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DSK, Panurge, Deloire

Un lynchage dont la presse est responsable : merci confrères!

Une dictature aveugle de l'humeur, propagée à la vitesse de la lumière : sympa la Toile!

L'omnipotence du préjugé.

La propagation de la rumeur en toute impunité -pire : relayée par une opinion qui se moque de n'entendre qu'une version de prétendus faits.

L'indécence.

L'oubli fondamental de la circonspection, de l'observation silencieuse, de la patience, de l'écoute, de l'enquête, de la froideur nécessaire aussi. 

Quid de la présomption d'innocence, aux USA, avec un tel ramdam?

Le règne d'une pudibonderie nauséabonde.

L'inintelligence, au fond.

La bêtise qui s'assume.

L'aplomb des cons qui jugent, aboient, bêlent.

Et qui n'ont même pas conscience de la honte qui les fige.

Nous voilà revenus au temps des tribunaux expéditifs et fantaisistes de l'Inquisition, aux procès en sorcellerie, au tabassages de rue : lynchage, ratonnade. A l'esprit Dupont la joie, le film.

Au réflexe insensé du groupe animal en migration : gnous, étourneaux.

Au chien abattu par son maître qui l'accusait de la rage...

Panurge.

Sans parler d'un possible complot, ou réglement de compte, en provenance de la droite française ou des ennemis de DSK au FMI -il en a tant.

(Et si je puis me permettre, en pleine politique-fiction, un voeu totalement subjectif : Vivement que cet homme brillant qui aime les femmes qui l'aiment -et alors?- soit blanchi, que d'odieux coupables soient menottés à leur tour et qu'il ambitionne de présider un jour la France).

Je recommande l'opinion libre de Christophe Deloire, directeur du CFJ (Centre de formation des journalistes, à Paris) et auteur de Sexus politicus (Albin Michel), que publie Le Monde et lemonde.fr, cet après-midi. Extrait :

"Se garder de propager les rumeurs, tel est notre devoir. Les laisser se propager sans avoir la curiosité de les vérifier est une erreur. Nous devons avoir la décence commune, comme dans le poème de Rudyard Kipling, Tu seras un homme mon fils, de recevoir d'un même front "deux menteurs", le triomphe et la défaite, et ne pas mentir d'un seul mot. Le rôle des journalistes ne consiste pas plus à accabler Dominique Strauss-Kahn qu'à faire office de témoins de moralité, il consiste à approcher au plus près de la vérité, sans jamais considérer qu'un procès-verbal même avec un tampon officiel, est une parole d'Evangile, sans jamais nous autoriser non plus à ne pas savoir faute d'avoir cherché."

Commentaires

  • juste pour rire : )

    http://www.maidcatcher.com/

  • Que de véhémence !
    Sans doute quelque chose en toi de dsk…

  • => mamZzell'A : je ne trouve pas ça drôle, ma fille chérie, je te l'ai dit.
    => anne sein clair : Véhémence? Indignation plutôt.
    "Quelque chose en moi..."? Non, car j'ai toujours été nul en économie. (PS : tu me tutoies, donc on se connaît : ce n'est pas très franc du collier que d'avancer masquée...).

  • Merci, Léon. Merci d'être ce que vous êtes.

  • =>Christiane : Merci.

  • Bonsoir Léon,

    Envie d'apporter un avis plus nuancé et sans aucun doute plus féminin.
    Ce qui me choque terriblement c'est de n'entendre parler que de DSK, de l'UMP et de l'image de la France.
    La présomption d'innocence est à respecter sans nul doute mais la parole de cette femme, femme de ménage immigrée, également tant que le doute persiste.

  • Bien sûr, Angélique. Tu as entièrement raison. A chaud, chacun évoquait ce à quoi nous assistions, sans croire un instant que les prétendus faits reprochés aient pu exister. Si, par cas, ceux-ci s'avéraient irréfutables, alors oui, un changement radical opérerait naturellement et immédiatement à l'intérieur de chaque conscience. Pour l'heure, nous sommes 57% de Français sondés à penser que l'accusé a été victime d'un complot et par conséquent qu'il n'y a peut-être pas eu d'autre "victime". A suivre, vendredi, à la sortie de l'audience du grand jury.

  • Merci Angélique. Grand merci...Pour ce qui de la séduction, il me semble, bien que non expert en ce domaine, qu'elle s'arrête là où un "non", tacite ou pas, est entendu, prononcé tout ça, tout ça. Et là il y aurait à dire, mais bon...Pour le reste, oui Léon, ça buzze à tout va, le métier si noble de journaliste, à force, risque d'éclater en mille et un morceaux. Sur le boulevard bruissent désormais les rumeurs de tout poil, et les gens faute de temps, de recul, y donnent souvent foi. L'époque est à la vitesse et au "marketing viral" ( lire l'obs de ce jeudi), c'est triste à mourir. Et pour finir, une info digne de ce nom, doit être ou devrait être dûment sourcée. En principe. Mais Tweeter risque de remplacer bientôt les dépêches AFP si ça continue...

  • Oui, Benoît, la chronique de Guillebaud dans l'Obs à laquelle tu fais allusion est lumineuse. Je recommande aussi ce papier, sorti sur lemonde.fr il y a une heure : http://www.lemonde.fr/dsk/article/2011/05/19/la-theorie-du-complot-a-emerge-en-reponse-au-choc-cause-par-l-affaire-dsk_1524195_1522571.html#ens_id=1522342

  • Bonne idée!

Les commentaires sont fermés.