Fantasia
Deux trucs, au pif, dans Fantasia, un magazine que je rédige à 80% depuis quelques mois déjà : cocofesses seychelloises et vins de copains :
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Deux trucs, au pif, dans Fantasia, un magazine que je rédige à 80% depuis quelques mois déjà : cocofesses seychelloises et vins de copains :
Ma chronique libre, "J'aime", dans le nouveau FLAIR Play, magazine rugby & société, mais pas que : Kiefer/Rodin, Printemps, Vega Sicilia Unico, Sarraute, Gracq, Borgese...
Découverte de mon papier sur les Fêtes de Bayonne (10 pages dans Pyrénées magazine, spécial Pays basque, qui paraît), chez Arcé, à Baïgorry.
EXTRAITS :
Vu, hier soir à la Villette (Paris) un spectacle du jeune et déjà immense chorégraphe britannique d’origine israélienne Hofesh Shechter : « Grand Finale ». Comme il s’agissait d’une première mondiale, ses dix danseurs et son ensemble de cinq à sept musiciens, étaient galvanisés. L’émotion – parfois extrême : le bord des larmes, la teneur, la force (jusqu’au frisson), la suavité, la poésie, et aussi la brutalité, le cru, la puissance tellurique de la musique supplémentaire qui remuait les ventres, les images, la lumière d’une précision d’horloger genevois – un spectacle comme en noir et blanc -, et puis, comme toujours en pareille occasion, les références, réminiscences, métaphores, comparaisons, évocations, illuminations même, qui affluent à notre esprit et à notre corps défendant, car celui-ci lutte avec notre sensibilité, laquelle emporte toujours la partie. Oui, la peau met chaque fois awazate ippon les neurones. Pêle-mêle surgirent (en moi) les camps de la mort et le remplissage de leurs fosses communes par des esclaves dédiés, les Réfugiés de ces jours-ci, le gaz propagé au-dessus d’un village syrien peuplé d’enfants, Moïse fendant la mer, le cuirassé Potemkine et l’écho qu’en donnât Eisenstein, la stupéfiante gaité mélancolique des déracinés, les danses tziganes et ashkénazes mêlées, des folklores
extrêmement orientaux, et soudain si proches, des tableaux comme une expo photo, et puis Hiroshima, et encore Anselm Kiefer et ses créations fortes et lourdes, verticales et épaisses, Soulages et ses monumentales noirceurs d’une luminosité aveuglante, la Renaissance désirée comme au sortir du roman apocalyptique « La route », de Cormac McCarthy, et le sourire suggéré en seconde partie du spectacle. Mais surtout… Une chorégraphie de groupe – non pas synchronisée, à l’américaine -, mais en symbiose totale, en tacite conduction, en « commune présence ». Comme si ces dix danseurs d'exception étaient conduits par une force intérieure, et
en partage absolu. Douceur, mollesse under control, flagada professionnel, alternent avec une rigueur magnifiquement brusque, dont le coupant du geste, et la fulgurance rythmée, n’ont d’égales que l’abandon des corps dans les muscles des autres, soit ceux qui retiennent, ceux qui restent, ceux qui veillent. Et cela recommence. L.M.
-----
Le spectacle est donné jusqu’au 24 juin. Au-delà de cette date, vous serez exposé à un accès de manque peu recommandable.
Merci à José Tiburce (un pote du Lycée de Bayonne - voilà qui ne rajeunit guère), d'avoir exhumé ce cliché datant du début du siècle dernier, où l'on voit nombre de personnes plonger dans la Nive, depuis le pont Pannecau d'où je plongeais, une nuit arrosée (pléonasme) de Fêtes de Bayonne. Le risque était inégal, car le mien - outre le niveau de l'eau variant au fil des marées, mais il fut diligent -, était celui de rencontrer une machine à laver ou un cadre de lit. Or, il n'en fut par bonheur rien, et mon nez fut épargné. Et l'effet, immédiat sur mon ébriété. L'autre différence, de taille, est la pureté de l'eau. Inutile de dire que je plongeais alors dans le glauque, dans les années 1990. Pas ceux du cliché. Mais... Si nous rêvions, à notre époque verte, de retrouver un jour, une nuit, une Nive praticable, et nos arrière-petits-enfants une rivière buvable?..
https://www.youtube.com/watch?v=oT-fY6z7CPk