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Histoire d'un titre (Houellebecq)

Il est, aussi, bon poète.

 

(…) « IL N’Y A PAS D’AMOUR
(Pas vraiment, pas assez)
Nous vivons sans secours,
Nous mourons délaissés.

L’appel à la pitié
Résonne dans le vide,
Nos corps sont estropiés
Mais nos chairs sont avides.

Disparues les promesses
D’un corps adolescent,
Nous entrons en vieillesse
Où rien ne nous attend

Que la mémoire vaine
De nos jours disparus,
Des soubresauts de haine
Et le désespoir nu.

Ma vie, ma vie, ma très ancienne
Mon premier vœu mal refermé
Mon premier amour infirmé
Il a fallu que tu reviennes.

Il a fallu que je connaisse.
Ce que la vie a de meilleur,
Quand deux corps jouent de leur bonheur
Et sans cesse s’unissent et renaissent.

Entré en dépendance entière,
Je sais le tremblement de l’être
L’hésitation à disparaître,
Le soleil qui frappe en lisière :

Et l’amour, où tout est facile,
Où tout est donné dans l’instant
Il existe au milieu du temps
La possibilité d’une île. »

 

©Michel Houellebecq, Le Temps. Le Cherche-Midi.

Commentaires

  • Jusqu'ici, je dois bien l'avouer, Houellebecq me débectait un peu. Je le soupçonnais de vouloir racoller à tout coup le lecteur avec sa thématique cul-cul imparable. J'avais bien tort. Houellebecq est l'exact opposé des Beigbeider et autres princes consorts nocturnes avec qui je n'ai nulle envie de rentrer. Bref. A la relecture, cette fois débarrasée des scories de l' a priori, ce grand escarre collant au cul du liseur pressé d'en finir, j'écoutais les phrases qui toutes sonnaient. A mort et juste. Jusqu'ici je le reconnais, les bouquins même si j'y trouvai d'immenses qualités romanesques, ne me le faisaient pas plus que ça. Parce que quoi? Tout simplement je ne suis pas de cette génération dont il aborde sans détour tous les désenchantements, avec, il me semble, une espèce de cynisme détaché. A l'inverse sa poésie, je la trouve ici incroyable. Plus Maldoror et moins malodorante ( ce qi n'est pas un défaut au contraire) que ses livres où le monde se démonte peut-être un peu trop à cru. Oui voilà. Dit sous cette forme là c'est tellement plus supportable.

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