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Désir d'Avventura

L'Avventura est un pur plaisir. L'analyse psychologique du couple, l'amour qui circule comme il peut ou ne peut pas entre Anna, Sandro et Claudia, sous l'oeil du maestro Antonioni, tout cela est jouissif, tant les sentiments sont délicatement poussés, fins, subtils et douloureux de vérité. Il y a un bateau, la Méditerranée, la vraie-fausse disparition d'Anna, le sens du presque rien...

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Il faut revoir ce film mythique au moins pour ce bref dialogue :

Sandro (Gabriele Ferzeti) : Rejoins-moi sur la place.

Claudia (Monica Vitti, sublime de beauté, d'amour, de remords, de mélancolie) :  D'accord.

Quand tu sors sans moi, il te manque une jambe.

Visite la ville seul !

Tu boiteras !

Dis que tu veux enlacer mon ombre sur les murs...

Du grand cinéma italien des belles années. Le premier volet de la célèbre trilogia dell'incomunicabilità (la trilogie de l'incommunicabilité) de Michelangelo Antonioni : L'Avventura, 1960, Prix du Jury à Cannes, La Notte (La Nuit) 1961, L'Eclisse (L'Éclipse) 1962. La révélation Monica Vitti... 

L'extrême sensibilité de Michelangelo Antonioni, peintre de la douleur des émotions. La sauvage beauté de Lea Massari - sublime, l'incarnation de la féminité totale en Monica Vitti - renversante. Les îles éoliennes mystérieuses, la côte sicilienne aride (des lieux si propices aux tournages, comme l'est également ma chère Procida), l'entêtant bruit de la mer comme celui des trains chez Melville ou celui de la rue chez Godard, et qui tiennent lieu de musique. La teneur de Gabriele Ferzetti acteur, l'amour, le dégoût, cet impeccable noir & blanc de la pellicule, l'épaisseur du silence, la longueur des regards, la langueur des plans rapprochés, l'attente, le lascif, le furtif, l'imprévisible, et Monica Vitti encore et encore. Revoir L'Avventura, en somme, comme on reprend un Morante ou un Pavese pour une relecture heureuse car familière. Puis, revoir La Nuit, l'Éclipse, Le Désert rouge, Identification d'une femme, Par-delà les nuages.. L.M.

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Commentaires

  • Tout çà très beau. Par un curieux hasard à propos de couple, j'ai attaqué dernièrement "La vie Fantôme" de Danièle Sallenave. Elle écrit très bien.

  • Je ne goûte guère la prose de la Sallenave... Je vous crois néanmoins sur parole, mais n'irai pas vérifier sur pièce. Mille autres priorités en forme de livres réclament mon attention. J'y cours piano piano.

  • Je ne sais pas pourquoi, mais je m'en doutais un peu. Une intuition...

  • Oui... Une cohérence qui se devine.

  • Par ailleurs, je viens de finir "Angelo" de Jean Giono, que je n'avais jamais lu. Trouvé en rangeant de vieilles revues. Plus exactement "La nouvelle Nouvelle Revue Française" de 1953. Quel plaisir de lire en direct, en feuilleton des œuvres comme celle là. Ma grand mère y était abonnée depuis l'origine (1909) et, donc, jusqu'à la reprise de 1953, date à laquelle elle a manifestement arrêté...Cette dernière -1ère année N°11, du 1er novembre 1953- que j'ai entre les mains, n'a même pas été découpée dans son ensemble. Dans la partie -Notes- le nom d'un certain Beigbeder apparait...Y a-t-il filiation? Je ne sais pas.

  • Ah, la trilogie de Giono ! Angelo, Le Hussard sur le toit, Le Bonheur fou. Un vrai grand plaisir... La nrf, que je collectionne aussi, recèle des trésors incroyables dans ses anciens numéros (que j'acquiers régulièrement à la faveur de "chines" chez les bouquinistes). Beigbeder, j'avais vérifié : aucun rapport.

  • Et, presque surtout pour moi: "Mort d'un personnage". Que j'ai lu presque tout durant le décès de ma sœur qui se posait là comme personnage.

  • En poursuivant mes lectures de la NRF du 1er novembre 1953, je viens de finir un texte particulièrement étrange et quasi incompréhensible à première lecture pour moi , "Le Dehors, la Nuit" par Maurice Blanchot. Accompagné par un disque -33 tours...j'en possède, à l'image des NRF, un certain nombre- de Maurice Fanon. Je ne sais pas bien pourquoi, mais il m'a fait penser à un remarquable récit de Jean Giono, justement: "Le grand théâtre".

  • Je ne connais ni ce texte du si souvent obscur Blanchot, ni celui de Giono que vous citez. Mais je suis tenté de lire le second, au sujet de l'Apocalypse et les prophéties de Saint Jean de Pathmos, si j'ai bien compris... "Regarder le ciel la nuit, c'est observer un passé composé", y écrit-il. Cela met en appétit. C'est semble-t-il le Giono qui surprend, loin de la Provence de "Manosque-des-Plateaux", à l'instar du rare Giono marin du splendide "Fragments d'un paradis". Non?

  • Pas lu "Fragments d'un Paradis". 'Le grand théâtre" quatrième nouvelle du recueil "Le déserteur" chez "Folio". La seconde nouvelle, "La Pierre", sidérante.

  • Je note. Et me rendrai demain matin à "la librairie anglaise", à Biarritz.

  • Et "Mort d'un personnage"....

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