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filets de pêche

IMG_2863_2.JPGDans le petit port de Centuri, Corse. ©LM

 

"-mais quelquefois, à l'étape, quand la nuit s'était épaissie autour du lit de braises rouges- la seule coquetterie qu'elles avaient c'était de toujours choisir - une bouche cherchait votre bouche dans le noir avec une confiance têtue de bête douce qui essaie de lire sur le visage de son maître, et c'était soudain toute une femme, chaude, dénouée comme une pluie, lourde comme une nuit défaite, qui se laissait couler entre vos bras."

Julien Gracq, La route (in La Presqu'île).

Commentaires

  • Est-ce une comme celle-ci, Léon ?

    "Mirage de Méroé

    Mains qui affleurent en vol
    d’oiseaux blonds de lumière

    mains qui feuillolent et planent
    phalènes lentes des confins

    mains qui divaguent douces
    en suspens des sillons

    mains arpenteuses des déserts
    tracé de courbes tendres

    mouvantes dunes
    sable irisé de peau
    fourmilière grenue

    Blanc et Bleu
    de la croisée des Nils

    son dos mirage
    des tours de Méroé "


    Angèle Paoli
    D.R. Texte angèlepaoli



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    » Retour Incipit de Terres de femmes

    Rédigé le 04 avril 2006

    C'est le blog d'une amie talentueuse, Angèle Paoli, une Corse du Cap-Corse. Son site "Terres de femmes" est magnifique. De quoi prolonger vos rêveries....
    Gracq, vous m'en avez donné le goût. Quel bonheur son écriture, quelle suavité et quel mystère...
    Cette photo, magique, est-elle de vous ?

  • Lien pour "Terres de Femmes", souvent consulté et remarquable, je confirme...
    http://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2010/08/roger-munierao%C3%BBt.html

  • Tir groupé, je m'incline et je clique : en effet, un blog évoquant la disparition de Munier me semble recommandable...
    Non, Christiane, il ne s'agit pas de ces femmes décrites par Angèle Paoli, trop tendres, trop fragiles aussi, mais de ces lianes indomptables, de ces femmes renardes des forêts, bottées de cuir, qui savent passer le mors à un cheval avec autant de dextérité qu'elles déshabillent un homme.

  • Oh, Léon,
    j'en ai trouvé une autre, peut-être bien que vous la recueillerez dans votre filet de pêcheur de mots!!!

    Elle reconnut ce parfum intime qui lui racontait une histoire oubliée dont elle gardait une mémoire d'eau et de sel...
    C'est alors qu'il sortit de la mer, tout mouillé d'écume, imposant, magnifique, les naseaux palpitants. Il s'approcha d'elle, s'inclina et la lécha doucement. Elle caressa son front laineux, saisit ses deux cornes puissantes et se hissa sur son large dos. Il galopa vers le large et s'enfonça dans les vagues. L'eau se referma sur eux et redevint étale.
    Elle ne se cramponnait plus à ses cornes car elle avait retrouvé son élément et se laissait glisser le long des flancs musculeux du bel animal.
    Ils émergèrent et abordèrent sur une terre rocheuse battue par les vents. Pourquoi être passée d'un ravisseur à l'autre ? Elle glissa sur le sable chaud. Le taureau s'éloignait, elle entendait le claquement de ses sabots. Elle suivit la côte déserte de ce qui allait se révéler être une île. Quelle destinée serait la sienne ? Elle eut envie de s'enfuir et guette une voile à l'horizon...;

  • Cela commence comme un passage de Belle du seigneur (Cohen), puis ça rippe vers du Homère qu'aurait illustré Picasso, période Minotaure. C'est quoi?.. (ah là là, vivement les corridas bayonnaises puis dacquoises des deux prochains week-ends!)

  • Boudiou ! quel tempérament !!!
    Alors peut-être cette Pandaia qui était devenue une guerrière et entraînait ses troupes dans des combats sans pitié pour vaincre la colère qui était cachée en elle.
    Nul homme n'avait honoré sa couche.
    Ce jour-là, sur la plage, elle caressait ses perles quand il apparut. C'était Siva incarné dans un homme. Il frissonna et s'approcha, admira ses seins jeunes et fermes. Celle-ci rougit et ramena les genoux contre sa poitrine. Elle trembla quand il posa sa main sur son épaule et laissa tomber ses perles dans le sable.
    Siva La renversa et saisit ses poignets qu'il serra entre ses mains puissantes. Elle frémit.Il émanait de lui une force et une douceur auxquelles elle avait du mal à résister. Son sang battait violemment. Il désirait toucher ce corps devenu docile...Ainsi Siva et Pandaia se joignirent. Ils roulèrent ensemble sur le sable et leurs pieds se joignirent. Voltige des dieux sortis de leur cachette.
    La mer ondoyait pour célébrer ces noces secrètes.
    Siva se détacha d'elle, se leva et disparut....

  • j'ai dit : langue au chat...
    (oui, la photo des filets est bien de moi)

  • Cette photo me plaît et je ne donnerai pas ma langue au chat ce jour-là !
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:478px-Pluie_de_chats.jpg

  • Et ce Gelluck ! quel coquin !
    http://www.bdzone.com/chop/popuptable.php3?code=225131

  • En revenant à des lectures que vous aviez conseillées, j'ai beaucoup aimé celle réservée aux souvenirs de Raymond Guérin de l'Ete 37. Cette revue est un vrai trésor ! (Capharnaüm (Finitude). Je ne sais plus qui - de Paul, Leo ou vous- a conseillé la lecture du livre de Nelly Alard "Le crieur de nuit". J'étais plongée si profondément dans cette lecture que j'ai raté la station ! Et puis, il y a le Marie Nimier, "Les inséparables" ce sera pour le prochain métro !

