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Chasse-spleen


podcast

Gimme Shelter, by Patti Smith

Il y a des chasse-spleen, comme çà, qui se lisent et ne se boivent pas, quoique la lecture... J'ai eu Cioran, longtemps, pour vitamine C. Il vivifiait la noirceur (- + - = + !). L'homéopathie agissait comme un onguent. Les Pensées de Flaubert et le Journal de Jules Renard ont ce pouvoir voisin de la douleur, de diffuser du bonheur comme du parfum à l'intérieur de soi. Ce sont des piqûres sur nos fesses d'enfant : l'appréhension, la frousse, puis l'étonnement du même-pas-mal. Enfin, le soupir de soulagement, parfois un hoquet d'émotion et des yeux enlarmés qui sourient large. Une sorte de fading...

Great Gustave :

"Sans cesse l'antithèse se dresse devant mes yeux. Je n'ai jamais vu un enfant sans penser qu'il deviendrait vieillard, un berceau sans songer à une tombe. La contemplation d'une femme nue me fait rêver à son squelette. C'est ce qui fait que les spectacles joyeux me rendent triste et que les spectacles tristes m'affectent peu. Je pleure trop en dedans pour verser des larmes au dehors; une lecture m'émeut plus qu'un malheur réel."

"Quand une fois on a baisé un cadavre au front, il vous en reste toujours sur les lèvres quelque chose, une amertume infinie, un arrière-goût de néant que rien n'efface."

"Le seul moyen de supporter l'existence, c'est de s'étourdir dans la littérature comme dans une orgie perpétuelle. Le vin de l'art cause une longue ivresse, et il est inépuisable. C'est de penser à soi qui rend malheureux."

 

Commentaires

  • oui, le pathos smooth du Patti Smith fait un bel oratorio de chasse spleen...Marianne Faithfull ( sa bio est à lire...juste d'apprendre qu'elle avait Sacher Masoch dans sa parentèle...) aussi...surtout...

  • Le journal de Renard est un bijou d'une modernité à ne pas croire...perso avec Cioran...ou chaque matin un peu de Paul Celan sur le nuage de laid de cette époque empaquetée dans les brumes opaques de la satiété du pestacle...ou une ou deux nouvelle-haikus piochées dans "Tokyo- Montana- Express" ( de l'immense Brautigan, la première phrase de "mémoires sauvées du vent"...si de lui vous ne deviez lire que ça...déjà) que je viens de retrouver à la libraire hi-tech de Paris alors désolé mais faut que j'y aille et toc

  • Chasse-spleen et Flaubert… ça c'est du luxe.

  • => Benoît : je n e connais pas ce Brautigan-là. J'y remédierai. Quant à Celan, oui : c'est très grand.
    =>Ficelle : et si le luxe c'était l'espace littéraire?.. (et bon anniversaire -avec retard. Nous sommes nés tous les deux un 7 novembre).

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