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M.Houellebecq

  • Histoire d'un titre (Houellebecq)

    Il est, aussi, bon poète.

     

    (…) « IL N’Y A PAS D’AMOUR
    (Pas vraiment, pas assez)
    Nous vivons sans secours,
    Nous mourons délaissés.

    L’appel à la pitié
    Résonne dans le vide,
    Nos corps sont estropiés
    Mais nos chairs sont avides.

    Disparues les promesses
    D’un corps adolescent,
    Nous entrons en vieillesse
    Où rien ne nous attend

    Que la mémoire vaine
    De nos jours disparus,
    Des soubresauts de haine
    Et le désespoir nu.

    Ma vie, ma vie, ma très ancienne
    Mon premier vœu mal refermé
    Mon premier amour infirmé
    Il a fallu que tu reviennes.

    Il a fallu que je connaisse.
    Ce que la vie a de meilleur,
    Quand deux corps jouent de leur bonheur
    Et sans cesse s’unissent et renaissent.

    Entré en dépendance entière,
    Je sais le tremblement de l’être
    L’hésitation à disparaître,
    Le soleil qui frappe en lisière :

    Et l’amour, où tout est facile,
    Où tout est donné dans l’instant
    Il existe au milieu du temps
    La possibilité d’une île. »

     

    ©Michel Houellebecq, Le Temps. Le Cherche-Midi.