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Principessa

J'imagine un peu ce que serait ma journée, si maman, qui était au lycée à Oran, dans la même classe qu'un jeune duduche dégingandé, disait-elle, nommé Yves Saint-Laurent, avait préféré cet homme à mon père!..

Plus sérieusement, et pour répondre aux pieds en éventail d'une Angélique rechargée par son week-end, voici, non pas une réflexion philosophique, mais une phrase de Proust, extraite du Côté de Guermantes. Pour la beauté :

"...mes regards se sentirent croisés par l'incandescence volontaire et les feux des yeux de la princesse, laquelle les avait fait entrer à son insu en conflagration rien qu'en les bougeant pour chercher à voir à qui sa cousine venait de dire bonjour, et celle-ci, qui m'avait reconnu, fit pleuvoir sur moi l'averse étincelante et céleste de son sourire". 

Commentaires

  • Effectivement, somptueux, de toute beauté cet extrait. Merci de ce partage. L'intensité dans l'opposition (feu/eau) est extraordinaire (incandescence/feux/ étincelle; pleuvoir/averse) pour transcrire la profondeur de l'émotion, du sentiment suscité.

  • je relis et je relis et les mots se réponde en une pluie d'étincelle , feux d'artifice sauf que je ne suis pas sur pour l'artifice , ça enlèverait quelque chose ,
    c'est plutot une construction verbale hallucinante , presque surréaliste !

  • mince , deux commentaires seulement ! faut que je fasse remonter la moyenne !

  • Surréaliste, je vous l'accorde. On est dans un autre siecle ou la Femme joue volontairement de ce qu'elle possède en elle. Et l'Homme le sait et dit son état de ravissement.
    Nos générations donneront elles de nouveau des echanges joueurs avec ce qui leur appartient vraiment, intimement, et non avec ce qu'elles construisent dans leur personnage societaire ? Serons nous de nouveau touché par un regard, un sourire, une larme, l'énergie d'un autre ? Sans mot, sans image. Nous laisserons nous aller à l'émotion, quitte à ce qu'il n'y ait plus rien de raisonnable (Angélique, vous avez raison, c'est fou ces oppositions), juste la vérité du sentiment de l'Homme et de la Femme. Demain peut être.

  • N'ayez crainte, Proust n'est pas mort et ce qu'il saisit, décrit, affleure constamment en nous.
    Il suffit d'une esquisse de regard, en effet, pour qu'un imperceptible frisson, ce tremblement du coeur, cette soudaine chaleur au ventre réapparaissent.
    Il ne faut pas désespérer la nature humaine.
    Ce bonheur-là est au coin de la rue et du temps, qui surprendra chacun de nous.

  • "Serons nous de nouveau touché par un regard, un sourire, une larme, l'énergie d'un autre ?..."

    Pour ma part j'ose y croire encore ! quand bien même nous sommes en dérive sur certaines choses dans cette société, j'y sens aussi actuellement une envie pour les nouvelles générations de revenir a des choses plus essentielles et plus simples... alors espoir ! et même sans cela, quand bien même nous portons des masques, nous sommes ce que nous sommes, des êtres humains plein d'émotions, qui même cachées ressortent tot ou tard... on ne peut changer la nature profonde des choses. On nous a donné la pensée, la parole, livrées avec leurs lots d'émotions associées. Alors un instant magique, une rencontre surprenante, un regard foudroyant, un sourire qui vous fait tomber à la renverse, vous accélère le coeur, fait trembler vos jambes, oui j'y crois pour toujours - restants rares de toute façon et c'est tant mieux mais indéniablement existants !

  • OUI, comme vos mots, Aude, Saharienne et Léon font écho en moi.
    De tout temps et jusqu'à la nuit des temps, l'homme ne peut nier l'émotion, le trouble suscité par un regard, un geste, une voix, un sourire, une démarche, un effleurement, ... L'Homme peut les fuir s'il en a peur mais il n'en demeurera pas moins que cette émotion sera vivante et omniprésente.

    Il est si bon d'être emporté par ce tourbillon mêlant émotion, désir, amour naissant...cet instant où l'Homme doit accepter de perdre le contrôle pour ressentir et vivre pleinement les émotions suscitées par l'Autre.

  • C'est fou ce qu'un bout de terrasse à Procida peut faire philosopher le Monde

  • Est-ce à dire que la douce tiédeur de certaine terrasse attitioude à Procida procèderait de la même recherche...moi qui croyait que Proust supportait mal la lumière du jour, le trop plein de soleil...

  • J'eus espéré que non

  • mais peut être pourrions nous réfléchir à celà. perdons nous notre temps lorque nous passons notre temps à le perdre? ou bien, faisons nous perdre leur temps aux autres lorsque nous perdons le notre?

  • ce genre de désert de l'inaction,dépend toujours du désir et de ses dépendances...quand ça cochonne à la direction c'est autrui qui en patouille... suffit et comme substituant une remplaçant de poncif plus offensive, en cette tambouille tambien on joue à vingt deux ou à...( pour les manchot une autre paire de Manche, ça s'auto-coopte et se vire illicoptère...) nous avancerons crânement, chauve must go on, que perdre son temps utilement, souvent une chasse à l'affût, attendre que ça arrive ( ceux qui écrivent ont appris ça. Pour le journaliste, une autre affaire, comme le papier toujours presse)et le perdre comme on a dit déjà c'est pas gagné... hep Vasco fait bon là ou tu t'es résigné à résidence...dis voir...

  • Comme si l'homme pouvait changer...
    Il y aura toujours dans la lumière ou la pénombre des yeux de soleil ou de braise pour te réanimer...
    Proust n'a fait que révéler(somptueusement) la magie d'une chose qui survient depuis la nuit des temps...

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