Prendre un peu de Jaccottet chaque matin
Tel pourrait être mon souhait le plus fiable, le plus salutaire et le plus vivifiant : saisir chaque matin l'un des nombreux recueils de poésie de Philippe Jaccottet entre deux tasses de café, et lire un poème de hasard. Cette idée m'est venue tout à l'heure, lorsqu'un ami m'a adressé le début d'un extrait de Pensées sous les nuages, à l'ouverture intitulée Le mot joie. Il s'agit en l'occurrence d'une « note », d'une sorte de poème en prose dont Jaccottet a le secret - mais il a écrit davantage de poèmes de facture plus classique.
« Je me souviens qu’un été récent, alors que je marchais une fois de plus dans la campagne, le mot joie, comme traverse parfois le ciel un oiseau que l’on n’attendait pas et que l’on n’identifie pas aussitôt, m’est passé par l’esprit et m’a donné lui aussi, de l'étonnement. »
Je vous le livre ci-dessous in extenso. Histoire de vous donner envie de faire comme moi cette année : prendre un peu de Jaccottet chaque jour. Cela nous fera un bien fou. L.M.
Je recommande par ailleurs, parmi les sept ou huit recueils déjà parus en format de poche (Poésie/Gallimard), particulièrement celui-ci, car il s'agit de l'anthologie personnelle de l'oeuvre de l'auteur : L'encre serait de l'ombre.