Clémentine
Cette splendide eau de vie de clémentine corse bio, c’est du pur fruit que l’on « mange » tandis que nous la humons longuement, puis la dégustons lentement, au goutte à goutte, et c’est aussi comme un panier de clémentines chaudement cueillies que l’on a respirées sur l’arbre, juste avant d'en éplucher quelques unes. C’est magique. La distillation est décidément une alchimie. C'est l’art de déstructurer (à leur arrivée, les fruits sont découpés à la main et mis à macérer), dans le respect absolu de la matrice, le produit « mère ». Ce que Martine Brana réussit à faire, avec ce nouvel opus - ajouté à la gamme prestigieuse de la distillerie Etienne Brana, dont elle est la talentueuse héritière. Voici la quintessence du fruit, une sublimation par la transparence éloquente de l’alcool. Bonus esthétique et séduisant, le flacon est d’un chic redoutable. Aussi troublant que ceux que l'on aperçoit encore, dans certaines pharmacies anciennes, sur l’étagère tout là-haut. Aussi fascinant qu’un élixir de longue vie embarqué par quelque grand marin explorateur du XVIII ème siècle, et que l’on dit capable d’affronter, en pensée - en pensée seulement-, les 40 èmes rugissants, le scorbut, la dysenterie, les Indiens et toutes les tempêtes de l’âme. Et du coeur aussi…
Donc, cette Clémentine. Qui résonne dans ma mémoire familiale… Car, ce fruit fut inventé dans le verger de mon grand-père, au domaine Pont-Albin, sur la petite commune de Misserghin, située sur les hauteurs d'Oran. Une modeste orangeraie (avec des biagaradiers) qui devint le terrain de jeu expérimental du Frère Clément (Clément Rodier, 1839-1904), religieux spiritain. Le bien nommé était davantage attiré par la perspective d'effectuer des greffes dans le verger providentiel, que par l'orphelinat voisin dont il avait la charge... Il créera ainsi la mandarinette, rebaptisée plus tard clémentine, réputée sans pépins, à la différence de la mandarine; avec le succès que nous savons. En 1962, les nombreux pieds-noirs qui fuirent en Corse, ou qui retrouvèrent l'île de Beauté, y firent prospérer ce fruit nouveau. Aujourd'hui, 98% des clémentines en proviennent.
Je la savoure, cette Clémentine, comme je boirais l’eau glacée d’une source de montagne, à plat ventre contre le torrent, après une longue et rude randonnée on ne peut plus assoiffante, à cause du fil à retordre que des isards, et des truites fario nous auraient procuré.
Et, c’est encore là, le miracle : cette eau de vie (44°) est un don, une apparition troublante. Une aventure sensorielle. Une émotion. A partager. Comme il convient de continuer de répandre la bonne parole à propos de la Prune, de la Poire et de la Framboise issues de la distillerie artisanale basque. L.M.
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812 flacons de 50 cl seulement. 80€ Sur réservation : Brana
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Commentaires
Bonjour monsieur Léon Mazzella,
Je viens de voir une partie de votre blog qui est fort intéressant, très riche et très diversifié.
J'ai noté particulièrement le fait que vous avez entre autres fonctions celle d'être écrivain et éditeur de nouvelles.
Je me permets de vous adresser ce mail car je suis en relation avec vous par l'intermédiaire de Michel Mazzella que j'ai bien connu dans les années 1972 à 1975, je crois. Je pense qu'il s'agit de votre frère ou de votre cousin.
je souhaite vous mettre en relation avec ma fille Laetitia Dellerm qui écrit des livres pour enfants afin de l'aider éventuellement dans le domaine de l'édition. A vous de voir si vous voulez bien entrer en relation avec elle. Laetitia écrit sous le pseudo de VANOA. voir le site "les mots de mon histoire" qui raconte l'histoire vraie d'un petit chat Miky.je l'ai prévenue que je vous contacterai. J'espère que vous pourrez la conseiller éventuellement, voire entamer une collaboration fructueuse.
Je vous remercie d'avance et vous demande si vous en avez l'occasion de transmettre mes meilleurs souvenirs à Michel.
Cordialement,
Jean Pierre Dellerm
Cher Monsieur, J'ai donc écrit à votre fille le 8. J'attends sa réponse. LM