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Lire en train

Reportage aller/retour à Cahors sur la truffe noire (Tuber melanosporum) selon Pébeyre, pour Maisons Sud-Ouest. L’occasion, à bord des Corail Teoz qui s’arrêtent partout en Corrèze, de lire, lire…
Malgré ma ténacité, ma pugnacité, mon entêtement à vouloir savoir pourquoi des Michon placent Si je t’oublie Jérusalem - Les palmiers sauvages, et Absalon ! Absalon ! de Faulkner (les deux dans L’Imaginaire/Gallimard) au-dessus de tout, je me suis cogné les opus du zozo du Deep South. Alors il y a des débuts de chapitres à photocopier et à afficher dans ses chiottes, devant soi assis (tellement c'est beau : je me suis surpris à relire certaines pages à haute voix entre Vierzon et Limoges. C'est dire!). C’est net. Mais il y a aussi, surtout, je trouve, des passages longs comme un jour sans vin et qui relèvent de la littérature Dupont d’Isigny : ça colle aux dents. Voire de cette prose fétide qui renifle le tirage à la ligne, ce creux qui est là pour remplir, comme si le gonze était payé au signe près, par Life. J’ai baillé. Donc ça ne fait pas deux livres. Ni un. Ni nada.
Jubilatoire est Une gourmandise (folio), de « la » Barbéry  (Muriel) dont le si élégant hérisson, qui flirte avec les 700 000 ex., cloue le bec à tous les jurés de tous les prix de l’hexagone, avec la toute puissance -et il vous emmerde tous- du bouche à oreille. Aux orties le marketing, l'astrologie littéraire et les pronos à la con. On rigole (*).  Ce subtil, audacieux, judicieux et superbe éloge du goût , de la Madeleine version sardine grillée (couillue, quoi), du style, volontiers grand mais toujours retenu, fin, racé, des sensations brutes que le vrai gourmand ressent, en font un grand petit livre. Là, voilà.
Adieu, de Balzac (Le Livre de Poche à 1,50€), confirme mon pressentiment de découvreur du gonze Honoré : ce bonhomme fait ample comme personne et même quand il fait bref, il fait dense et renvoie les câbles d’Albert Londres,  les grands reportages de Kessel ou de Boudard dans leur 22. Indépassable Comédie humaine… Ce « réalisme » à l’état pur, sa force de description de la guerre sur la Bérésina (la déroute de la campagne napoléonienne contre des Russes affamés, tourne au tragique comique épique et cru), ces personnages : deux amis chasseurs qui errent à la manière des personnages hiératiques du Septième sceau -le film de Bergman-, une femme folle, sont immenses tant ils sont vrais, pathétiques, poignants, touchants. Et çà tient dans moins de 80 pages ! Du grand art.
En revanche, cet Empereur d’occident (Verdier Poche) que Pierre Michon lui-même (son auteur) n’aime pas beaucoup (il le dit dans Le roi vient quand il veut) est faible, asthmatique, un rien ampoulé, limite amphigourique. Il est poussif et pas crédible un seul instant. Allez va ! Relisez tous sa Grande Beune ce soir et tout ira bien demain.

Ciao bonsoir, happy bloggers!

(*) Un mot sur la rafle-coup de cul Gallimard : quand on y pense ! : après Les Bienveillantes, Harry Potter 7 et L’élégance du Hérisson, vla qu’ils squattent les 2 grands prix : Pennac avec la Blanche et Leroy avec le Mercure de France, filiale à 100%… (j’excepte Alexakis/Stock de l’Académie)
¡A ver ahora lo que sigue y sale, joder !.. Porque mañana es otro dia, no?!..

Commentaires

  • enfin de ces nouvelles qui font du bien. De retour de votre report en Corréze , le moins qu'on puisse dire est que vous n'avez pas la truffe noire! bien d'accord avec vous au sujet des Faulkner. perso, mes préférés demeurent, encore et toujours, Sartoris, sanctuaire et l'invaincu. simple quesion d'affinités électives. sinon le Leroy a vraiment beaucoup de tenue, même si avancer, certes de façon romanesque, que c'était Zelda le véritable écrivain du couple Fitzgerald est carrément limite. On jurerait que Leroy s'est d'avantage servi de la vie de Carson Mac Cullers ( dont il apprécie par ailleurs l'oeuvre, à raison d'ailleurs, c'est une des plus grandes ) allez ciao.

  • Merci Benoît! Je suis encore quasi-vierge de Faulkner, aussi vais-je me jeter sur Sartoris, Sanctuaire, Le Bruit et la fureur... (jamais entendu parler, en revanche, de L'invaincu!). Car l'ingrat lecteur que je suis parfois, possède le volume 1 de la Pléiade des oeuvres du chantre de Old Man River et de ses abords, depuis quelques années... Une main amie me l'avait offert. Il est grand temps de l'ouvrir et de le dévorer. Merci de ce kick-in comme disent les rosbifs lorsqu'ils se sentent de repartir en deuxième mi-temps, après un engueulot dans les vestiaires.

  • oh vraiment il ne s'est jamais agi de jouer les eagle IV ( autre surnom de Bernie pour rester dans la veine Ovale) littéraire. oh que non alors. à propos de l'invaincu, il existe, bien sur, en poche ( enfin je crois...) et peut-être trouverez-vous plus de charme à Lumière d'aout. Le bruit et la fureur c'est indépassable. Mais encore une fois, je ne suis qu'un lecteur dilettante au vrai sens du terme, et il faut bien l'admettre, sans grande compétence "critique", au sens tout pareil.

  • Méprise! Je me suis mal exprimé! Je voulais te remercier, cher Benoît, de me donner sans le savoir une nouvelle mais véritable envie de lire (enfin) WF! La métaphore des vestiaires n'était là que pour faire ovale. Oui, "L'invaincu" est le folio n°2184, j'irai voir cela de près. Et si "Le bruit et la fureur" est indépassable, peut-être que je vais prendre ma Pléiade par celui-ci. Merci!

  • oh pas de quoi et le kick in tombait pile poil, rien de plus noble que de filer peinard la métaphore ovale, celle des vestiaires de l'enfance. grosso merdo, je voulais juste préciser que mes goûts en matière faulknérienne sont vraiment très personnels. d'ailleurs rien d'étonnant à ce que Pierre Michon semble apprécier ces ramons qui, bien d'accord avec vous, paraissent molassons comparés à certains autres. mais bon, quand nous relisons un livre inlassablement, nous sommes un peu ces enfants qui réclament sans cesse le même conte et frissonnent toujours à la lecture du même passage. Et pour revenir à ce que je voulais dire, pour le coup c'est moi qui m'exprime mal ( j'écris avce les pieds ça arrive), si j'aime l'invaincu, probablement un roman mineur dans l'oeuvre de faulk', c'est parce qu'il me renvoie immanquablement, va comprendre, à un de ces westerns eastwoodiens., le début de josey wales notamment...

  • ça n'a rien à voir mais bon:
    j'veux pas dire mais avec votre nouvelle présentation vous êtes de droite!
    (oui... certes... j'ai déjà fait mieux comme vanne...)

  • lol, ah ba ça a encore changé...

  • et comme çà, c'est mieux, non, Tibo?..

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