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la magnanimité...

medium_onfr.jpegMichel Onfray, dont je vous invite à lire le magnifique dernier opus, "La puissance d'exister. Manifeste hédoniste" (Grasset), écrit ceci, à la fin de son émouvante préface en forme d'aveu tranquille, intitulée "Autoportrait à l'enfant" :

"On devient vraiment majeur en donnant à ceux qui ont lâché les chiens contre nous sans savoir ce qu'ils faisaient le geste de paix nécessaire à une vie par-delà le ressentiment - trop coûteux en énergie gaspillée. La magnanimité est une vertu d'adulte. (...) Serein, sans haine, ignorant le mépris, loin de tout désir de vengeance, indemne de toute rancune, informé sur la formidable puissance des passions tristes, je ne veux que la culture et l'expansion de cette "puissance d'exister" -selon l'heureuse formule de Spinoza enchâssée comme un diamant dans son Ethique. Seul l'art codifié de cette "puissance d'exister" guérit des douleurs passées, présentes et à venir".

Commentaires

  • "On devient vraiment majeur en donnant à ceux qui ont lâché les chiens contre nous sans savoir ce qu'ils faisaient le geste de paix nécessaire à une vie par-delà le ressentiment - trop coûteux en énergie gaspillée. La magnanimité est une vertu d'adulte."
    Certes. Mais la douleur n'est ni majeure ni mineure, la douleur n'a pas d'âge. C'est pourtant bien elle qui lâche les chiens.
    Ne serait-ce pas un peu trop facile de se poser en adulte magnanime ? Et si être adulte c'était essayer de comprendre qui souffre en face, au lieu de l'infantiliser ?
    Je suis très souvent d'accord avec michel onfray, mais là, non.

  • Chère Perrine (je connais une seule Perrine, est-ce vous? est-ce, donc, toi?) : Onfray évoque quatre années terribles de son enfance -de 10 à 14 ans-, passées dans un orphelinat où ses ... parents l'ont jeté. Il y vécut l'horreur, les sévices, la violence incommensurable des pères salésiens... Il n'en retire aucune haine à l'égard de sa mère (qui fut à l'origine de ce geste). Cela s'appelle peut-être la sagesse. Je ne sais pas. Mais cette précision mérite de relire l'extrait que je cite à la lumière d'un éclairage singulier. reste que, c'est vrai : la douleur n'a pas d'âge...

  • je parlais d'une manière plus générale d'une époque où l'on a tendance à considérer que la violence d'en face est l'ennemie sans chercher à la comprendre.

  • alors là, au-delà d'Onfray et du temps, je crois ferme que la violence (forcément d'en face) est l'ennemi que l'on ne cherche pas à comprendre, depuis l'aube de l'humanité, depuis le silex planté au hasard jusqu'au scud lancé... plus ou moins au hasard. Et il en va de même pour les mots, lesquels peuvent faire aussi mal que des actes, c'est bien connu (sans même en générer).

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