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journal impudique

C'est encore bizarre, un blog. Ce que chacun en fait, ce que j'en ai fait hier (voir : Bayonne, ce soir), ce désir sourd de rendre extime l'intime extrême; cette irrépressible envie d'être impudique en conscience. D'exposer. D'en prendre le risque. Manière, peut-être, de transformer l'événement en chose littéraire, si l'on considère une note de blog comme une page de quelque chose qui s'écrit. Et ce qui s'écrit dit cela si souvent... Cet appel a généré des sms de réconfort. C'est énorme. Comme l'outre d'eau potable est énorme au naufragé entouré de mer. Comme "la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride" (Char). Le monde n'est pas encore désert. L'épreuve continue, mais il y a des voix, ici et là, et surtout une écoute discrète. Des traces d'amitié permanente, d'autres qui resurgissent, de nouvelles qui prennent part sans prendre parti. "Non, Jojo, tu n'es pas seul"... Si je trouve un peu de temps, dans la tranchée de la nuit prochaine, je prendrai Spinoza comme on téléphone à un pote. A ce stade, tout est bon. "Et que si c'est pas sûr, c'est quand même peut-être..." (Brel, à la rescousse, fait aussi du bien, comme un vieux film qu'on se projette, ou un Lucky Luke écorné, retrouvé, et qui sent le papier moisi d'une enfance lointaine).

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