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le hasard n'existe pas

  • les 4 de couv., décidément

    Je tombe par hasard (s'il existe, mais je ne l'ai jamais pensé) sur celle-ci et je reste en arrêt comme un setter devant une bécasse.

    Le livre? "59 préludes à l'évidence", d'Arnaud Oseredczuk (Gallimard). Connais pas. 

    La voici :

    "Son grain de beauté noir, elle sait bien. Et ma main droite pour sceller son sommeil, bien calée sous son sein gauche. Et le matin, cette très grande paix sans conquête ni victoire, ineffaçable comme tout ce bleu carillonnant contre le ciel de Vaugirard, comme dans ses cheveux ruisselants le parfum de l'évidence." 

    J'en reste là, incapable de bouger, les yeux fixés sur ce court extrait, qui me renvoie au bonheur enfui, à la mort, au goût si amer de ce que nous n'avons pas su retenir dans notre trop courte vie jalonnée de si peu de bonheurs, au fond. Trop secoué, les larmes montent en moi du fond du néant. Je lirai ce livre demain. Pas avant. Peux pas...

    Si je fais part, ici, de cette émotion (qui m'a littéralement étreint ce matin) c'est parce qu'elle est capable de toucher chacun de nous.

    Que peut la littérature? Ca, justement. Et c'est bien assez. Je l'en remercie chaque jour, pour cela qu'elle (me) donne... 

    La littérature, c'est l'Universel moins les murs (je renverse l'une de mes phrases fétiches, que nous devons à Miguel Torga : "L'Universel, c'est le local moins les murs" et que je me plais à citer souvent). L'émotion c'est la littérature moins les murmures, l'Universel c'est la littérature sans les larmes; etc.