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melville-corneau : 24 à 0.

  • Christine Fabréga…

    « On-dira-ce-qu’on-voudra », Monica Bellucci n’est pas crédible en tenancière d’un cabaret chelou et en amante d’un taulard qui s’est fait la Belle. Christine Fabréga, blonde platinée, en amante –toute de pudeur et de manteau de léopard vêtue-, d’un Lino Ventura splendide de vérité, est davantage réelle. Alain Corneau aurait mieux fait de nous blanchir une « Série noire », de nous éclairer un « Nocturne indien » ou de bâtir une annexe au « Fort Saganne », au lieu de refaire « Le Deuxième souffle ». Après Melville, comment oser ? (D’ailleurs, dites-moi à quoi sert de faire un remake ? Pourquoi recopier -mal, toujours, la feuille du voisin ! Je ne pige pas le principe). Et lorsqu’il s’agit d’un des plus grands (Melville) c’est du suicide. Auteuil y est marchalisé (36, Quai des Orfèvres, MR73…) et seul Dutronc s’en sort, à la faveur de son look de momie desséchée, entre Iggy Pop, Laurent Terzieff et un stock-fish chez l’épicier portugais. Dans l’original, la première scène avec Paul Meurisse est une tranche d’anthologie à faire passer aux copains à l’envi, comme la scène de la cuisine dans « Les Tontons flingueurs »; dans un autre genre : du Jouvet, du Von Stroheim. Du très grand cinéma frôlant le théâtre à la Vilar –lequel préfigure celui de Brook.
    Bref, Fabréga… Les années Fabréga. Les costards-catcheur de Ventura, les feuilles de chou et les sourcils-brousse de méchant rugbyman de Michel Constantin. Sa moue de Spanghero boudeur parce qu’il n’a pas dégommé tous les malfrats qui lui sont tombés dessus. Le timbre métallico-chuintant de la voix de Raymond Pellegrin. La gueule de petite frappe mal rasée de Denis Manuel, mélange d'Aznavour, de Reggiani et de Mouloudji en jeunes premiers. Le crâne infini de Marcel Bozuffi en boxeur maquereau chic. Bref, Melville, quoi (avec José Giovanni en appui). Les silences de ses films. La qualité du noir & blanc... Ca m’a donné envie de me resservir un « Samouraï » et un « Doulos », té !