  • Ce sont des petites variations de quatre sous : la première sur l'enlèvement d'Europe, la deuxième sur les formidables amours dont la l'Inde se peupla... J'aime bien m'amuser avec les légendes. Mais c'est pour rire, Léon ! Ce n'est pas de la vraie écriture. Votre remarque m'a donné envie de jouer avec ces petites chipies !

  • C'est Leo qui a conseillé (sur mon blog) le premier roman de Nelly Alard (je suis en train de le lire aussi, mais je le trouve encore faiblard, à la page 42). A noter que Marie Nimier publie ce mois-ci "Photo-Photo".

  • Cher, Léon, bonjour,
    ce qui m'a fait entrer, fascinée, dans ce roman c'est qu'elle ose dire sa haine à celui qui est mort, son proche. Il est de coutume de taire, d'oublier, de pardonner quand celui qui a blessé, part. J'en suis moins loin que vous mais j'y reviendrai, à petits coups, en apnée, pour me dire : Elle a osé. Alors pour moi ce n'est pas faible. Mais je crois qu'il faut peut-être y entrer par la petite porte condamnéede la mémoire barbelée. aie ! ça fait mal !
    Et puis je sens qu'il y a de la lumière, de la fraîcheur, de l'innocence dans cette écriture, après...
    Votre réaction, Léon, ne serait-elle pas celle d'un qui a tendrement et sans faille aimé -et été aimé par - les siens ?
    Seule la sagesse de Leo permet de sortir de ce cri. Aller au-delà du passé et entrer dans la chaîne des générations, comprendre ce qui a fait qu'un enfant tout neuf devienne un mort pour qui on n'a pas encore de tendresse.
    La tendresse, ? Bordel ! Elle viendra à retardement. Les orties noires auront poussé et les vents passé et gelé les pierres vaines.
    Quelque part, il y a une magnifique tendresse et ça pousse cet inouï, comme une fleur de misère et ça efface et ça fait revivre. Tiens comme votre amazonze, hier, j'arrache, je cingle puis j'aime... L'éternité, elle a cela de bien qu'elle érode douleurs et haines car elle s'allaite aux rires des étoiles.
    Savez-vous, ce livre, il est très proche de votre envie d'en découdre avec les taureaux noirs de l'arène. Un livre comme une muletta...

  • Et puis, toutes les citations en italique sont extraites de "La légende de la mort chez les Bretons armoricains" d'Anatole Le Braz. Ah, persistez mon ami, je serais triste que vous n'aimiez pas ce livre. Laissez-lui une petite place dans vos yeux de lecteur du grand large, vous voyez, là-haut sur la hune le guetteur d'encre... il vous ressemble, non ?

  • Lu. Mais non, je n'ai pas aimé, excepté la relation d'amitié de Sophie, la narratrice, avec Carole. J'oublie déjà ce livre...

  • Alors parlez-moi d'un livre que vous avez aimé. Gracq , je sais, et je partage ce bonheur de lecture. Les "jardins" , aussi, ont révélé quelque uns de vos livres aimés. Mais, là, sous le coude ? ou alors, encore une fois pour le plaisir un peintre que vous aimez (Moi aussi j'ai aimé découvrir les gravures et dessins de Picasso sur tauromachies et minotaure, vous les évoquez plus haut) et vos musiques, Léon ? Qu'aimez-vous écouter ?
    Je suis curieuse ce soir ! Vous n'êtes, bien sûr, pas obligé de répondre.
    Bonne soirée.

  • Alors juste quelques lectures du moment : en cette période de rentrée (littéraire), j'ai moins envie de découvrir quelques uns des 701 romans qui paraissent (à part une petite poignée : Echenoz, Harrison, Ferrari, Lapeyre, Enard, Thomas...), que de musarder entre les pages de trucs divers, épars : Bolaño, Dhôtel, London, Franzen, Stendhal, Traven, Toussaint, Pynchon, Marai, Foucault, Compagnon, Proust... Des piles en retard, plus quelques envies de relecture, en somme. Rien de nouveau, mais "du qui m'apparaît solide". Bonne soirée à vous.

  • Je vous joins, Léon, une critique de ce livre par J-P. Amette, un critique littéraire dont j'aime suivre les notes de lectures toujours fines. Souvent, après avoir lu les livres je les lis ou relis et elles me conviennent. Celle-ci entre bien dans mon approche du livre.
    http://www.lepoint.fr/culture/le-crieur-de-nuit-de-nelly-alard-08-06-2010-464179_3.php
    Mais bien entendu, je comprends et respecte votre lecture. Vous devez avoir des sensibilités différentes.
    Amitiés

  • Ce choix dit beaucoup de votre corps, de votre façon de marcher, de serrer une main, de regarder les autres, d'habiter ce monde. Merci, Léon de cette confiance.
    Mais votre écriture est différente. Elle ne ressemble à aucune de celles-ci. Comme un autre pays, un pays de rencontres fugitives, de signes, de sang et de soleil. Toute ancrée dans la nature et les bêtes. J'aime votre univers aussi éloigné de celui du même J-P. Amette quand il est écrivain. Un mode d'eau et de violoncelle et vous un monde de feu et de passion. Comme musique , C'est trop tôt, j'hésite... Le requiem de Fauré ? Le boléro de Ravel ? L'amour sorcier de Manuel de Falla ? Borodine et son Prince Igor... dans les Steppes de l'Asie Centrale ? La Carmen de Bizet, les guitares des Manouches ? Le Faust de Gounod ? Vous me direz, si vous le désirez....

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