanche matin pour aller filer des marrons dans la bouillasse post-automnale de Baïgorry ou d'Esterençuby. La 3ème réparait tout, les quartiers de citron étaient distribués à la mi-temps et on gardait l'écorce comme protège-ratiches. Tout le long de la deuxième période, elle gardait son goût acide, qu'un peu de sang de gencives venait sucrer aux marges. Rouge et jaune n'ayant jamais rappelé les couleurs d'aucune équipe du pays, l'honneur de l'agrume était sauf. Celui de nos incisives aussi... Samedi prochain, c'est Sale (et son Chabal international) qui viennent se frotter à l'Aviron. Va y avoir de la tuste et du gniac sur la pelouse. Je prendrai les billets demain, sur le Net. Té!