Ombre portée dans le temps
Lire La barque silencieuse, de Pascal Quignard, comme on picore des tapas au comptoir, tout en regardant la mer.
Y ajouter un Quintet de Schubert, et laisser aller les pensées à partir de la seule évocation, jointe ci-dessous, faite par l'auteur en page treize : Plus d'autre musique dans ce monde que le bruit de l'eau et des barques précautionneuses des pêcheurs qui doucement font glisser l'ancre avant de lancer leurs lignes dans la brume sur l'eau grise. Ou bien garder un index entre les pages du livre, interrompre un instant la lecture pour repenser au coeur de la nuit dernière, fermer les yeux. Quignard, encore : Le corps humain dans le noir est comme une barque qui se désamarre, quitte la terre, dérive. Reprendre cette prose somptueuse, avec un plaisir immense, subtil, comparable à celui de retourner au très précieux Ostinato, de Louis-René des Forêts.
http://www.deezer.com/fr/#music/result/all/schubert%20quintets
Schubert, Quintet à cordes
Opus 163 D 956 (2 : Adagio)
Par le Amadeus Quartet et William Pleeth.