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Rempart

Cette France moisie (l'expression est de Sollers) me dégoûte d'un cran chaque jour. Au lieu de m'affliger seulement, ou me mettre en colère, ou encore me faire rire nerveusement, le népotisme de la famille Sarkozy m'éloigne davantage du passage des oiseaux migrateurs et des principes de Jules Ferry. C'est pire. L'arrogance brutale pour carburant d'un cynisme de bulldozer ayant désormais force de loi, j'envie Marie Ndiaye et Jean-Yves Cendrey, son homme, d'avoir eu la force de quitter ce pays vérolé lorsqu'il bascula dans ce que l'on voit, avec le dernier  scrutin présidentiel. Comme paravent, cet après-midi, j'ai trouvé le court et dense roman de Jean-Marc Parisis, Les aimants (Stock). Je le brandis, à présent. La sincérité y sautant à chaque page, je me crus un instant projeté dans un autre monde que celui-ci, vu de ma fenêtre, avec ses sirènes de flics tout-puissants, poussées à leur guise. Là, chez Jean-Marc, et pour écrire -dire à peine, si cela est possible, un tel amour-, tout n'est que regard franc, sentiment cru, pudeur naturelle et rectitude élégante. Le livre refermé, des nouvelles du monde m'ont resauté à la gorge. J'ai alors envié les gnous en migration : la prédation des lions et des hyènes en embuscade ne ralentit pas leur trot.

Commentaires

  • Mais les gnous ne savent pas lire… Et ils se privent du monde entier. Peut-être apprendraient-ils dans les livres à dialoguer avec le lion et la hyène ;-) (La Fontaine a déjà imaginé ce genre de scènes) Mais je suis fleur bleue là. Je comprends le dégoût, parfaitement.
    (En même temps que j'écris, j'entends ça à la radio : "parmi les 15-24 ans, un quart des garçons n'a pas lu un livre depuis 1 an…" C'est peut-être le quart de futurs dirigeants du monde)

  • Mais les gnous savent lire, chère Sophie! Et ils ont lu nos blogs cette année. Alors, ils ont bouleversé le calendrier de leur migration (pourtant réputé immuable depuis l'aube de la gnoutité) : ils trottent tous d'un sabot léger vers le pays des livres. Les tiens, les miens, ceux des autres et que nous aimons. Ils se ruent vers les librairies, vont les assaillir. Ils effraient même les lions. Les gnous lisent!
    Mais pas encore nos fils.

  • il faut croire que tous les gnous sont dans la nature...

  • En effet, Ritchie, ton camembour (blague apparaissant entre la poire et le fromage) blondinien (lisez tous la correspondance paresseuse, qui paraît à La Table Ronde, de l'Antoine, "vignoble individu" trop tôt lessivé par une vie qui aura rarement titré moins de 12°), nous chuchote -chacun mes gnous!-, qu'il ne faut pas non plus être mou du gnou pour lire (bientôt) tes "Portraits légendaires du rugby" (éd. Tana, afin que nul ne l'ignore), dorés sur tronche à vue de nez tordu. Et as-tu eu vent des "Tronches", justement, qui (re)paraissent chez Privat? Les antilopes vont aimer...

  • Whaouuuu...
    Tiens, concernant les Tronches de rugby, magnifique préface de Maitena Biraben. Vraiment. Sur la femme. Le sein. L'amour. Le rugby. Un autre Whaouuu donneur.

  • On ira voir ça. Privat ne publie que de très bons bouquins, ces temps-ci...

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