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Michèle Lesbre

  • niouzes

    Le dernier CD de Manu Chaho est poussif et laborieux, il sent la sueur de la paresse, pas celle du travail. La redite. Le je-m'en-foutisme-de-nous-tous : bref! Le bonhomme manque de souffle, il épouse son époque : aucune durée, aucune vue à long terme.

    Le dernier CD de Ben Harper, je ne sais pas encore  : aussitôt acheté, hier, je l'ai offert à mes enfants sans l'écouter : ma fille m'affirme déjà qu'il est top!

    Sebastien Castella, torero de verdad, n'a rien coupé à Bayonne, dimanche (toros de mierda).

    J'aurais dû suivre mon idée de mettre Sébastien Chabal en couverture du hors-série rugby que j'ai fait pour VSD : plus fulgurante-star, tu meurs! M'est avis que le portrait qu'en a fait Benoît Jeantet (dans ce n° "anticipatif" qui se vend très bien), y est pour pas mal dans l'allumage du feu aux poudres.

    Interlude (arrêt sur images, comme dans un générique de Godard) : les Sébastien ne sont pas tous martyrs. 

    Le mystère José Tomas (¡torero gigante!) m'envoûte. A côté de la misère quotidienne de tous ceux qui se rendent à leur travail "en entreprise" et sa cohorte de radio-moquette, de non-dits, de coups de couteaux dans le dos, de codes hiérarchiques ridicules, de réunions stériles, chronovores et coûteuses, de "plateaux" où tout le monde s'emmerde, est payé à regarder ses poils pousser dans les deux paumes, où le "tigidigig" de MSN règne en nouveau maître des consciences au court-bouillon sur chaque écran, où l'hypocrisie est une valeur bien côtée en Bourse... A côté, le mystère José Tomas me captive; oui. Fièrement. 

    Je confirme : "Le Canapé rouge" de Michèle Lesbre (éd. Sabine Wiespeser) est un excellent roman qui surnage , souverain à mes yeux, au-dessus cette rentrée littéraire poisseuse.

    Vous savez ce qui manque à cette "rentrée"? Un Tanguy Viel, un Claude Simon, un Julien Gracq, une correspondance retrouvée de Flaubert, un inédit de Faulkner. Au lieu de quoi Gallimard nous annonce (punition?) un inédit de Saint-Exupéry. Et nous attendons "le" Quignard en octobre, chez Flamm. (voir note précédente à propos de lui et de ces connards d'ultra-cathos -aussi terrifiants que des Etarraks ou des Al-Qaïdiens-, qui versent avec une couardise doublée d'une lâcheté signée, du gas-oil à Lagrasse, sur les livres de la librairie toulousaine, entre toutes exemplaires! "Ombres blanches"... Putains de cathos!)

    Caméléon, restaurant "mode" de la rue de Chevreuse (6ème arr. à Paris, côté Coupole, Dôme, limite 14ème) est cher, mais bon (plats correctement exécutés au peloton du piano). Arabian, grand communiquant, est d'un tutoyant de bon aloi. Mode, lui aussi. Le problème, c'est que côté fumeurs, on se cogne Fashion-TV sur écran plat, lorsque nous avons envie d'échanger calmement, à voix douce, basse, sur l'expression "morantienne" de l'île, unique, de Procida, sur l'avenir de la littérature contemporaine d'après Julien Gracq et sur le bien-fondé de la biodynamie pratiquée, en précurseur, par un vigneron d'exception comme Lapierre à Morgon : on est complètement sur le fruit, ça se mâche, c'est gourmand et, comme dirait mon ami Christian Authier, "il ne manque plus que les poissons rouges dans le verre opaque!".

    Pâques.