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La révolution sera poétique ou ne sera pas

Capture d’écran 2016-05-28 à 11.32.10.pngJe fais souvent ce rêve étrange et pénétrant... D'un monde gouverné par la poésie, d'un système dans lequel le mot politique serait toujours remplacé par le mot poétique, où la poésie serait la règle douce et désirée. Je me répète souvent (ici encore, il y a quelques semaines, et ce depuis qu'un jour de juillet 1977, je découvris sa parole), le mot de Hölderlin (photo) : A quoi bon des poètes en un temps de manque? (Wozu dichter in dürftiger zeit?), persuadé qu'ils ne sont jamais aussi nécessaires qu'en temps de crise, de guerre, de marasme social, de doute sociétal. Quand les mythologies s'effondrent, c'est dans la poésie que trouve refuge le divin, écrivait Saint-John Perse. Baudelaire : Il n'y a de grand parmi les hommes que le poète. Hölderlin, encore, répétait que c'est poétiquement que l'homme habite - ou doit habiter -, le monde. Voilà la parole vraie. S'efforcer naturellement (osons l'oxymore) de voir la beauté sous la peau des choses, de même que nous dev(ri)ons toujours frotter et limer notre cervelle à celle d'autrui, disait Montaigne à propos des voyages (en précurseur de l'ethnologie débarrassée de tout ethnocentrisme). Faire de la poésie un mode de vie, un état d'être au monde de chaque instant. Regarder, ressentir, penser, respirer, aimer, rire, parler poésie. Perse, à nouveau (*) : La poésie est action, elle est passion, elle est puissance (...) L'amour est son foyer, l'insoumission sa loi, et son lieu est partout, dans l'anticipation. A chacun sa foi. Croire en cela ne procure aucune espérance en un quelconque au-delà, mais forge et renforce notre pas sur la terre ferme, pensant, avec Eugenio de Andrade, que la démarche crée le chemin. L.M.

(*) cité dans Habiter poétiquement le monde, anthologie manifeste présentée par Frédéric Brun, éd. Poesis - un livre pas encore vu/lu, évoqué par Le Figaro littéraire d'hier, et d'où je tire ces deux citations de Perse.

ALLIANCES : 

Capture d’écran 2016-05-28 à 15.16.34.pngEcouter :  Cigarettes after sex / Affection (cliquez).

 


Capture d’écran 2016-05-28 à 15.15.42.pngBoire
:
le champagne de Barfontarc, un brut blanc de noirs de la Côte des Bar 100% pinot noir, donc. C'est miellé, abricoté, framboisé, crémeux, pulpeux, délicatement vivifié par une acidité gentiment surprenante en bouche. Finale exotique (15€ le prix du plaisir, à fiancer -manger!- avec un dos de cabillaud très épais, juteux, à peine pris au four par le haut).

 

Commentaires

  • Que cette lecture fait du bien...
    Par les temps qui courent, une crise qui s'installe, un dialogue rompu, quoi de plus simple et de plus sincère que la poésie pour comprendre ce monde que nous façonnons tous...
    Merci

  • "Tout est là, à l'exception bien sur de ce qui manque", aurait dit Richard Brautigan, cher Léon...et oui embrassons " la vie gaie" chère à Holderlin...

  • Ton cher Brautigan!.. Merci, Benoît.
    J'ai fait mienne la formule suivante : Et si je n'avais pas besoin de ce qui me manque...

  • La sagesse, Léon...La sagesse...

  • aurai-je une dent contre elle, tout contre, tout contre...

  • Accommoder le noroît d'y per rions aux vents de Perse à ceux plus solaires couchants de de Andrade menace le boréal de nos aurores ; le souffle de comme "Ailleurs" dont on retapisse les murs de son chez soi "... cheminant sans gêner le jour, sans divulguer la nuit" (Char) prend plein chant chez M. Cossem "... là où la trace de l'homme encore s'éclaire et où l'on rêve ..." qu'à finir par perdre haleine "... le corps se perdant face aux jours" à vouloir ranimer Alvaro de Campos .

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