Maisons Sud-Ouest
A lire dans le dernier n° de Maisons Sud-Ouest.
Dubern à Pouillon (40)
PAS DE VENT, RESPECT ET LIBERTÉ
Emmanuel Martin, à Gujan-Mestras (33)
DU CHASSE-SPLEEN AU CHASSE-MARÉE
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A lire dans le dernier n° de Maisons Sud-Ouest.
Dubern à Pouillon (40)
PAS DE VENT, RESPECT ET LIBERTÉ
Emmanuel Martin, à Gujan-Mestras (33)
DU CHASSE-SPLEEN AU CHASSE-MARÉE
Voir, colonne de gauche, la revue de presse de ce livre.
4 de couverture :
« Je compte Bayonne comme point d’ancrage et la plage de La Chambre d’Amour pour épicentre. Autour, jusqu’à Bordeaux au nord, Saint-Sébastien et Pampelune au sud, Toulouse à l’est, j’ai ménagé des repaires.
En partant à la rencontre d’un pays dont je me suis épris de bonne heure, j’ai sillonné avec appétit, routes, villages et sentiers envahis de ronces.
Mes camarades de surf ont perdu leurs mèches blondes. Je les retrouve chaque été aux Fêtes de Bayonne et de Pampelune. Nous sommes saisis de crampes lorsque nous tentons de suivre nos fils sur les vagues.
Dans mon Sud-Ouest, je cherche la tranquillité de l’âme, le repos du corps vivifié, la stimulation de la parole, le courage du regard. Le Sud-Ouest est peuplé de femmes et d’hommes jamais blasés de leur enviable quotidien. Ils s’émerveillent sans forfanterie du plaisir d’exister. Mes frères de joie vivent selon l’humeur des éléments : l’océan, les caprices du climat, le vent du sud qui monte les esprits comme du lait. Ici, on s’ouvre à l’autre sans se mentir. »
Léon Mazzella, journaliste et écrivain, a notamment publié Les Bonheurs de l’aube et Flamenca aux éditions de La Table Ronde.
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Philosophie intime du Sud-Ouest, Editions des Equateurs, 128 pages, 14€. En vente partout vers la fin du mois de juin.
"Martine a épousé la baie. Catalane de Perpignan, elle a récemment posé son sac au Grand-Hôtel, dont elle supervise le spa, après avoir passé plusieurs années en Sardaigne et n’envisage plus de reprendre la route des spas prestigieux du monde, sauf peut-être pour Bali, « mais dans longtemps », car sa fille y vit. Martine se baigne chaque jour dans cet océan maté par des brise-lames et des seuils de garantie qui en ont fait une maquette de Méditerranée au pays du surf.
Les Luziens d’adoption possèdent la distance nécessaire au regard juste et à l’amour choisi –comme on le dit de l’immigration, qu’aucun natif ni aucun touriste ne porteront jamais. Ils partagent avec les voyageurs, ces passagers clandestins de l’émotion, la faculté d’immersion en délicatesse. Par mimétisme animal, l’étranger aborde la baie de Saint-Jean-de-Luz ou celle d’Along, muni d’un savoir se confondre. Il n’impose ni ne prélève, cueille selon ses besoins. (Ainsi les Blondes d’Aquitaine sont bien gardées). Le nouveau Luzien épouse sans dot. L’air de ne pas y toucher. D’ailleurs s’il touche l’autre, c’est avec le viatique de sa liberté. Sa carte de visite n’est pas un bristol. C’est une poignée de main en arrivant, l’offrande du récit d’un parcours, le brouillon de sa carte du Tendre en partant.
Martine Briu, donc. Orfèvre en aménagement et gestion d’un spa à partir d’un credo double : le sens du goût et celui du plaisir de l’autre. Cela passe par l’étude personnalisée de chaque client. Elle tutoie déjà Saint-Jean, qui, d’emblée, le lui rend bien.
Myriam vient de Brest. Encyclopédie gracieuse de l’histoire luzienne, elle raconte mieux qu’un Basque –désolé, l’architecture des maisons d’armateurs, la pêche à la baleine, le mariage de Louis XIV, les Kaskarots, Agotak (cagots), Bohémiens et autres proscrits refoulés dans les faubourgs, à Ciboure, ou la lutte des hommes de Napoléon contre les éléments naturels. Antienne : le Parisien est celui qui connaît le moins bien le Louvre. Il en va des musées comme des baies. Celle de Saint-Jean a l’accent de celle de « San Seba » et de celle de Naples. Rhune, Monte Igueldo, Vésuve ont partie liée. Montagnes douces –volcanique la dernière, elles embrassent concha et baies dans un quotidien sans vagues, d’un mouvement curviligne, que seul le second baiser de Maman Proust réclamé par le petit Marcel peut égaler en soulagement. (...)
