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  • Gracq amoureux

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    Je fus pressé d’entrer dans ce bref essai de Roger Aïm sur Julien Gracq amoureux acquis hier soir. Oser entreprendre une recherche sur sa liaison avec Nora Mitrani (*) ne manque pas d’audace, voire d’impudeur. Mais elle m’intriguait évidemment, comme aficionado absolu de l’auteur du « Rivage des Syrtes », même si le sous-titre prévient sur le focus : Nora, une passion surréaliste (éd. Infimes).

    Lu aussitôt ce matin, j’avoue avoir été un peu déçu (**) car il faut attendre la page 80 (sur 100) pour voir enfin apparaître Nora dans sa relation avec Gracq. En amont, c’est une brève histoire du surréalisme, l’itinéraire de Breton, celui de Gracq en parallèle mais à gros traits, qui sont narrés – et on apprend pas mal de choses. Le personnage de Nora Mitrani (née à Sofia dans une famille d’origine judéo-espagnole et italienne) est néanmoins palpable, fougueux, sa relation avec Hans Bellmer, puis avec Julien Gracq, son engagement dans le mouvement surréaliste et dans le groupe de recherche en sociologie du CNRS, sa vie brève puisque la maladie l’emporte le 22 mars 1961 alors qu’elle n’a pas quarante ans – et Julien Gracq est à son chevet, tout concourt à en faire une femme libre et indépendante qui eut toujours « une façon scandaleuse d’exister ». Nous apprenons aussi (à regret) que ce n’est pas la femme qui inspira « Prose pour l’étrangère », ce long poème en prose sublime qui rivalise de beauté avec la « Lettera amorosa » de Char, mais que ce fut Françoise Mallet-Joris... Enfin, l’envie de revoir le film de Michel Mitrani, frère de Nora, adapté d’« Un balcon en forêt », vient de me saisir. L.M.

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    (*) Évoquée ici même à la date du 28 février 2016 => Nora Mitrani

    (**) Une autre source de déception provient du fait que, l'heure d'après avoir lu ce petit livre sur le surréalisme et Nora, j'en ai lu un autre de Roger Aïm, Julien Gracq, 3, rue de Grenier à sel (éd. Porte-parole, 2012) et que j'y ai retrouvé des pans entiers de l'un dans l'autre, tant au sujet de Gracq qu'au sujet de sa relation avec Breton, soit de longs passages repris sans scrupules dans Nora, paru le mois dernier...

  • Lionel Osmin & Cie 2024

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    Il est paru. Joie d'avoir en mains ce magazine de 80 pages que j'ai le plaisir de rédiger intégralement. Au sommaire, que des choses qui fâchent : la saga Michel Guérard, la race Aubrac, le cépage Malbec, l'appellation Marcillac, les boeufs gras de Bazas, le chef béarnais Gérard Lasbarrères, le domaine Berthoumieu en Madiran, la poterie Goicoechea, le Canal du Midi... Gratuit, on peut le trouver chez les cavistes qui vendent les vins du grand Sud-Ouest de la gamme Lionel Osmin & Cie. L.M.

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  • Leçons de choses

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    En chinant sans rien chercher, nous tombons parfois sur des petits trésors. C’est le principe actif de la démarche. Là, ce fut un manuel de Leçons de choses cours moyen datant de 1954 pour le programme de 1957, réimprimé en 1970 et que j’eus entre les mains lorsque, sur les bancs de l’école Albert 1er, je portais des culottes courtes et que ma nuque était rasée de près chaque jeudi par Mario, à l’enseigne d’Un parfum de Paris, rue Thiers à Bayonne. Feuilleter un tel trésor de planches sur l’air, le gaz, la combustion, la houille, l’eau, le corps humain, les animaux, les plantes, les fleurs... est un ravissement régressif. L’odeur du papier glacé, les illustrations – aucune photo n’y figure, le bon sens du texte simple, explicite sont touchants. L.M.