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EkAT expose

C'est au Grand Marché d'Art Contemporain,

Place de la Bastille à Paris,

du 26 avril au WP_000944.jpg

Graziella.jpgpremier mai, de 11h à 20h.

Nocturne le jour du vernissage, jeudi 26 : 17h-22h.

EkAT : stand 556. www.ekat.fr









De haut en bas :

Misty, 195x130

Graziella, 146x89

Léa, 120x100

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Commentaires

  • Oh Oh, la palette semble avoir changé. Plus sombre ? j'ai hâte de voir et de retrouver cet enchantement d'un corps qui n'en finit pas de ses déplier dans ses voiles et ces plantes.

  • Oui, la palette a changé. Non, elle n'est pas plus sombre. Vous verrez. Il y en a d'autres...

  • "Léa" ma toile préférée. Je l'ai regardée longuement cet après-midi.
    D'abord le métro. Arrêt Bastille. Port de L'Arsenal et ses petits bateaux de plaisance sous la pluie. Le long du quai, Bd. de la Bastille, sur l'autre rive aussi une enfilades de petites tentes blanches.
    Il me faut trouver le stand 556, celui, d'EkAT. Il y a deux ans je découvrais sa peinture dans le même lieu...
    Une passerelle en lattes de bois, vernissée par la pluie, crée un chemin sympathique jusqu'au lieu. EkAt est en train de mettre "Léa" à l'abri. La toile, appuyée sur les pierres du quai recevait une belle lumière, lui donnant une incandescence intérieure... mais la pluie redouble.
    Je regarde la foule des promeneurs , paisibles, musardant entre les stands. Certains s'arrêtent, entrent dans le stand, regardent longuement. Un jeune étudiant des Beaux-Arts demande s'il peut toucher ce grain rugueux de la toile. Il découvre que c'est lisse et doux. Je suis son regard étonné accroché à la matière crayeuse traversée d'éclats d'ocres-rosés. Son doigt frôle maintenant une belle coulée de bitume, un noir d'une somptuosité incroyable, depuis une chevelure de feu jusqu'au socle de la toile. Maintenant il s'étonne de cette floculation des touches, ce fond frotté de bleus pâles qui dilue les formes, demande quel est l'outil. Je retrouve sur chacune de ces compositions ces femmes nonchalantes, indolentes parfois farouches. Les corps irradient dans cette lumière bleutée un peu indéfinissable. Des ombres légères parcourent la surface des corps, les sculptent Calme et volupté. Intimité pudique des corps de femmes. Toutes ces toiles portent sa signature. Cette femme peintre, EkAT, est attentive à saisir le mystère de ces corps. Sa palette tangue encore entre les blancs laiteux à peine avivés de vert ou de bleus parfois violacés, mauves et les noirs, adoucie par les ocres. Une peinture à l'huile proche de la sensation. Une plénitude des formes attire le regard. J'entends : "Que c'est bien... c'est de la bonne peinture... Il y a du métier...C'est fort..."
    Je reste immobile au milieu de ce flot irrégulier, me fais un territoire d'une toile à l'autre cherchant à élucider une transformation subtile dans ces compositions vers un certain dénuement. Les toiles sont grandes, superposées dans l'espace étroit du stand (3mx3m). EkAT, discrète et élégante, les déplace à la demande, répond avec plaisir aux questions posées.
    Elles sont là, ces femmes, chacune dans sa toile, abandonnées au sommeil, à la rêverie, à l'ennui, au plaisir, à la lenteur, comme absentes du monde. Corps à demi-vêtus ou dénudés. Visages énigmatiques comme invisibles. Épaules de nacre, courbes parfaites, pudeur sensuelle et chair farouche.
    Les plantes présentes, il y a deux ans ont disparu au profit d'une interrogation de la matière dans des fonds qui tendent à l'abstraction dans des champs monochromes... comme s'ils répondaient à une méditation.
    On est dans la continuité d'une œuvre qui ignore la précipitation mais qui s'allège, se simplifie. Un cheminement vers une facture plus abstraite d'une grande subtilité chromatique...
    L'organisation des toiles est sans cesse renouvelée. Lent travail du regard et de la couleur.
    C'est une peinture qui appelle le regard, nous invite à pénétrer dans l'espace de la toile (bien que dans ces compositions tout semble compris dans un même plan).
    Une grande douceur un peu mélancolique émane de cette œuvre raffinée. Quelle recherche guide cette peintre au-delà de ces corps ? On sent un travail en route vers quelque chose d'inachevé, une profondeur régie par la couleur.
    Il ne pleut plus.
    Je laisse EkAT à ces flâneurs rêveurs et je reprends ma promenade sur les quais... gris de l'eau à l'abri des remous de la Seine... écluse... Canal Saint-Martin...

