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Macbeth à bouffer du foin

Capture d’écran 2018-02-10 à 20.14.46.pngVous souhaitez être dégoûté du théâtre, détester Shakespeare, haïr les comédiens : Allez donc voir le Macbeth mis en scène par Stéphane Braunschweig à l'Odéon (Paris VIème, vous avez jusqu'au 10 mars pour ce faire). Car, voilà une mise en scène indigente comme on en voit guère plus, sinon dans certains Lycées de province, lors des kermesses de fin d'année animées par les théâtreux boutonneux de classes de seconde.

L'amateurisme est ici un euphémisme. L'emphase un diminutif. La cohésion d'une troupe une vue de l'esprit. Le décor une plaisanterie. Le jeu des acteurs une chimère. L'émotion un rêve. L'enchainement improbable des scènes une pitoyable dose de sueur. La narration impose un train laborieux.  La récitation scolaire d'un texte pourtant beau figure une punition (même si les époux Macbeth sont en soi une tragique et intemporelle sinécure relativement aisée à dynamiser, voire à dynamiter - on en a vu d'autres, des Macbeth davantage sentis, autrement plus incarnés).

Rien ne va. Rien ne passe : aucun courant, aucune sensation, rien. De rien. Près de trois heures à se morfondre et à enrager, et même si les voisins de rang foutent le camp un à un, rester pour voir. Jusqu'au bout -Heureusement, à la fin il y en a qui sifflent le spectacle. Cela conforte. De maigres applaudissements convenus signent un satisfecit poli, voire syndical.

Shakespeare fut absent hier soir, l'à-peu-préisme souverain, le laxisme éloquent, la déception majuscule. Le plaisir enfin, en berne totale. Ni Py ni Bondy (mais pas Strehler) n'étaient parvenus à nous infliger une telle peine sans raison valable. Nous n'avions pourtant commis aucune infraction ni aucun crime avant de venir... La scène de l'Odéon nous est (provisoirement) devenue une sous-rien. ¡Hasta la vista! L.M.

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