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Nourissier, nourricier

François Nourissier, disait : je suis entré dans l'hiver de mon corps. Au bout de quinze ans de lutte, il a capitulé devant celle qu'il nommait "Miss P.", cette maladie de Parkinson qui l'avait retiré du monde en général et de celui des livres en particulier. Ce dernier retrait le tua une première fois. Nourissier c'est l'influent Mandarin, le redoutable, l'attendu à chacune de ses chroniques, le styliste de facture classique qui passa son temps à écrire qu'il ne s'aimait pas, ni en petit bourgeois, ni en veuf, mais peut-être s'apprécia-t-il en cavalier et en confident des clébards. J'ai déjeuné une seule fois avec lui, à la parution de "La fête des pères", et de la réédition de "L'eau grise" (de mémoire, ce devait être en 1985). Il était luminescent, comme nimbé d'une aura de colonel des Lettres françaises, laquelle faisait de l'ombre à son actif d'écrivain encore vert. 

 Mais ce n'est pas tout pour ce matin : Julien Duboué, chef Landais originaire de Saint-Lon-les-Mines, qui pilote déjà avec maestria son restaurant bistronomique Afaria (à table, en Basque) dans le 14ème à Paris (lire ici même à la date du 25 sept. 2008), vient d'ouvrir :  Dans les Landes... Mais à Paris, dans le 5ème. La bonne aubaine! Des coeurs de canard, de la cochonaille et des tapas made in 40 -avec incursions dans le 64, moi, j'adore. Je sens que ça va devenir ma cantine, dis-je avant même d'avoir testé la table (j'y suis juste passé voir, devant, j'ai reluqué l'ardoise et je me suis dit ça c'est pour ma pomme et les potos). Il y a des jours, comme ça, où l'enthousiasme vous prend par la taille. Je laisse faire sa tyrannie douce, dans ces rares cas-là.

Sinon, il vous faut lire "La femme promise" -superbe chant amoureux de Jean Rouaud (folio), "Les Poètes de la Méditerranée" (extraordinaire anthologie bilingue de 990 pages, Poésie/Gallimard), "Désir d'Italie" -somme d'articles délicieux de Jean-Noël Schifano (folio) et "Dolce vita" -le roman de l'Italie de 1959 à 1979, de Simonetta Greggio (Stock) dès que possible (je m'en serais voulu d'avoir écrit "de toute urgence", comme dans un magazine féminin. Car L'urgence, c'est : aimer encore. Je n'en connais aucune autre).

 

 

Commentaires

  • J'avais lu celui sur cette p… de miss P. J'y avais retrouvé des descriptions de mon père. J'ai eu une pensée très touchée pour lui et pour cette agonie dont je sais la réalité, hélas. La littérature ne sauve pas de tout…

  • => J'imagine bien ta douleur en lisant ce livre, Sophie. Et j'espère de tout coeur que ton travail de deuil s'effectue dans la douceur.

  • 10 jours passés au Pays Basque, à Biarritz, semaine superbe. Un tour aux halles tous les matins, festival de scrabble en duplicate l'après midi face à une mer si différente du golfe du Morbihan, plein les yeux.
    Je retiens "La femme promise" de Jean Rouaud.

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