Jabès
Passage au Père Lachaise, hier matin (pour de tristes circonstances, oeuf corse). En musardant devant le "colombarium", je souris en lisant le nom de Camille Malcuit sur une cassette (est-ce ainsi que l'on désigne le micro caveau dans lequel on place une ou plusieurs urnes contenant des cendres?), puis sur le nom d'Achille Zavatta, et à côté, je tombe sur la cassette d'Edmond Jabès (et de sa femme). Totale surprise. Je me souviens tout à coup de ma rencontre avec le grand écrivain, il y a trente ans déjà, et de l'entretien que j'avais alors réalisé pour Sud-Ouest Dimanche. Mais le plus étrange est de tomber sur quelque chose, quelqu'un, lorsque rien ne nous y prépare. Il faisait un temps idéal (pur, bleu et froid), et je me rendais pour la première fois dans ce cimetière rempli de people littéraire. (J'avoue ne pas être très cimetière -à part celui de Venise, sur l'île de Burano, je ne souhaite en (re)visiter aucun), considérant qu'un jour, je devrai effectuer une visite prolongée à celui de Bayonne (à moins qu'une âme bien inspirée songe plutôt à disperser mes cendres devant la Corricella, à Procida, depuis une barque bleue). Jabès, donc. Et Vialatte, que j'allais oublier! "Nous ne sommes que poussière. C'est dire l'importance du plumeau"...