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Cette île m'inonde

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Procida me rassemble. Eloigne de moi les tourments. Ma confusion des sentiments se délie, s'épanouit ici comme une feuille de thé plongée dans l'eau ébouillantée. Chaque chose reprend place, chacun observe l'autre en amitié. Ici je découle. Deviens thon, nage en eaux claires. Je mûris comme un citron sous un soleil bruto. J'oublie le manque. Je me nourris d'ombre profonde, et de silence, de chaleur, de poisson crus.

Photo prise le 27 juillet dernier : relève matinale du filet de mon ami Cesare Piro (à gauche, boina blanche), contre Punta Pizzaco et avec Terra Murata juchée sur Punta dei Monaci au fond, en compagnie de sa mère Maria, seule femme pêcheur professionnelle de l'île, et, à la rame, de ma fille Marine (debout en bleu pâle).

Commentaires

  • Quelle belle phrase : "Ma confusion des sentiments se délie, s'épanouit ici comme une feuille de thé plongée dans l'eau ébouillantée." Les lieux où ciel, mer et terre se rencontrent ont tous quelque chose de magique, je pense.

  • Quelle paix où vous semblez en harmonie parfaite avec la nature, les autres et... vous.
    Beau regard de Marie-Josée Martin...

  • oublier le manque.. quelle jolie formule !

  • Et si je n'avais pas besoin de ce qui me manque?..

  • Ce serait le début d'autre chose..
    "D’autres ont le sentiment de ce qu’ils ont, dit-il; je n’ai le sentiment que de mes manques."
    André Gide

  • Pour pasticher Socrate : "Je sais que je ne sais rien" : Je sais que je n'ai rien pourrait être une formule de sagesse à garder sur soi.

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