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Toi qui pâlis au nom de Vancouver...

9782710367291.gifDécouvrir Marcel Thiry... Ce poète majeur (1897-1977), loué par Eluard, oublié, renaît de ses cendres grâce à une salutaire édition en poche (La Table ronde, La Petite Vermillon, 8,50€, édition de Jérôme Leroy) de la plupart de ses poèmes, à commencer par le fameux recueil Toi qui pâlis au nom de Vancouver (1924). Cette anthologie s'intitule Tous les grands ports ont des jardins zoologiques, et sa lecture est un bonheur intense comme la ligne d'horizon au couchant sur la mer. On y retrouve les accents de Cendrars, Levet, Brauquier, Toulet aussi, voire Morand. Les poèmes de Thiry disent avec mélancolie l'absence, la patience, le voyage, la nonchalance, le songe, l'errance solitaire dans une ville inconnue. On voit des femmes cherchant un modèle de robe tandis que MarcelIMG_1877.JPG cherche un vers qui se dérobe, on aperçoit des marins dont les rêves sont pleins de femmes aussi, le lent départ de transatlantiques aveugles, des brumes fantômes, d'autres femmes au regard de danger, comme cette étrangère qui dormait, blonde dans un wagon de seconde. Il y a encore des îles tristes, et puis Anvers, Londres, Hambourg, Amsterdam, Archangel(sk), la Mer de la Tranquillité, mais elle est dans la lune. Il y a aussi des lits d'hôtel et un huître de Claire qui épouse un vin gris, des enfants qui s'éloignent pour grandir à l'infini et des souvenirs qui semblent devenus poèmes rien que pour dater les tristesses (Baudelaire). Et c'est ainsi que ce bouquet de 430 pages devient précieux comme un alcool d'Apollinaire. 

Commentaires

  • Parfois, Léon, il y a dans vos billets un tel dialogue avec l'auteur du livre que vous avez découvert que ça devient deux voix à l'amble. On entre sur la pointe des pieds. On écoute avec les yeux. Cela fait une musique secrète qui peuple le monde, étrangement, de plumes qui cherchent lecteurs, de lecteurs qui s'arrachent une plume pour faire voler les mots. C'est un frou-frou d'ailes multicolores, un grand délire d'oiseaux. ça chante au coeur...

  • Ah! Vancouver... Une ville toute en bleus, qui sent bon l'océan. Étrange de la découvrir à travers les mots d'un poète Belge, alors qu'elle n'était qu'une enfante. Merci pour cette suggestion de lecture.

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