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La banalité du mal, again...

NE PERDONS JAMAIS DE VUE LE CONCEPT DE "BANALITÉ DU MAL", CHER À HANNAH ARENDT
Choqué, interloqué, dégoûté, les mots me manquent. Moi, journaliste, je suis proprement indigné par Libération, quotidien devenu une sorte de suppôt voilé, et pleutre, d'une certaine forme d'antiracisme bon teint qui flirte sans le savoir (?), à coup de complaisance (mais la mode est à cette complaisance-là, lâche, hypocrite, intéressée : voir nos dirigeants et l'Arabie Saoudite, le Qatar...), avec un islamisme certain. Ce, avec des Unes bobos et choquantes à vomir, comme celle qui fut consacrée, le 19 novembre dernier, souvenez-vous, à Abdelhamid Abaaoud, "le visage de la terreur", souriant, narquois, starisé comme un Che, d'une provocation, et donc d'une violence inouïes, tandis qu'un massacre venait de faire 130 victimes : de quoi susciter des vocations de martyrs auto-proclamés par dizaines. Et là, ce 4 janvier, c’est le comble de l'abjection gluante, et tellement révoltante qu'on se demande comment une telle Collaboration est possible, sans réaction massive : le portrait hagiographique et très anti professionnel, aussi journalistique que Galabru est vivant, de l'immonde Tariq Ramadan, présenté comme « le Georges Clooney des musulmans », comme un mec soft et cool, séducteur et lettré, genre lecteur de Libé quoi, tu vois, coco... Me révolte. Libé, ou ce qu’il en reste, est devenu un organe vivotant d’une gauche extrême à la Clémentine Autin, veule et anticitoyenne, autoritaire et aveugle. A trois jours d’un funeste anniversaire - celui de la tuerie de Charlie Hebdo (sans parler de celle de l’Hyper Cacher, via l’assassinat d’une agent de police), voilà ce qu’un quotidien à prétention nationale, mais d’envergure infra-locale, car limitée à quelques quartiers de la capitale depuis ses origines, et ce, malgré son ambition originelle, propose à ses derniers lecteurs. Un papier creux, style mode, tendance, fashion, sur un idéologue nuisible. Libé ou l’art de transformer le réel, lorsqu’il est grave, en collection d'icônes futiles. Libé ou le travestissement du Malin, Libé ou la banalisation du mal... C’est à pleurer, eu égard - et par surcroît -, au manque de force, accru, de la presse quotidienne nationale française aujourd’hui. L’acte citoyen, demain, c'est de ne plus acheter ce journal-là, que nous avons pourtant aimé lire, des années durant.

 
 
 

Commentaires

  • Hello Léon ! Là tu envoies du bois ! Tu as raison ! Moi, ça fait déjà un bout de temps que je n'achète plus ce quotidien décoté ! Et comme je suis en train de lire le Système totalitaire, la boucle est refermée ! Belle année et mort aux cons !

  • Pfiou...Libé...j'avoue ne plus le parcourir qu'au café et encore...Lu, ou plutôt entrelu, ce portrait hier et c'était vraiment à la sauvette et il y avait déjà que le café qui n'était déjà pas très serré ( je passe là-dessus, parce que...) devint tout soudain atrocement amer. J'ai été un lecteur-abonné-assidu-assez admiratif de cette manière- de ce " style" ( je mets trois guillemets) écrit-parlé au service d'un traitement de l'actu, à l'époque fouillé- sérieux et, oui, bien sur, on pouvait ne pas partager les partis pris du quotidien, sauf qu'il y avait cette fameuse manière...et voilà, ça aussi, c'est bel et bien terminé et ça fait longtemps...Mais je ne vais pas sombrer dans le pessimisme ambiant, les théories déclinistes, tout ça. Ah non. Je vais m'activer en cuisine. Parmentier à l'épaule d'agneau. Oh et une pincée de Flannery O' Connor, épicétou...Meilleurs vœux et tout le meilleur cher Léon.

  • Les amis, nous sommes d'accord, et notre désappointement est à la hauteur de ce vertige abyssal, de cet aveuglement quasiment inexplicable. Inquiétant, à tout le moins.

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