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Retour sur l'ours

D’un côté, nous avons des écologistes purs et durs qui prônent une réintroduction massive, au mépris des usagers de la nature, comme les bergers qui se voient croquer pas mal de brebis, ou les simples promeneurs. Leur vision angélique et muséifiée de l’ours, icône intouchable sous aucun prétexte, fut-ce la survie d’une activité rurale en voie d’extinction, est celle d’un nounours emblématique. Leur thèse frôle la zoolâtrie, elle s’arc-boute sur une protection intégrale et sans concession. Ce discours, aux relents intégristes, fait peu cas d’une culture moribonde. Il la méprise, au nom d’une vision strictement esthétique d’une nature idéalisée, rousseauiste.  De l’autre, il y a les opposants de tous poils, qui entretiennent une peur ancestrale infondée : la cohabitation des hommes avec des centaines d’ours se passe  tranquillement dans d’autres pays Européens. Il y a aussi des scientifiques qui se frottent les mains à l’idée de pouvoir faire joujou avec les émetteurs dont on équiperait de nouveaux ours Slovènes ou autres : de réintroduction, nous assisterions à un désensauvagement grotesque du dernier grand fauve européen (et plus pyrénéen, au passage). Il y a encore des élus prédateurs. Et des entrepreneurs qui songent à tirer profit de la marque : les parcs d’attractions ne sont pas loin dans leur tête. Et il y a des chasseurs coléreux. Et assez peu de valléens qui perçoivent l’ours comme un fléau, au même titre que la grêle sur un vignoble une veille de vendange. Au milieu, il y a  la montagne, encore capable d’accueillir beaucoup d’animaux. Mais il est à craindre que les théoriciens d’une nature vierge et pure, où l’homme n’a plus droit de cité, n’aiment guère celui-ci pour lui contester en cas de danger, un droit de préemption sur leur vache sacrée. Ils n’aiment pas l’ours non plus, car refuser les frictions de terrain causées par sa réintroduction, c’est lui contester un droit de coexistence. Or, la réintroduction de l’ours passera forcément par la gestion d’une nature dénaturée.  C’est à la télé seulement, au zoo parfois, que l’écolo ultra appréhende les ours, et peu lui importe à la fin qu’ils bouffent du mouton ou du chevreuil, ou même qu’ils crèvent de n’avoir plus rien à se mettre sous les crocs, si d’aventure ils prospéraient trop. L.M.

Commentaires

  • En rejeton de l'Ariège, amis des uns et des autres tenants de cette triste fable, tenants pas toujours de très bonne tenue, pas bien urbain quoi de plus normal pour ces riverains du far west pyrénnéen, qui s'emboutissent à grand coup d'adjectifs sauvages comme vous diriez, je suis bien d'accord avec vous. D'un côté comme de l'autre, la discusion est devenue impossible, chacun se laissant consumer par son propre jusq'au boutisme. Pour ma part, je ne vois toujours pas à quoi peut rimer cette reintroduction...Est-elle mue par un désir plus ou moins inconscient de réparation envers Dame nature? Tout incite à le croire. Mais la main de l'homme, pour le coup ici très innocente, bricolant tout un écosystème à rebours, en reintroduisant ainsi donc un nouveau prédateur, voilà un acte aussi dangereux si ce n'est plus, que toutes les manipulation génétiques (OGM et autres) que ces gens, de bonne foi au demeurant, s'acharnent tant à dénoncer. D'un autre côté, pour cotoyer régulièrement chasseurs, élus locaux et bergers, l'ours a souvent bon dos. Aux environs, de 12 et vers 18H 30 ( suivez mon regard) à l'heure où les disparues de l'Yonne vont boire, il n'est pas rare de croiser la route du plantigrade, la mine pasablement dégradée du siffleur d'anis gras, ou brandissant haut, vite et fort, la forme olympique quoi, des chopes coiffées d'écume pour reprendre une rasade de Vialatte. voilà, j'ajouterai qu'il y a une petite dizaine d'années, dans libé je crois, votre amie Alina Reyes dressait , carrément contre vents écolos opiniâtres et marées d'opinion rousseauissante, le même constat que le votre...

    PS: puisque mon blog " littéraire " n'est plus, je signale à vos esgourdes promptes à refuser l'ensablement du recyclage, le dernier album de Neil Young ( une magie folk rock, un envoûtement comme ces song writers de l'outdoor ricain savent vous en distiller...a savourer comme un jake daniels, lampées après lampées per sempre...)

  • Yes... Et il en va de l'ours comme du loup. Et les écolos en chambre me gonflent de plus en plus.
    A l'époque du papier d'Alina, j'en sortais aussi un dans Le Monde (en octobre 97), qui fait encore des vagues! (voir le site : www.buvettedesalpages.be/2006/12/leon_mazzella.html - 121k qui reprend mon papier, le décortique et le dissèque ligne à ligne, mot à mot : bonjour la névrose...). Côté zik, je vais aller voir le dernier opus d'old Neil. J'ai acheté Bartone, à propos ... et je ne suis pas complètement convaincu. D'où êtes-vous précisément, en Ariège?

  • je vais aller voir ça. Vriament désolé que Bartone ne vous ait pas totalement renversé...je suis du pays de sault, un plateau ( limitrophe de l'ariège, c'est le bout du bout de l'aude) pas très loin de la dent d'Orlu et qui touche la forêt de belesta. un peu le montana enfin je crois...encore désolé pour Bartone...la bonne journée...

  • Il me semblait bien (pour le Pays de Sault). Connaissez-vous ce gnome génial nommé Pierre Pous, un conteur du coin comme on n'en fera plus beaucoup? Nous avions traité le sujet lorsque je pilotais Pyrénées Magazine. Et un ethnologue local, Daniel Fabre, a sû le faire "parler", ce "berger des signes" (in Ecritures ordinaires, POL, un collectif de haut niveau). Yep! Belesta, Orlu!.. Que de souvenirs de randos sauvages comme on les aime. (Bartone, je vais ré-écouter attentivement, et lire les paroles en même temps).

  • pour sur je le connais ( là-haut je les ai toutes plus ou moins connu les figures locales. j'y ai passé tous mes week-ends à la suite de mon dingo de paterne, j'yl ai gardé les troupeaux l'été ( me suis absenté de l'école primaire pour "monter les vaches à la montagne"... à noel j'y descendrais du reste. Le plateau ça monte et pourtant on y descend) d'ailleurs les éditions de l'atelier du gué qui pilote par ailleurs la revue Brèves ( qui a publié une de mes nouvelles) ont, il me semble, édité ses" contes du pays de sault". je vais me rencarder au sujet de l'ouvrage paru chez Pol ( oui, Bartone, les textes font mouche, je n'en démords pas comme du reste)

  • Bartone, écouté de près, fait mouche, Yep! Et l'Atelier du Gué n'était pas dans les 2 fnac visitées hier. Je commanderai ce numéro.

  • je te le passerai à l'occase va...

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