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Royal palais

Pierre au Palais-Royal à Paris (10, rue de Richelieu) est un beau restaurant bistronomique, frais et dont la clarté tranche sur les tons noir et blanc et sur cette originale décoration africaine, tendance résolument zébrée, surtout dans la seconde salle du fond. Jolie moquette lie de vin. L'accueil sympathique et le discours à la prise de commande d'Eric Sertour, son accent de Montélimar, son expertise en vins et ses conseils judicieux, notamment sur les plats du marché du jour ajoutés au formidable menu-carte, font oublier un service un peu froid par ailleurs. Superbes produits maîtrisés -qu'ils proviennent de la mer ou de la terre-, magnifiés même, audacieusement associés et dont les cuissons sont d'une précision d'horloger genevois. Les desserts sont par ailleurs dignes de ceux d'un vrai bon pâtissier. A la carte, nous sont proposés, pêle-mêle : Poêlée d'ormeaux et berniques à l'ail, salicornes (+7€ s'il est choisi au menu-carte recommandable). Sardines bretonnes cuites au citron confit et absinthe fraîche, salade de lentilles blondes, mâche et grenade. Filets de rouget barbet de l'île d'Yeu, poêlée de courgettes fleurs, girolles et amandes fraîches, beurre blanc au thym citronné. Saint-Pierre rôti, fricassée d'aubergines et piquillos, pistou à la roquette et noix (+5€). Filet de boeuf de race Normande façon Rossini (foie gras, sauce truffée) pommes de terre boulangère (+15€)... Et aussi des nèfles tièdes au miel, pain d'épices et sorbet yaourt, gingembre confit (je les ai goûtées en annexe, car devant mon hésitation avec une autre douceur, il me fut proposé gracieusement un échantillon de mon non-choix -cette marque de tact est remarquable. Cependant, le pain d'épices était sec, les nèfles fades et le sorbet bon). Mon repas du 14 juin dernier fut composé d'un risotto d'orge perlée au parmesan et cresson et premiers champignons sauvages (mousserons et petites girolles) : orge trop croquante, bon jus de viande pour relever l'ensemble, qui réclame le poivre du moulin... Puis d'un canard croisé "comme dans le XIII ème", l'aile laquée, la cuisse en raviole poêlée, sauté de langues, gombos et blettes aux cinq parfums : un pur délice! L'aile désigne ici le flanc (ou magret), mais passons. Superbes cuissons distinctes, très bons légumes, ravioles fortes en goût (y avait-il aussi le foie en elles?). Et enfin d'un millefeuille au chocolat et noix de macademia, la "crema" d'un expresso : Délicieux, infiniment délicat, très belle exécution (visuelle et gustative). Le café est bon, sans plus et servi avec deux mini financiers à la noisette excellents. Le pain est un honnête "campagne" à la bonne odeur fraîche de levain lorsqu'on plante discrètement mais profondément ses narines dans la mie. La carte des vins est judicieuse : à noter que le chef, Eric Sertour (aujourd'hui secondé par un ancien de chez Jacques Cagna, Konrad Ceglowski), est également Meilleur Sommelier de France), mais elle est très chère; sauf au verre : 6€ et quelques bons choix, notamment le rosé de Mourgues du Grès (costières-de-Nîmes), ou encore le rouge de La Célestière (un châteauneuf-du-pape déclassé en côtes-du-rhône), les deux proposés dans le millésime 2010. Il existe aussi un très intéressant menu-carte à 33€ (entrée+plat ou plat+dessert), ou bien à 39€ (dessert compris). Le plat du jour pris seul coûte 28€. Les plats de ce jour-là étaient une poêlée de girolles d'Auvergne (minuscules comme des boutons). Un sandre poché. Une caille désossée flambée à l'eau de vie, purée de patates douces. Un dernier mot sur le hall d'accueil, qui est chaleureux, ce qui n'est pas souvent le cas dans ce quartier froid qui va du Palais-Royal à l'Opéra Garner. Pierre au Palais-Royal est un resto cosy de déjeuner d'affaires et aussi une table chic pour y diner entre amis, voire en amoureux (personnellement, ce n'est pas là que j'amènerais des potes du Sud-Ouest ni ma dulcinée, mais bon). Enfin, il m'en a coûté 61€ pour ce repas avec 3 verres de vin... J'enquêtais -comme souvent- pour un célèbre guide gastronomique. Si je publie ce compte rendu de visite succinct, c'est parce que je viens de tomber dessus et que je m'aperçois tardivement qu'il est resté au marbre de l'édition 2013 dudit guide. Alors autant partager ici ; une fois n'étant pas coutume!

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