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  • Coquetaile alternatif

    Art-If-Ice. Même si le nom de cette cuvée est mal trouvé, et évoque une enseigneCapture d’écran 2021-07-19 à 10.37.08.png de coiffeur tentant de surfer sur le mot tif à l'aide d'un mauvais jeu de mots, le résultat est intéressant : Il s'agit d'un champagne (29€) de la Maison Charpentier (évoquée ici il y a peu), composé pour moitié de pinot meunier, de 32% de pinot noir et le reste en chardonnay, dégorgé en novembre dernier. La proposition est originale : verser environ 15 cl de cet effervescent (dosage demi-sec), ajouter un quartier de citron vert et un glaçon. C'est bluffant, délicieusement rafraîchissant, et cela change du Spritz à l'Apérol, à base - au choix : de crémant de Bordeaux, de Prosecco ou bien d'un champagne modeste.

    Idéal avec du saumon Capture d’écran 2021-07-19 à 11.17.03.pngcru juste mariné dans un généreux trait d'huile d'olive de grande qualitéFruité Vert Intense, signée Les Terres de Provence, du château Calissanne (8,90€ le mignon flacon de 25 cl). Jolies notes d'artichaut cru, de foin et de chlorophylle.

    Camus (mais non, pas Albert !..) propose un coffret (69€) amusant contenant une bouteille de cognac Île de Ré Fine Island (issu de raisins cultivés sur l'île même), une autre d'Amaretto Adriatico (liqueur d'amandes italiennes), un verre et une cuillère à cocktail. Versez le cognac et l'amaretto à part égale, ajoutez un ou deux glaçons, remuez, et le cocktail French Connection est prêt. À déguster avec des fèves de tonka préalablement sautées dans une poêle sèche.

    Capture d’écran 2021-07-19 à 10.34.56.png

    Alliances littéraires : L'édition limitée en folio classique des Fleurs maladives deCapture d’écran 2021-07-19 à 10.58.13.png l'inoxydable Charles Baudelaire, illustrée de photos délicates signées Matthieu Trautmann.

    Le subtil Petit éloge de la gourmandise, de Nicolas d'Estienne d'Orves (François Bourin).

    Les poèmes profondément simples de la méconnue bulgare Aksinia Mihaylova, Ciel à perdre, suivi de Le Jardin des hommes (Poésie/Gallimard).

    Et, enfin, l'extraordinaire Poème de l'olive, de Jean Giono (folio). L.M.

    Capture d’écran 2021-07-19 à 10.58.58.pngCapture d’écran 2021-07-19 à 10.59.48.pngCapture d’écran 2021-07-19 à 11.19.45.png

     

     

     

     

     


  • Du côté de chez Proust

    Les proustiens sont à la fête. Qu'on en juge : les Soixante-Quinze Feuillets, la mythique genèse de la Recherche du temps perdu, sont enfin parus avec un appareil critique de haut niveau, signé Nathalie Mauriac Dyer (augmenté d'une préface du spécialiste Jean-Yves Tadié), et un mythe s'est effondré. Celui de la madeleine. Le bruit courait depuis quelques années. Le secret de Polichinelle est apparu au grand jour : la madeleine n'était qu'une biscotte dans l'une des versions du fameux passage de Du côté de chez Swann (le vol.I de La Recherche). Pire, dans la version originelle, Proust avoue qu'il s'agit de pain grillé !.. À noter, dans cette somme d'inédits, et cela est bien plus savoureux, les différentes versions du passage non moins célèbre du baiser demandé à maman. Chacune apporte son touchant, sa note sensible distincte (Gallimard). 

    Un Cahier de L'Herne consacré à Proust (nous pensions qu'il avait eu droit à cette sorte de consécration depuis belle lurette, mais non), rassemble - outre quelques inédits, notamment des lettres diverses sans grand intérêt -, 300 pages d'exégèse, par une pléiade de critiques et d'écrivains, de Pierre Assouline à Michel Schneider, en passant par Antoine Compagnon, Pierre Bergounioux ou Michel Crépu. Le plus intéressant à nos yeux est l'entretien avec Céleste Albaret (conduit par Joël-Marie Fauquet). La fameuse confidente, la gouvernante qui ne quitta pas un instant Marcel durant les huit dernières années - capitales, pour l'écriture -, de son existence, celle que Proust nomme Françoise dans La Recherche livre son témoignage précieux, éclairant, humble ; essentiel. 

    D'ailleurs, les souvenirs de Céleste Albaret (qui furent recueillis par Georges Belmont) sont parus en livre chez Robert Laffont, et la collection de CD de Gallimard (écoutez lire,  deux CD lus par Lara Suyeux) les proposent ici : Monsieur Proust est un régal à écouter au coucher du soleil, par un soir de cet été...

    Enfin, folio reprend Le Mystérieux Correspondant et autres nouvelles retrouvées (neuf en tout, de jeunesse), paru il y a deux ans chez de Fallois (*). L'homosexualité - thème récurrent de ces textes - justifia sans doute qu'elles demeurent si longtemps secrètes. Textuellement, cela ne vaut pas l'écriture mûre de La Recherche. Prenons cet ouvrage comme un document, une pierre de plus de la cathédrale Proust. L.M.

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    (*) C'est à feu Bernard de Fallois que nous devons également l'exhumation des Soixante-Quinze Feuillets.

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