Rasades de rosés
Ce sont des vins de barbecue, d’apéritifs dans la tiédeur d’une journée qui s’achève, baignée de parfums d’herbe coupée, de bitume chauffé par le soleil, de pluie soudaine et déjà oubliée et de brouillard léger. Ce sont des vins de conversations amicales, de rires francs, de sourires et de regards complices et de tapas que l’on mange avec les doigts, parce qu’avec les doigts c’est meilleur. Ce sont des rosés 2011, simples, qui ne se la jouent pas et qui sont bons, sur le fruit, la fraîcheur, le simple, le cru, le cuit, le bon; la bonté.
Les Palombières, de Rigal (château St Didier-Parnac) est un Côtes de Gascogne, 100% cabernet franc d’une franchise et d’une légèreté confondantes. Belle vinosité. Un rosé marqué par une grande fraîcheur aromatique. Nez délicat de petits fruits rouges. Jolie souplesse en bouche (2,90€ !).
Chez le même Lotois Rigal, Libertine, en AOC Fronton (80% négrette, 10% syrah et 10% cabernet franc) a un léger sucré -limite désagréable. Grande souplesse, cependant. Robe profonde, nez de fruits trop mûrs peut-être. Un rosé de dessert, assurément, mais pas de grillades ni de charcurerie (2,90€ !).
Chez Ogier (Rhône), un Côtes du Vivarais, le domaine Notre Dame de Coussignac, vin rosé Bio (80% grenache, 10% syrah, 10% cinsault), à la robe claquante, au nez pourvu d’une belle fraîcheur, attaque vive en bouche et assez persistante. Un rosé vineux comme on les aime, pourvu d’une légère acidité qui n’est pas un inconvénient (4,90€).
Chez Anne de Joyeuse (Limoux), un Camas 100% pinot noir né en Haute-Vallée de l’Aude. Rosé de pressurage direct subissant une fermentation très courte à 15° (pour les curieux). Belle robe pâle, nez de framboise et de cerise, bouche légèrement grasse. Fraîcheur intense. Pour l’apéro avec du jambon espagnol.
Un autre Camas, 100% syrah, légèrement plus capiteux –si l’on peut dire pour un rosé, exprime la même fraîcheur et la même générosité, mais plus soutenues, plus viriles (4,95€ chaque flacon).
Le rosé des Riceys 2010 de Moutard (Champagne) est rustique, minéral, sec, avec un côté paysan au débouchage et à l’attaque au nez comme en bouche, qui ne sont pas déplaisants, et qui de toute façon se calme très vite, une fois le vin aéré. Un rosé de l’Aube racé, issu de pinot noir à 100%, légèrement épicé en bouche, pour des repas d’été (11,30€).