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Avant, par JiBé

01071397011.gifJean-Baptiste Pontalis (dites J.-B. pour ne pas passer pour un plouc à Saint-Germain-des-Près, ou bien dans n'importe quel dîner en ville de province) poursuit la publication, en petits volumes, de son autobiographie fragmentée. Au rythme d'un livre par an en moyenne, nous avons les faits marquants, les séances d'analyse mémorables, les événements personnels, amoureux, rencontres avec d'autres écrivains, les idées, sensations, désirs, pensées et autres réflexions de Pontalis, sur les femmes, la fraternité, l'amitié et autres passions ou grands instincts humains. Ces petits bouquins se lisent agréablement, comme on trempe une madeleine dacquoise dans du thé russe. C'est délicieux et l'on se presse. Le dernier, Avant (tous sont chez Gallimard), évoque la vie passée, les souvenirs personnels de l'auteur (écrits, en début d'ouvrage, à la manière du fameux Je me souviens, de Georges Perec, et sur le ton de : c'était mieux avant! mais avec une subtile mise à distance du lieu commun), l'enfance (prise comme sujet d'anthologie littéraire), et cette compilation d'articles parus en revue et d'inédits, forme un volume parfois mal serré. Il y est question, par touches délicates, de nostalgie peut-être, de regrets sans doute, de passéisme non (l'auteur parle plutôt de hors-temps en parlant d'avant, et se refuse à découper le temps) collectionnés et rapportés ici par un homme devenu vieux, "et qui se penche sur son passé", comme on dit. Il y est encore question de mémoire, et de traces (jolies pages 29 à 31), et puis comme toujours de Freud avec le psychanalyste Pontalis, au sujet des réminiscences, de l'autocensure, du souvenir-écran, de la libre association, des rêves et autres concepts. On dit que le rêve est un enfant de la nuit. Il est l'enfant de la nuit des temps (p.74). Refermant ce mince volume, nous constatons que le charme de la petite musique de JiBé opère encore, en dépit de certaines touches agaçantes qui dépeignent un précieux bourgeois délicat -légèrement vinaigré- et truffé de références en forme de must have intellectuels too much parisiens (à notre goût paysan).

Commentaires

  • Nous sommes la Déesse Originelle; Des Êtres Hautement Évoluées sur le plan Spirituel; Les Déesses suivantes; Lima Divinité Incarnée; Frigg Divinité Incarnée; Admée Divinité Incarnée; Épona Divinité Incarnée; Ishtar Divinité Incarnée; Sekhmet Divinité Incarnée; Lao-Tseu Divinité Incarnée; Tara Blanche Divinité Incarnée; Amaterasu Divinité Incarnée; Kali Divinité Incarnée; Marie Divinité Incarnée; Manat Divinité Incarnée; Odin Divinité Incarnée; Poséidon Divinité Incarnée; Nous sommes en Âmemour avec Vous...Toi

  • Un bourgeois légèrement vinaigré, joli formule, mais j'avoue j'aime beaucoup J.B. qui me paraît être un psychanalyste hautement fréquentable.

  • => Poséidon : Je ne pige pas du tout l'intérêt de cette intervention hors-sujet et pour le moins incongrue. Mais pour moi c'est quand même l'occasion de dialoguer avec un Dieu. Et pas n'importe lequel!..
    => C.D. : Moi aussi j'aime le lire. Comme psy, je ne sais pas s'il est hautement fréquentable (je suppose qu'il n'exerce plus) -mais sans doute le savez-vous, "C.D."

  • Je l'ai entendu prendre la parole dans un colloque savant à Paris, et ses interventions étaient toujours pleines de bons sens, de mesure, de modération et d'humour ce qui dans ce milieu n'est pas la norme, je crois qu'il n'exerce plus... (je n'en suis pas sûr...)

  • Quant à Poseidon, blog très intéressant, quoique hautement fantaisiste...

