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printemps

  • Le coucou

    Il ne s'agissait pas d'un acouphène. A l'intérieur de mon coeur, ce matin à l'aube, à Paris, j'ai entendu le coucou annoncer le printemps. Il m'a chuchoté : "va, sors, le froid est une vue de leur esprit. Il est arrivé, te dis-je, te coucoutes. J'ai dormi sur une branche de ton arbre intérieur. Il craquait de mille bourgeons, serti dans les cerceaux de ton accueillante cage thoracique, tandis que tu rêvais de marais brumeux et de volées de sarcelles rasant le fleuve proche".

    Aussi me suis-je levé d'un bond. A la petite glace ronde de la salle de bain, mon sourire imposait sa maîtrise. Douche. Cafés serrés. Je suis sorti doucement afin de ne pas réveiller mon fils et sa petite amie. Le soleil envahissait la rue. Le marché était gai. Paris me plût. J'ai fait des courses pour un déjeuner canard et pour un dîner agneau. Cèpes, pâtes fraîches, fruits de toutes sortes pour une grande salade. Tout semblait participer de ce renouveau, en dépit des giboulées et de ce grand vent qui chasse les nuages comme Orion les fauves et le Hollandais Volant les idées noires. L'éternité pesait moins qu'un jour...