  • Quel magnifique hommage, chère Christiane. Vous possédez un regard vrai et une poésie intérieure forte. Je préviens EkAT de votre commentaire.
    Je suis passé sur le stand en fin de journée, hier... Pile au moment où "Léa" se faisait adopter. A l'heure qu'il est, elle est sans doute accrochée dans sa nouvelle maison. Sa désormais propriétaire a eu, paraît-il, un coup de foudre fulgurant.

  • Cher Léon,
    joie de savoir cette toile adoptée ! Oui, j'ai passé là un temps de partage et de contemplation tellement agréable. Je retiens aussi un passionnant échange sur la création, la difficulté pour un peintre d'aller où se continue son travail en s'éloignant parfois de ce qui est "sa signature", ce que les amateurs de son œuvre attendent de lui. Chez EkAT, de subtiles variations font que c'est elle, reconnaissable et déjà autre chose qui la saisit comme un imprévu où la couleur et la matière la guident. Suivre son cheminement est passionnant.
    Dans un autre domaine (littérature) suivre votre cheminement est aussi un régal !

  • Vous avez raison de souligner ces "subtiles variations qui font ce que l'artiste est" (devient?). Le cheminement est un mystère. C'est avant tout une liberté guidée par La liberté. L'artiste ne sait pas où il va mais il s'y rend. J'aime beaucoup ce mot du poète Portugais Eugenio de Andrade : "La démarche créé le chemin". Va, vis et deviens en somme. Ou quelque chose approchant.

  • Oui, Léon, c'est exactement cela. Pour l'artiste il n'y a pas que le beau. Il peut avoir à se battre contre une certaine laideur , un certain innommable ou au contraire un effacement des formes dans l'unique recherche d'une vibration. Je n'oublie pas que tout face-à-face du créateur avec son œuvre est encore et toujours la rencontre avec l'autre. Comme de briser la coque de solitude qui entoure chaque être humain et qui laisse au fond de la gorge des boules de mots imprononçables.
    Ce qui me rassure, chez vous, ici, sur ce blog c'est votre lien avec la terre et les terroirs, votre gourmandise. Ce soleil-là, ce goût de vivre et de l'amitié sont un lest qui empêche la nacelle de vos lecteurs et amis d'être emportée dans le hasard des grands vents qui parfois balaient la cime des arbres et des montagnes...

  • Christiane, la Nature guide mes pas, gouverne mon regard, émeut ma peau, construit mes mots, me "fait", à mesure, depuis tant d'années. Je pense d'ailleurs que nul homme ne peut se défaire complètement de sa peau sauvage, originelle, bien que d'aucuns s'en défendent; ou ignorent qu'ils en possèdent une. Je pense que ce terreau naturel sculpte notre être plus durablement que l'environnement urbain. Question de parcours, certes. Mais d'origine commune, avant tout. Oui, une part inaliénable de sauvage niche en chacun de nous.
    S'agissant du beau, de la rencontre avec l'autre, je ne saurais me prononcer. Je peux juste percevoir, parfois, "comme un sein nu entre deux chemises" (Valéry) cet ineffable sensation, ce je ne sais quoi qui produit le frisson que nous n'attendions plus, et qui chuchote à notre esprit que l'art est là. -Qu'il entre donc!

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