Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Chaque femme sur un quai de gare me fait peur

"Là, se dit-elle en fixant dans ce trou noir les traverses recouvertes de sable et de poussière, là, au beau milieu; il sera puni et je serai délivrée de tous et de moi-même." (...) "Elle eut le temps d'avoir peur. "Où suis-je Que fais-je? Pourquoi?" pensa-t-elle, faisant effort pour se rejeter en arrière. Mais une masse énorme, inflexible, la frappa à la tête et l'entraîna par le dos. "Seigneur, pardonnez-moi!" murmura-t-elle, sentant l'inutilité de la lutte. Un petit homme, marmottant dans sa barbe, tapotait le fer au-dessus d'elle. Et la lumière qui pour l'infortunée avait éclairé le livre de la vie, avec ses tourments, ses trahisons et ses douleurs, brilla soudain d'un plus vif éclat, illumina les pages demeurées jusqu'alors dans l'ombre, puis crépita, vacilla, et s'éteignit pour toujours".

Ainsi disparait Anna Karénine à la page 810 du roman éponyme de Tolstoï. Depuis cette lecture, je ne peux m'empêcher d'avoir peur, lorsque j'aperçois une femme sur un quai de gare...

Les commentaires sont fermés.