aimer, c'est voir l'unique en l'autre
Selon Hegel, la philosophie , "c'est le courage de la Vérité et la foi en la puissance de l'esprit". Ce qui permet, peut-être, parfois, de nous aider à vaincre les "passions tristes" dont parle Luc Ferry (dans L'Express. On le voit partout en ce moment, et cette posture de philosophe officiel, obligatoire, devient agaçante), soit : la culpabilité, les regrets, la nostalgie, l'espérance. Autant de sentiments "où se niche la peur", ajoute-t-il.
Ferry écrit aussi un truc qui me plaît bien, à propos d'un texte de Pascal sur l'amour : est-ce que je tombe amoureux parce qu'elle est comme ci ou comme ça, qu'elle a telle ou telle qualité? Non. Ce qu'on aime chez quelqu'un, ce ne sont ni ses qualités objectives ni ses particularités locales, mais sa singularité. Aimer quelqu'un, c'est pouvoir dire : "Ca, c'est bien toi." Savoir qu'il n'est pas remplaçable. La sagesse consiste à apprendre à vivre avec cette question : "Qu'est-ce que je fais de la singularité que j'aime en l'autre, sachant qu'elle est atrocement fragile?" Comment vaincre ma peur de le perdre? Ou plutôt, que faire de cette peur? Voilà une vraie question philosophique...
(illustrations : Françine Van Hove)