SYDR
Alain Dutournier est un magicien. A Sydr, son 4è restaurant parisien (rue de Tilsitt), la pipérade froide, oeuf poché et gaspacho vous explose au cerveau. D'emblée. Puis ça repart avec le Tataki de thon, caviar d'artichaut et moutarde aux petits pois. Le tartare (dans le contre-filet du boeuf) au couteau, copeaux de foie gras et asperges vertes y va avé alegria. L'ambiance rugby de cet espace (ouvert pour la Coupe du Monde et qui compte Philippe Sella pour associé), mériterait d'être chauffée à coup de monde et de chants (basques) peut-être (le soir). J'y ai surtout aimé (j'ai beaucoup goûté à tout) : le melon et les gambas satay-coco (jolies fiançailles), le rouget (épais, iodé et ferme) et son corail d'oursins (énorme!) avec l'émulsion (pas mode This du tout) d'olives noires, le canelloni de crabe (grave!) à la coriandre, la canette (au goût puissant) de Challans au foie gras en croûte, et le macaron au thé vert. Un vin de Faugères là-dessus le fit.
Et même si ça vous embête -je m'en fiche-, la semaine avant, j'avais testé la carte d'automne du Carré des Feuillants (rue de Castiglione), la maison-mère d'Alain Dutournier : eh bé, d'abord il faut préciser qu'à vil prix, on retrouve des plats du Carré à Sydr!.. Et qu'en plus, au Carré, le pâté en croûte de foie de lotte homardine est à tomber, mais que pour ne pas succomber, le cèpe mariné, son chapeau poêlé et son pied en petit pâté chaud vous remet en selle, que la caille des près béarnais truffée en cocotte forestière vous réconcilie avec le monde qui part en quenouille, à cause que "pour suivre", le gros vacherin, ses grosses framboises, sa meringue et sa crème fermière pure, vous envoient valser là-bas : où se dissimulent les havanes; pour le café -té!
Envie de citer Alain Dutournier, à propos de la tauromachie : "Mon attachement à la corrida est lié à l'harmonisation des contrastes dans un combat souvent imprévisible, voué au départ à la fureur et au sang. Dans le silence de l'arène, l'arrivée d'un toro mythique fort de noblesse et d'alegria suscite chez moi émotion et aussi contemplation. J'aime l'artiste inspiré dépassant sa peur, offrant son corps, s'abandonnant dans la lenteur, canalisant avec respect la violence de son partenaire au travers de la pureté et de l'intelligence du geste. Non, la corrida n'est pas un spectacle! Elle doit rester une épreuve majeure pour l'humain afin de protéger le toro de combat dans son mystère issu de la nuit des temps."
Commentaires
As -tu entendu parler du dernier taureau de la saison , grâcié à Dax?
ambiance rugby; ambiance rugby ce n'est pas non plus une de ces sydreries de Fontarrabie ou bien...non, il parait que ça vaut l'arrêt...buffet
Tu penses! J'aurais du y Etre ä Dax en +. J'en parlerai bientõt de cet indulto contestable... Mais la faena de Perera, visible sur YouTube, fut quand même un moment de grãce.
indulto peut-être contestable mais il paraît que c'était du délire sur les gradins...je cherche sur you tube...et je reviens
http://www.dailymotion.com/video/x6oxv8_dax-7-sept-2008-miguel-angel-perera
voici le lien pour voir l'indulto, Leo Nemo.
merci;il ya une autre vidéo où on le voit ramené aux corrales par les cabestros;sais-tu que je vais aux arènes depuis l'âge de 7 ans ,un peu moins depuis que je vis à Nice...Mais tous les ans à la Madeleine...Sinon, j'essaie d'être torero, en toutes circonstances, le toro c'est le réel...Suerte, Léon...
Comme je comprends, de l'intérieur, ton expression "j'essaie d'être torero en toutes circonstances"!.. C'est en effet un état d'être au monde, une attitude. Un tout, un rond.
Mais ne comprénez-vous pas à quel point c'est totalement incroyable ce que vous écrivez? Vous parlez de la mise à mort impitoyable d'un animal! Qui n'est là que pour celà: mourir. Et vous, vous vous extasiez devant un geste d'homme, du torrero, en ignorant totalement les souffrances de la bête! Mais quels sortes de barbares morbides êtes-vous?
Il est temps de mettre un terme à ces coutumes ancestrales, et j'invite tous les viviteurs de ce blog à signer la pétition anti corrida et à vous engager pour protéger les animaux des souffrances infligées par les hommes.
Allez sur ce site:
http://www.petition-anticorrida.com/index.php
Merci d'avance Léon, de respecter la libre expression de chacun et de ne pas effacer ce commentaire. J'ai beaucoup d'admiration pour toi, mais sur ce sujet, je ne pourrai jamais comprendre quel raisonnement archaique t'anime.
N'aies aucune crainte, "L'inconnu du bataillon", je n'ai pas l'âme d'un censeur.
Ce n'est pas le lieu pour ouvrir un débat sur la mort, l'art, la tauromachie en général. Je me contenterai ici de respecter absolument tout point de vue sur un sujet, qui, d'ancestral, a surtout la propension à opposer radicalement ceux qui sont pour à ceux qui sont contre... Sans que cela gêne leurs relations et leur rapports sur tout autre sujet de la vie. ¡Un abrazo fuerte para todos! (Johé...)
Addendum pour L'inconnou dou Batailloum : la corrida, le toro, la faena, évoqués ici ont eu ceci d'exceptionnel, qu'il s'est agi d'un "indulto", soit de la grâce (rare!) d'un toro tellement brave, noble, magnifique, que le public réclame qu'il retourne définitivement au campo voir les vaches de plus près (enfin!), en faisant une pétition à tout casser. C'est un peu le Graal de l'aficionado : on rêve tous d'assister à un indulto... Et parfois, nous ratons les occasions. Ma! Chi lo sa ante?
De toutes façons je suis aussi toro http://www.dailymotion.com/relevance/search/nougaro/video/xox34_claude-nougaro-un-petit-taureau_music