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Danse

  • Danse du ventre

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    L'embouchure de l'Adour est un bouche-à-bouche d'amour. Le port du Boucau tremble dans un vacarme de ferraille. Une grue charge la coque d’un cargo. Au médian du fleuve, un bateau de pêche teufe-teufe. Des goélands rasent ma tête, toisent le merlu que je déguste. Juché sur une bouée, un cormoran sèche ses ailes en croix. Des remous lui offrent une danse du ventre. Calé, j’ai l'océan devant, Bayonne dans le dos, la forêt de Chiberta et les Landes sur les flancs. Paré à appareiller pour l’horizon vertical. J'aime. L.M.

     

  • Grand Finale / Hofesh Shechter

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    Vu, hier soir à la Villette (Paris) un spectacle du jeune et déjà immense chorégraphe britannique d’origine israélienne Hofesh Capture d’écran 2017-06-15 à 17.21.36.pngShechter : «  Grand Finale ». Comme il s’agissait d’une première mondiale, ses dix danseurs et son ensemble de cinq à sept musiciens, étaient galvanisés. L’émotion – parfois extrême : le bord des larmes, la teneur, la force (jusqu’au frisson), la suavité, la poésie, et aussi la brutalité, le cru, la puissance tellurique de la musique supplémentaire qui remuait les ventres, les images, la lumière d’une précision d’horloger genevois – un spectacle comme en noir et blanc -, et puis, comme toujours en pareille occasion, les références, réminiscences, métaphores, comparaisons, évocations, illuminations même, qui affluent à notre esprit et à notre corps défendant, Capture d’écran 2017-06-15 à 17.21.52.pngcar celui-ci lutte avec notre sensibilité, laquelle emporte toujours la partie. Oui, la peau met chaque fois awazate ippon les neurones. Pêle-mêle surgirent (en moi)  les camps de la mort et le remplissage de leurs fosses communes par des esclaves dédiés, les Réfugiés de ces jours-ci, le gaz propagé au-dessus d’un village syrien peuplé d’enfants, Moïse fendant la mer, le cuirassé Potemkine et l’écho qu’en donnât Eisenstein, la stupéfiante gaité mélancolique des déracinés, les danses tziganes et ashkénazes mêlées, des folklores

    Capture d’écran 2017-06-15 à 15.02.00.pngextrêmement orientaux, et soudain si proches, des tableaux comme une expo photo, et puis Hiroshima, et encore Anselm Kiefer et ses créations fortes et lourdes, verticales et épaisses, Soulages et ses monumentales noirceurs d’une luminosité aveuglante, la Renaissance désirée comme au sortir du roman apocalyptique « La route », de Cormac McCarthy, et le sourire suggéré en seconde partie du spectacle. Mais surtout… Une chorégraphie de groupe – non pas synchronisée, à l’américaine -, mais en symbiose totale, en tacite conduction, en « commune présence ». Comme si ces dix danseurs d'exception étaient conduits par une force intérieure, et 
    Capture d’écran 2017-06-15 à 15.16.23.pngen partage absolu. Douceur, mollesse under control, flagada professionnel, alternent avec une rigueur magnifiquement brusque, dont le coupant du geste, et la fulgurance rythmée, n’ont d’égales que l’abandon des corps dans les muscles des autres, soit ceux qui retiennent, ceux qui restent, ceux qui veillent. Et cela recommence. L.M.

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    Capture d’écran 2017-06-15 à 15.17.05.pngLe spectacle est donné jusqu’au 24 juin. Au-delà de cette date, vous serez exposé à un accès de manque peu recommandable.