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novembre

Premier jour de novembre, temps de Toussaint. Comme d'hab'. Morne, pluvieux, gris, triste à mourir. Un temps à aller aux escargots. Aucune envie d'aller aux escargots. Ni aux cèpes, devenus rares ces jours-ci, ni à la palombe (de toute manière, elles ne passent pas : la terre se réchauffe!).

2 novembre, soleil radieux, ciel bleu intense, fraîcheur de bon aloi -de saison, enfin. Le roux des arbres brille, la mer scintille, et la mort avance, sournoise, en rampant comme une vipère ou, pis, comme une limace. Je n'ai jamais eu d'affection pour les limaces. Soit en laissant derrière elle sa bave acide, que je m'emploie à effacer sans relâche avec le chiffon de mon âme.

L'homme est un rat : il s'adapte, à force, à tout. Au pire comme au meilleur, en n'ayant plus conscience, à la fin, ni du bonheur, ni du malheur. Une sorte d'anesthésie mentale parvient à tout dissoudre. Le plus dur, ce sont les premières fois. Et avec un certain entrainement -et une indispensable dose de force intérieure, quand même-, chacun peut tout faire. Tout. Même ce que nous jugions impossible jusque là, ou bien réservé à d'autres, devient... facile. Nous le faisons de bonne grâce. Nous nous exécutons presque de bon coeur, en respirant à fond un bon coup, avant, et allez!.. L'homme est un rat. Et la mort une pute.

Rien de nouveau sous le soleil de novembre, par conséquent, lequel a le bon goût de briller comme jamais, aujourd'hui, au-dessus de Bayonne. Ce midi, sur la terrasse, l'énorme dorade royale, pêchée la nuit dernière, avait un goût d'iode que lui disputaient les huîtres de Quiberon n°3. Le Carbonnieux blanc 2001 avait encore cette vigueur attribuée d'ordinaire aux vins de l'année. Le gâteau basque aux cerises était moelleux comme un coussin sous la tête, l'été, à l'heure de la sieste. C'est toujours çà de pris.

Tutto va bene, ou presque.

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Je ne fréquente guère les rats, mais ce que tu racontes
    de ta journée d’aujourd’hui, entre dégoût absolu et plaisir pris quand même (le bon déjeuner au soleil ),
    me rappelle soudain un souvenir vieux de quatorze ans.
    Et même si ton propos n’est pas celui que j’évoque ici,
    il me fait souvenir qu’il y a en effet des moments
    dans la vie où l’on se sent coupable d’avoir quelque
    chose d’un rat,(en ce qui me concerne en l’occurence,
    ce fut plutôt quelque chose du loup)
    Quand ma fille était un tout petit bébé, vieille
    seulement de quatre semaines, elle fut hospitalisée
    plusieurs jours pour une forte fièvre que les médecins
    ne s’expliquaient pas.
    Son père et moi, nous nous faisions, comme on l’imagine, un sang d’encre.
    En même temps, j’aime à me souvenir que le soir
    même, nous en avions profité - puisqu’elle dormait à l’hôpital - pour nous précipiter dans notre resto préféré.
    Là, nous avions dévoré à belle dents des steaks
    au poivre. J’entends encore son père me dire en
    découpant sa tranche sanguignolante, d’un ton
    mi-coupable mi-rigolard : «C’est horrible, mais j’ai l’impression que c’est elle que je mange !»

    Puisque l’attente est longue et que, comme tu le dit, la mort est une pute, il est utile d'être capable de se
    couper afin de reprendre des forces et de repartir.
    Tutto va bene, ou preque.

  • ouaich... Demain, mega côte de boeuf pour tout le monde! Et nous penserons aux toros, aux aurochs, aux piliers du B.O., au Cyclope et à Ulysse aussi. Et à riiiieeennn d'autre, oui!

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