Antonio Gamoneda
(…) C’est l’année du besoin.
Cinq cents semaines durant j’ai été absent de mes desseins,
déposé en nodules et silencieux jusqu’à la malédiction.
Entre-temps la torture a pactisé avec les mots.
Maintenant un visage sourit et son sourire se dépose sur mes lèvres,
et l’avertissement de sa musique explique toutes les pertes, et il m’accompagne.
Il parle de moi comme une vibration d’oiseaux qui auraient disparu et seraient de retour ;
il parle de moi avec des lèvres qui répondent encore à une douceur de paupières.