Cardiff-Procida
Procida la magnifique, la sereine, quelques heures avant le match contre les Blacks (© photos L.M.). Ici, dans la Baie de Naples, le rugby est un mot que l'on n'a pas encore pensé à traduire dans les faits. Il planait sur l'île une atmosphère pré-apocalyptique, samedi 6. Les goélands étaient devenus fous, qui prévenaient sans le vouloir les humains de l'imminence d'une catastrophe. Un orage, une armée d'orages se préparaient au large du Vésuve et au-delà de la mer en direction de nulle part, vers d'insensés horizons qui froncaient. Déjà, les éclairs zébraient, marbraient le ciel qui prenait une couleur d'étain. La mer était du plomb fondu, le sirrocco soufflait fort et la pluie, si rare ici, vint. Violente, frappante, abondante, elle acheva de désaler ma peau qui avait plongé avec tant de volupté, à la plage del Pozzo Vecchio, surnommée plage del Postino (le film). Bien longtemps après la victoire des Bleus sur les Blacks (suivie à grand'peine sur le petit écran de télévision de l'hôtel), les éclairs continuèrent de blanchir la nuit et le tonnerre de gronder entre les parois de la baie de la Corricella aux larges bras en arc, à la manière d'un crabe qui voudrait retenir pour toujours tous les bateaux au havre de sortir. Le lendemain, hier, lavée, Procida semblait endimanchée, les joues roses, prête à faire un tour de balançoire dans le parc, baignée par une jeune lumière d'automne, aussi douce que l'était la mer, où l'on entre en octobre comme en août. Le soir, au Stade de France®, je voyais des Pumas bouffer du chardon comme le font les ânes : avec gourmandise et cela ne manqua pas de piquant. Effeuiller brutalement la Rose sera plus compliqué, avec un Jonny Wilkinson revenu aux affaires, sauf à saboter son pied d'ici là. Mais ce serait déloyal, avouez... Le plus couard serait de le "concasser" comme dit Chabal, pour venger Betsen qui s'emplâtra Rocococko pleine poire. Alors : ¡Vaya con dios! Et que le plus inspiré gagne.
Commentaires
salut à vous éternel voyageur, puisiez-vous longtemps nous chatouiller nos journées grisâtres ( ou jaunissantes comme l'anis qui en cette saturday night fever me fit le teint d'un épatant janissaire hépathique, allez hop une décoction de radis noir Brr...)du bout de votre patogas patagone ( Berlutti fait des shoes sports et nature très chic aussi) à la Chatwin ( vous allez dire que j'exagère encore). D'ici la terre ne tourne plus très rond, et c'est tant mieux. Samedi, sur que le plus inspiré l'emportera, ou le plus transpirant...à la Pyrhus. De toute façon comme disait oualtère au temps où l'égo rugbymène se fondait dans le collectif, "un match qui ne fait pas mal est un match Raté."
Merci cher Benoît de ce "post" ovalanisé. Yep, que le plus galvanisé gagne! Quant à mes flâneries salariées et autres escapades perso, elles dureront tant que je pourrai tenir debout et un stylo droit.