De la douceur
EXTRAITS DOUX :
La culpabilité est une passion triste, qui ne doit en aucun cas être encouragée. (p.93)
Toute force réactive hait la douceur et cherche à la remplacer par d'odieux simulacres : la mièvrerie, la niaiserie, l'infantilisme, le consensus. (p.10)
Les puristes font la gueule, mais les puristes font toujours la gueule.(p.35)
Les douceurs sont des forces : un enfant sait cela. Souffler la graine des pissenlits. Caresser un caneton. Embrasser la petite fille de ses rêves. Porter un poisson rouge gagné dans une fête foraine. Goûter. Vivre ravit, chavire.(p.50)
Godard, jadis : on dit faire l'amour, c'est bien qu'il y a une notion de travail. L'amour est une douceur violente, comme l'espérance. Un oxymore, quand la passion est un simple paroxysme.(p.56)
La brièveté en poésie n'est pas tant le signe d'une modestie que celui d'un orgueil : il s'agit de parler peu, mais de dire l'essentiel.(p.64)
Il existe des violences propres à la douceur. Puisqu'elles nous emportent, appelons-les des ravissements.(p.70)
Il faut, nous dit Barthes, lire Sade selon un principe de délicatesse. A vrai dire, c'est toujours ainsi qu'il faut lire. La lecture est la plus subtile, la plus tendre, la plus raffinée, la plus raffinante de toutes les activités.(p.74)
©Stéphane Audeguy, Petit éloge de la douceur, folio 2€
Commentaires
le subtil bouquin d'Audeguy ( une joli collection que ces éloges...celui de Regine Detambel et l'éloge de la bicyclette par Fottorino ( le Fottorino du monde) vaut aussi le détour, et donc cet éloge de la douceur par Stéphane Audeguy me sert de guide, un viatique idéal pour cheminer léger...
Ps: les chapitres concernant le sport, son spectacle et son filmage, ceux évoquant le sucre ou la télévision valent entre autres le détour...Quant à sa pornographie de la douceur...
valent aussi le détour...
Yep! Et son premier roman, "La Théorie des nuages", est à mes yeux un chef-d'oeuvre (folio). J'ai d'ailleurs du l'évoquer ici,il y a un temps.
oui, oui, lu, dévoré...