  • => Claude Doglio / Leo Nemo (je m'y perds un peu) : je ne doute pas de cela, concernant JiBé. Mais bon, la gauche truffe me gave, voilà. Surtout lorsqu'elle semble avoir besoin, pour exister, de démontrer, de justifier, de se faire valoir aussi petitement; si opportunément.
    Quant à Poseidon, no interest for me, désolèd.

  • Bon, Leo Nemo et Claude Doglio, même personnage, Léon, une fiction, quoi... J.B. Pontalis est de gauche? Comme Mitterrand ?

  • Non, mais... La gauche précieuse chichiteuse poudrée... Oui je sais, moi aussi je suis un peu bobo, tout ça... (Mais laissons Pontalis de côté).
    Pourquoi le monde entier a-t-il tant besoin d'être constamment "en représentation"? Pourquoi faudrait-il toujours "prouver" à l'autre que l'on est capable de pisser encore plus loin? Ca m'énerve, si tu savais! (en ce moment, je rencontre trop des gens comme ça, des gamins pas finis de 40 à 50 piges, des "regarde je vais t'en foutre plein la vue", des narcissiques aussi exubérants que creux, certains sont l'incarnation de la version perverse du narcisse identifié, d'autres en sont la version violente -et ça me GONFLE! Face à cela, une seule attitude, une stratégie unique : celle de l'évitement. Barre-toi me dis-je -et je me casse, toujours, illico. Me préserver, ne pas perdre de temps avec, tel est mon credo nom d'une prothèse mammaire! M'en fous de passer pour un sauvage). Dis, tu peux me le dire, toi, pourquoi tout ce bastringue à la con?! Tu es psy aussi.

  • oui oui Leon, j'aime ta façon d'être mais tu as fait ton propre cheminement; je suis entrain de faire le mien et je tombe encore dans des obstacles, des echecs; j'organise mes incertitudes.. bref, j'avance comme une boule de flipper

  • => Caro : tu n'as pas le droit d'avancer comme une bille de flipper, car cela signifie que quelqu'un d'autre tient fermement les deux manettes, pour te renvoyer en l'air, avec un peu d'adresse. Et l'issue la meilleure n'est pas non plus de disparaître au centre, vertigineusement, dans cette bouche qui avale les billes une à une. "J'organise mes incertitudes" est une jolie formule. "Passion et vigilance", ajoutes-tu sur ton propre bog, "sont (en effet) deux des règles les plus applicables"...

  • oui, une energie me pousse mais j'ignore le but, l'"être intérieur", je suppose

  • Nom d'une prothèse mammaire, oh que j'aime tes formules, il y a un auteur que j'aime beaucoup et qui permet de comprendre tous ces mécanismes, c'est René Girard, que tu dois connaître sans doute, je n'en sais rien, et sa théorie sur le désir mimétique, oui, nous avons tous un ego, mais cet ego doit nous servir à nous penser comme "personnage fictif".

  • => Claude : je l'ai très peu lu (jadis). Je me souviens juste de "Mensonge romantique et vérité romanesque". J'irai voir, donc. Merci du tuyau. L'idée de "personnage fictif" est séduisante.

  • Une video, pour toi et tes lecteurs, un entretien avec René Girard, en cliquant sur "Claude Doglio"

  • Merci Claude : cette video sur le désir et le temps (encore!) est passionnante (notamment au sujet du Quichotte et de "L'Eternel mari", de Dostoïevsky). Merci! Chers bloggeurs qui passez par ici, cliquez sur le nom de notre ami Claude Doglio et vous entendrez la langue simple et percutante de René Girard.

  • C'est agréable, cet échange! Je vais cliquer et aller voir. Félicitations aussi pour le bourgeois légèrement vinaigrée , nom d'une prothèse mammaire! Je vais essayer de m'en souvenir et peut-être de m'en resservir: ça fera un sourire pour la journée: merci!

  • Merci Mango. Tu as bien fait d'évoquer l'immense poète Tranströmer sur ton blog. Sa poésie est une découverte formidable comme les Nobel en sécrètent rarement lorsqu'ils sortent de leur chapeau académique un inconnu qui aurait gagné à le rester. Cette année, c'est l'inverse. Bonheur poétique... "Baltiques" est un livre de chevet.

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