Myriam Touati rappelle que de nombreux pêcheurs Bretons vinrent à Saint-Jean dans les années 1914. Leurs femmes travaillaient aux conserveries (la dernière a fermé en 1996). Ceci justifie d’une certaine manière la présence, jugée insolite par d’aucuns, d’une boutique à l’enseigne de La Belle-Iloise, sardines en boîte de qualité, dans la rue Gambetta, artère truffée de boutiques de produits basques. À Saint-Jean-de-Luz, on est Adam ou Pariès, c’est-à-dire macaron ou mouchou. Bar Le Suisse ou bar de La Baleine. J’ai un faible pour le second, planqué en retrait de la place Louis XIV. La Baleine, à la naissance de la rue éponyme, est ma querencia luzienne. Je m’y sens bécasse retrouvant sa remise de novembre, hirondelle de retour au nid sous cette poutre et aucune autre. J’aime le côté « pité » du bar, à l’affût, derrière les touristes aux terrasses des bars de la Marine et Majestic. J’aime son unique platane béquillé à la façon d’une toile de Dali et dont les racines soulèvent le goudron. J’y vois une expression dérivée de la force basque." ©L.M.
Extraits. La suite, l'ensemble, dans le dernier n° de Pays Basque Magazine, pages 102 à 114.
http://www.dailymotion.com/related/x2rne7_sagan-le-feu-follet_creation/video/x2kj8s_le-feu-follet-vs-coil?from=rss
Pour ceux qui aiment revoir le film de Louis Malle adapté du texte fulgurant de Drieu, voici des plans superbes sur un Maurice Ronet bouleversant jusqu'au cut final d'un film immense. La musique, étrange, ne colle pas, elle adhère seulement à l'image, aux regards, au ralenti. Non?..
http://leblog.20six.fr/
Une autocritique du blogger drôle, salutaire, ou la blogmania mise à nu (le livre aussi est assez réussi).
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Philosophie intime du Sud-Ouest.pdf
La morale du Sud-Ouest.pdfNote spéciale autopromo...
...En voici une, cueillie dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs :
Quand on aime, l'amour est trop grand pour pouvoir être contenu tout entier en nous; il irradie vers la personne aimée, rencontre en elle une surface qui l'arrête, le force à revenir vers son point de départ, et c'est ce choc en retour de notre propre tendresse que nous appelons les sentiments de l'autre et qui nous charme plus qu'à l'aller, parce que nous ne reconnaissons pas qu'elle vient de nous.
...Alors qu'en réalité -ou plutôt dans une scène décrite avec humour par Roger Nimier, dans son roman Les Epées : "je" dîne en tête-à-tête avec elle (et l'amour que je lui porte), lorsque soudain, je sens quelque chose... je me crois aimé, je vérifie... et ce n'est que le pied de la table qui touche ma chaussure.
Mais bon. (Tant de mains pour transformer le monde et si peu de regards pour le contempler. Julien Gracq).
« Le petit homme », comme le surnommait Bala (Pierre Albaladejo) au cours de cette soirée qu’il anima avec Zocato, était venu, avec son sourire, la bonté de son regard, l’humilité de ses silences, sa femme ; son père. Vêtu d’un beau costume sans lumières, Cesar Rincon était à Paris, avant-hier soir, pour une soirée privée (et surprise) donnée et concoctée en son honneur.
J'imagine un peu ce que serait ma journée, si maman, qui était au lycée à Oran, dans la même classe qu'un jeune duduche dégingandé, disait-elle, nommé Yves Saint-Laurent, avait préféré cet homme à mon père!..
Plus sérieusement, et pour répondre aux pieds en éventail d'une Angélique rechargée par son week-end, voici, non pas une réflexion philosophique, mais une phrase de Proust, extraite du Côté de Guermantes. Pour la beauté :
"...mes regards se sentirent croisés par l'incandescence volontaire et les feux des yeux de la princesse, laquelle les avait fait entrer à son insu en conflagration rien qu'en les bougeant pour chercher à voir à qui sa cousine venait de dire bonjour, et celle-ci, qui m'avait reconnu, fit pleuvoir sur moi l'averse étincelante et céleste de son sourire".