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Il neigeait.

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Il neigeait. 
(Et je ne vous épargne pas le réflexe hugolien écolier :
On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois, l'aigle baissait la tête...). 
Les chevreuils étaient couchés en rond, au chaud, par paquets de quatre, de sept, au milieu de la plaine. Je baissais mon livre souvent (Les fiancées sont froides, de Guy Dupré). Le reprenais, mais d'un oeil le lisais. A la fin je le fermais. Les buses chassaient avec un frêle désespoir au bout des ailes. Les corneilles noircissaient. Les mulots se planquaient par conséquent. Même les vanneaux semblaient avoir froid. Des colverts sauvages brisaient la glace d'une flaque vagabonde d'étang. Le train ralentissait. Je pensais -comme chaque fois, devant un paysage enneigé, cotonneux, sourd, fermé sur le blanc et vu d'un train ; à la Pologne des camps.

 

©LM : iPhone polaroids pris depuis un TGV, ce matin.

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Commentaires

  • Méfiez-vous de la gourmandise.

  • Permettez-moi de vous demander, dissimulatrice Méfiance, ce que signifie le mot gourmandise en pareil contexte.

  • Comme c'est beau ces mots sur la neige, silencieux, entre crainte et douceur, entre frisson et joie d'être là, émerveillé, tout près des chevreuils blottis les uns contre les autres.
    Je crois que le commentaire de Méfiance se rapporte au si beau billet sur le vin qui est là, juste en-dessous...
    Et ces photos, si proches des touches aériennes d'EKat.
    Et puis il y a cette mémoire glaciale, intacte, le train, l'hiver... la Pologne... et vous dans ce train, soudain ailleurs, loin du livre et du paysage...

  • Chère Christiane,
    Je partage avec beaucoup de monde, je pense, ce plaisir singulier, étrange, saisissant que l'on éprouve à chaque départ en train. Ce mélange de sensations, à la fois physiques et mentales, joyeuses et mélancoliques, douces et rudes, entre fading et plongée, abandon et vigilance accrue, me procure un bouquet d'émotions et de vibrations générales, comparables aux seuls départs en bateau depuis le port de Naples.

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