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  • Marie Blanque

    Capture d’écran 2019-10-06 à 22.07.32.pngPeyros, c’est pierreux, en Gascon. Cela évoque l’aride, le sec, l’absence de douceur mais la présence d’un caractère. Du côté de Madiran, Peyros désigne un domaine acquis par la famille Lesgourgues en 1999.

    Château Peyros représente la typicité absolue d'une appellation à la réputation rustique, cependant adoucie, taillée au fil du temps par un savoir-faire comme une caresse sensuelle et intelligente. Il y a à la fois le respect de la matière de base, l'ADN de l'AOC, et le souci de progresser, sans exclure la fantaisie d'une tangente, comme avec cette nouvelle cuvée quasi confidentielle.

    Cette recherche constante fait aujourd’hui du madiran de Peyros une empreinte digitale, un mot de passe, un sésame pour tout amateur d’authenticité préservée et néanmoins revisitée avec tact et talent, donc.

    Chez les Lesgourgues, on aime passionnément les arts et on est aussi artiste, comme Emmanuel, l’un des enfants de Jean-Jacques et Anne-Marie. Ce dernier souhaitait retrouver les flaveurs de son enfance béarnaise, précisément celle de ses randonnées en vallée d’Ossau, vers le col de Marie-Blanque, (du nom béarnais donné au Percnoptère d'Égypte, ce petit vautour blanc à tête jaune et au bout des ailes noir que l'on observe dans le ciel pyrénéen aux côtés des vautours fauves), et puis l’atmosphère précieuse de la pause casse-croûte avé la saucisse sèche de chez Abadie et fille, l’ardi gasna, soit le fromage de brebis de Joseph Casette, et un madiran de fortune.

    Corinne Lanyou, est responsable d’exploitation depuis 2009 de Peyros (certifié Terra Vitis en 2018). Elle connaît le domaine cep par cep sur le bout des doigts et des narines. Avec Emmanuel, elle a travaillé à la re-définition d’une saveur enfouie dans la mémoire la plus précieuse, celle des sensations fondamentales de la jeunesse. En dégustant toute l’appellation, ou peu s’en faut. En cheminant, caminando, afin de sculpter pas à pas le profil recherché. Une sélection parcellaire, largement ensoleillée, de Tannat exclusivement, s’imposa comme une évidence. La suite appartient au savoir techno-sensible d’une vinification aussi précise que l’emploi du temps d’un horloger genevois, à des extractions et à des remontages d’une grande finesse, à des cuvaisons longues comme un jour sans vin (c’est interminable), à une filtration en dentelle, tout cela pour produire 6 000 bouteilles à peine de l’édition 1 de Marie-Blanque (millésime 2016), ou le rêve d’Emmanuel devenu réalité.

    L’artiste signera un dessin original à chaque « édition », terme emprunté à l’univers du livre, qui libère la parole oenophile, réunit deux mondes, plante une passerelle nécessaire. Marie Blanque n°1, qu’on se rassure, est un vin d'accès simple comme une boutanche sérieuse de copains de bon goût. Décalé en regard de la gamme Peyros à laquelle l'amateur est habitué, car c’est concentré, mais friand comme d’habitude, quoique davantage « oxymorique » : doté d’une simplicité complexe, d'une force tendre et comme contenue, d'une puissance douce, d'une désarmante longueur, d'une énergie persistante. Sa sapidité, sa « buvabilité » (terme bobo usité à Paris XI), en font un vin complice, un vin au fruité soutenu, que j'imagine assez bien pour escorter une côte de boeuf.

    Et, vous savez quoi ? Marie Blanque a été élu Vin Ambassadeur de l’appellation Madiran pour 2020 (à l’issue d’une dégustation à l’aveugle par les œnologues de l’appellation, les vignerons et un panel de consommateurs). Sa robe est profonde et sans concession chromatique. Pour mémoire, le nez, gourmand, évoque aussitôt les baies rouges et noires du sous-bois de l’automne qui s’annonce tout seul, comme un grand. La bouche est ample, gourmande, concentrée, à la fois griottée et profonde, dotée de notes de mûres cueillies tout à l’heure, avec une touche épicée. Et d'un retour en grâce des bonheurs simples : c'est gorgé, juteux, généreux en diable. Enfin, la longueur serait celle d’une soie capable de choper une truite fario tout là-haut, du côté du col de Marie-Blanque. Là où Emmanuel sait. L.M.

    12,50€ le flacon, c'est cadeau !

  • Un grand Crémant de Bourgogne

    Capture d’écran 2019-10-06 à 21.44.01.pngEt soudain, le charme jaillit. La bouteille est lourde, avec un gros cul qui en impose, une étiquette sombre et discrète, et un verre opaque suggérant la discrétion. Un côté vitres fumées, ou lunettes noires, mais avec le bon usage de celles-ci. À l'oeil, une fois versé lentement, la robe du breuvage effervescent est pâle et luisante, la bulle extrêmement fine, le cordon danse avec joie, le mot homogénéité saute à l'esprit. Le nez est friand, brioché, pâtissier, avec des notes de pêche blanche, de mirabelle mûre comme en août dernier, et de tilleul lorsque, sous l'arbre, le vent nous porte ses parfums. La bouche est vigoureuse mais sans tapage, à peine acidulée, d'une grande fraîcheur, ample, gourmande. Des notes d'ananas frais, de coing à point pour une compote, de citron jaune mais à peine zesté, avec cette pointe de fruit sec saisi à la poêle sèche en la tournant sans cesse - noisette ou amande? Ce chardonnay d'une grande pureté est épatant. Il s'agit d'un Crémant de Bourgogne nommé Sainchargny. Mais pas n'importe lequel : Cuvée Immémorial Brut 36 mois sur lattes. Un Brut Grand Éminent (dosage 7g/l) souligne la marque. Et c'est splendide, complexe, séduisant, confondant, car cela rappelle certains champagnes de grande extraction, et puis cela vaut 20€, et nous fait oublier un moment Reims, Épernay, Aÿ et tout le toutim. La marque a pour signature racoleuse et un brin ridicule : Libre, fier et insoumis. Oublions cette faiblesse. Sainchargny, ce sont trois coopératives unies : Saint-Gengoux-de-Scissé, Chardonnay et Lugny. D'où le nom Sain-Char-Gny, qui produisent ce Crémant en AOC depuis 1975 fier de son label VDD (Vignerons en développement durable). 180 ha de vignes dans le Macônnais, aux confins du Massif Central, 100 vignerons à cheval sur 25 communes, des terroirs distincts, mais la griffe d'une unité, à laquelle Marc Sangoy, vigneron et président de Sainchargny, comme Grégoire Pissot, chef de caves, veillent au jour le jour. Un seul mot d'ordre, ce soir : ne vous privez pas de ce Crémant exceptionnel. L.M.

    D'autres cuvées aux noms attirants sont proposées par Sainchargny : Extatic (Brut), Catharsis (Brut rosé), Emerite (Brut millésimé).